PARIS, Des zones d'ombre demeurent sur les
circonstances de l'arrestation de Laurent Gbagbo lundi à Abidjan, malgré
l'affirmation réitérée de Paris que l'ancien président a été arrêté par les
forces d'Alassane Ouattara elles-mêmes, les soldats français n'apportant qu'un
simple "soutien".
Intervention militaire française directe ou dénouement "entre Ivoiriens",
comme l'affirme la France ? L'enjeu est important pour le nouveau président
Ouattara, dont la légitimité souffre déjà du soupçon d'avoir été porté au
pouvoir par l'ancien colonisateur.
Dès samedi, il était apparu évident que les forces pro-Ouattara étaient
incapables d'en finir seules avec le régime de Gbagbo. Non seulement l'ancien
président était toujours terré dans son bunker, mais ses partisans parvenaient
à gagner du terrain et à attaquer le quartier général de Ouattara.
La décision a été prise d'accélérer le mouvement.
Dimanche les forces de l'Onu (Onuci) et les hélicoptères de la force
française Licorne pilonnent les armes lourdes autour de la résidence de
Laurent Gbagbo, pour préparer l'assaut des forces de Ouattara. Lundi matin,
les hélicoptères français tirent encore des missiles vers la résidence.
"L'Onuci a été en tête, ce sont les hélicoptères de l'Onuci qui ont
commencé à bombarder et la France, comme on nous l'a demandé, est venue en
soutien", a souligné mardi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Officiellement ensuite, Licorne s'en tient à ce rôle de "soutien" de
l'Onuci.
Selon l'état-major, 200 à 250 soldats français sont redéployés sur le
boulevard de France, "à environ 1,5 km de la résidence", pour faire barrage
aux pro-Gbagbo.
L'état-major martèle surtout qu'"à aucun moment les forces françaises n'ont
pénétré dans les jardins ou la résidence" de Laurent Gbagbo.
Ce qui n'exclut pas que les soldats français aient percé les dernières
défenses des pro-Gbagbo pour permettre aux forces de Ouattara de pénétrer dans
la résidence en milieu de journée.
Paris dément également toute implication des "forces spéciales" françaises
dans l'opération. La règle est toutefois d'en dire le moins possible sur les
actions auxquelles participent ces troupes d'élite entraînées pour des
missions délicates, ce qui limite la portée du démenti de l'état-major.
Au cours d'une conférence de presse, le chef d'état-major des armées,
l'amiral Edouard Guillaud, fournit en revanche une indication de l'intensité
de l'engagement français : pas de blessés côté français, mais un volume de
munitions "de quelques milliers d'obus de 20 mm et quelques dizaines de
missiles" utilisé au cours des derniers jours.
Ce qui traduit un engagement décisif, sans lequel les forces du nouveau
président ivoirien n'auraient pas été en mesure d'arrêter Laurent Gbagbo.
Mardi, le Premier ministre François Fillon a réaffirmé que "pas un seul
soldat français n'a mis les pieds dans la résidence" de Laurent Gbagbo.
Et le camp de l'ancien président a à nouveau accusé "les forces spéciales
françaises" d'avoir "enlevé" Laurent Gbagbo. Une version immédiatement
démentie au ministère de la Défense.
Des éléments incontestables existent-ils sur le déroulement de l'opération ?
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, s'est dit "absolument certain
que nous aurons des images de toute l'opération. Non pas de l'armée française,
mais de l'ensemble des acteurs, et on saura qu'aucun soldat français, aucun
soldat de l'Onuci n'est rentré dans la résidence présidentielle".
circonstances de l'arrestation de Laurent Gbagbo lundi à Abidjan, malgré
l'affirmation réitérée de Paris que l'ancien président a été arrêté par les
forces d'Alassane Ouattara elles-mêmes, les soldats français n'apportant qu'un
simple "soutien".
Intervention militaire française directe ou dénouement "entre Ivoiriens",
comme l'affirme la France ? L'enjeu est important pour le nouveau président
Ouattara, dont la légitimité souffre déjà du soupçon d'avoir été porté au
pouvoir par l'ancien colonisateur.
Dès samedi, il était apparu évident que les forces pro-Ouattara étaient
incapables d'en finir seules avec le régime de Gbagbo. Non seulement l'ancien
président était toujours terré dans son bunker, mais ses partisans parvenaient
à gagner du terrain et à attaquer le quartier général de Ouattara.
La décision a été prise d'accélérer le mouvement.
Dimanche les forces de l'Onu (Onuci) et les hélicoptères de la force
française Licorne pilonnent les armes lourdes autour de la résidence de
Laurent Gbagbo, pour préparer l'assaut des forces de Ouattara. Lundi matin,
les hélicoptères français tirent encore des missiles vers la résidence.
"L'Onuci a été en tête, ce sont les hélicoptères de l'Onuci qui ont
commencé à bombarder et la France, comme on nous l'a demandé, est venue en
soutien", a souligné mardi le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Officiellement ensuite, Licorne s'en tient à ce rôle de "soutien" de
l'Onuci.
Selon l'état-major, 200 à 250 soldats français sont redéployés sur le
boulevard de France, "à environ 1,5 km de la résidence", pour faire barrage
aux pro-Gbagbo.
L'état-major martèle surtout qu'"à aucun moment les forces françaises n'ont
pénétré dans les jardins ou la résidence" de Laurent Gbagbo.
Ce qui n'exclut pas que les soldats français aient percé les dernières
défenses des pro-Gbagbo pour permettre aux forces de Ouattara de pénétrer dans
la résidence en milieu de journée.
Paris dément également toute implication des "forces spéciales" françaises
dans l'opération. La règle est toutefois d'en dire le moins possible sur les
actions auxquelles participent ces troupes d'élite entraînées pour des
missions délicates, ce qui limite la portée du démenti de l'état-major.
Au cours d'une conférence de presse, le chef d'état-major des armées,
l'amiral Edouard Guillaud, fournit en revanche une indication de l'intensité
de l'engagement français : pas de blessés côté français, mais un volume de
munitions "de quelques milliers d'obus de 20 mm et quelques dizaines de
missiles" utilisé au cours des derniers jours.
Ce qui traduit un engagement décisif, sans lequel les forces du nouveau
président ivoirien n'auraient pas été en mesure d'arrêter Laurent Gbagbo.
Mardi, le Premier ministre François Fillon a réaffirmé que "pas un seul
soldat français n'a mis les pieds dans la résidence" de Laurent Gbagbo.
Et le camp de l'ancien président a à nouveau accusé "les forces spéciales
françaises" d'avoir "enlevé" Laurent Gbagbo. Une version immédiatement
démentie au ministère de la Défense.
Des éléments incontestables existent-ils sur le déroulement de l'opération ?
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, s'est dit "absolument certain
que nous aurons des images de toute l'opération. Non pas de l'armée française,
mais de l'ensemble des acteurs, et on saura qu'aucun soldat français, aucun
soldat de l'Onuci n'est rentré dans la résidence présidentielle".