L’ère Gbagbo s’est refermée à jamais avec l’arrestation de l’ex-président, le lundi dernier à la résidence présidentielle. La Côte d’Ivoire termine ainsi cinq mois de crise postélectorale jalonnée de pillages, de braquages, de bombardements, de déplacements massifs et d’assassinats des populations. Un dénouement que les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ont réussi. Dès cet instant, la communauté internationale et toutes les organisations internationales ont applaudi cette délivrance pour le peuple ivoirien. Toutes, sauf l’Union Africaine qui d’habitude est plus prompte à produire des déclarations et des communiqués pour donner son point de vue. Même si l’organisation africaine a mis en place un Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d'Ivoire dès janvier 2011, il n’en demeure pas moins que son intervention dans la résolution de la crise a laissé un goût amer aux ivoiriens. En effet, lors de la dernière rencontre de l’Union Africaine le 10 mars 2011, le groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire avait arrêté cinq décisions contraignantes dont le transfert total de pouvoir au Président élu et la nomination d’un ancien chef d’Etat comme Haut représentant, deux semaines après. Contre toute attente, l’UA n’a pas trouver mieux que de nommer un ancien ministre des Affaires étrangères qui avait des accointances avec Laurent Gbagbo. Par ailleurs, cette nomination est intervenue plus de deux semaines, soit le 27 mars 2011. Entre temps aucune des décisions prises n’a été appliquée par l’ancien président et l’UA n’a eu rien à redire. On serait tenter de dire que l’organisation africaine a laissé les ivoiriens souffrir devant l’intransigeance de Laurent Gbagbo. Car, en nommant le capverdien José Brito comme haut représentant alors qu’il ne réunissait aucune des conditions citées lors de la dernière rencontre, l’UA savait déjà que son action était vouée à l’échec. Quand on connait le poids économique de la Côte d’Ivoire dans la sous région et en Afrique, la réaction de l’Union Africaine ne devait pas se faire attendre. Sogona Sidibé
Politique Publié le jeudi 14 avril 2011 | Le Patriote