Les ex-dirigeants de la Côte d’Ivoire étaient des maîtres dans l’art du dilatoire et des combats d’arrière-garde. Pendant dix ans, ils en ont copieusement servi aux Ivoiriens. Même au lendemain de leur chute déshonorante, ils continuent de mener de faux débats sur la capture de l’ex-chef de l’Etat qui s’était « bunkérisé » dans la résidence officielle du Président de la République. La litanie trouvée par les refondateurs et quelques réseaux obsolètes qui leur sont encore fidèles, est que ce sont les soldats français qui ont mis la main sur Gbagbo avant de le remettre aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire. Toute porte à croire que c’est une allégation abjecte et irresponsable qui pue à mille lieues le discours anticolonial que les ex-socialistes ivoiriens ont, depuis une décennie, servi à nos compatriotes. Et ce, dans le but d’occulter leur carence ou justifier une quelconque forfaiture. En vérité, le vrai débat est que Laurent Gbagbo et ses camarades ont voulu perpétrer le hold-up électoral du siècle en Côte d’Ivoire. Le peuple ivoirien qui se croit dans son bon droit ne s’est pas laissé faire. Il s’est mobilisé, en dépit de la puissance de feu de Laurent Gbagbo, pour réclamer le respect de sa volonté exprimée dans les urnes le 28 novembre 2010. C’est la raison fondamentale de la crise qui a abouti à la capture de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. La France qui a détruit les armes lourdes que la soldatesque de Gbagbo utilisait contre les populations civiles, a agi conformément à une Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU, plus précisément la 1975. Aussi son intervention aux côtés des Forces onusiennes a-t-elle permis de sauver la démocratie et de nombreuses vies en Côte d’Ivoire. Le jeu en valait la chandelle. Derrière donc ce discours superfétatoire sur la capture de Gbagbo par les forces spéciales françaises se cache délibérément une volonté malicieuse de présenter le président Alassane Ouattara comme l’homme de l’ex-puissance coloniale. C’est idée sordide que l’ex-parti au pouvoir, le Fpi et ses réseaux mafieux veulent passer dans l’opinion. Peine perdue.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté