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Politique Publié le vendredi 15 avril 2011 | AFP

Le palais d`Abidjan, une "poudrière" où Gbagbo avait stocké des roquettes (Reportage)

© AFP Par KOUAME GUY
Le Premier Ministre, Ministre de la défense, Guillaume Soro visite une importante saisie d`armes lourdes à la résidence du premier président ivoirien, feu Félix Houphouet Boigny.
ABIDJAN - Dans les couloirs du sous-sol, entre les cuisines et la buanderie, les caisses vert sombre sont entassées les unes sur les autres: dans le palais présidentiel d`Abidjan qu`il occupait depuis 11 ans, le chef d`Etat déchu Laurent Gbagbo avait stocké des centaines de roquettes.
Situé sur un promontoire donnant sur le port dans le quartier d`affaires du
Plateau (centre), le palais a été abandonné mardi par les forces loyales à M.
Gbagbo, au lendemain de l`arrestation de l`ex-président dans sa résidence du
quartier de Cocody (nord).
"On allait donner l`assaut mais (les Casques bleus de) l`Onuci et les
Français (de la force Licorne) on dit +on va pacifier d`abord+", raconte à
l`AFP Haïda Sékou, un soldat des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI)
du nouveau président Alassane Ouattara, qui fait office de guide.
Les derniers défenseurs de M. Gbagbo "ont détalé avant qu`on arrive",
ajoute le jeune militaire, précisant qu`un contingent onusien a occupé le
palais avant qu`il ne soit remis au FRCI.
Construit au début des années 1960, le bâtiment principal, un grand
quadrilatère plutôt austère à un étage, où se trouve notamment le bureau
présidentiel, n`a subi aucun dégât à l`extérieur. A l`intérieur en revanche,
des bureaux ont des airs de "porcheries", selon un proche de M. Ouattara.
L`entrée du bâtiment, là ou M. Gbagbo accueillait ces derniers mois les
nombreux médiateurs dans la crise ivoirienne, sert désormais de poste de
commandement de l`unité FRCI gardant les lieux.
A droite du palais, la "maison des hôtes", où le premier président ivoirien
Félix Houphouët-Boigny a résidé jusqu`en 1968, porte encore des stigmates des
affrontements.
Devant les grandes baies vitrées des salons, sur des terrasses et dans
certaines pièces, des vestes et pantalons de treillis, des munitions, des
casques et des rangers traînent au sol, abandonnés dans la précipitation.
Les derniers défenseurs du palais "ont été pilonnés", notamment par des
hélicoptères français, explique le guide.
Dans le grand jardin avec bassins d`eau, piscine et grandes pelouses, des
canons de 20 mm et des blindés légers avaient été cachés sous de majestueux
manguiers par les forces pro-Gbagbo.
Touchés de plein fouet par les frappes, un camion et un pick-up ont été
réduits en carcasses calcinées, et un manguier a été quasiment coupé en deux.
Un lieutenant FRCI, qui refuse de donner son nom, prend le relais de la
visite guidée.
Il emmène les visiteurs au sous-sol de la maison des hôtes, où se trouvent
d`immenses cuisines, une buanderie et des pièces pour entreposer la nourriture
ou la vaisselle.
Clou de la visite: dans les longs couloirs, l`officier montre entre 400 et
500 longues caisses de munitions empilées les unes sur les autres et contenant
chacune une roquette, utilisées pour les terribles lance-roquettes multiples
baptisés "Orgue de Staline".
Aucun lance-roquettes de ce type n`a pourtant été retrouvé à la présidence,
selon le commandant du secteur.
"C`est une véritable poudrière. On a été choqué en voyant ça. C`est
complètement ahurissant. Cela a dû coûter de l`argent, et à quoi c`était
destiné?", lâche un responsable à la présidence, dont des membres du cabinet
ont effectué pour la première fois un état des lieux jeudi.
Le verdict est tombé en fin de journée: M. Ouattara, qui espérait
s`installer là d`ici quelques jours, devra patienter encore "quelques
semaines", le temps de nettoyer et déminer l`endroit. Son palais à lui restera
son QG du Golf hôtel.

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