OUF ! Enfin, il a été capturé dans son trou appelé bunker, comme un rat après un bon coup de fumée et après que sa barrière soit brisée par un sévère coup de daba. Comme un rat, il s`était terré et se croyait caché et inaccessible au point de narguer notre président démocratiquement élu, le peuple ivoirien et la communauté internationale. Ainsi prend fin la course d`un homme à qui l`histoire aura donné toutes les occasions et qui aura, par incurie, gâché chaque occasion, tel le varan qui détruit avec sa queue la butte qu`il a faite.
Que retenir de lui ? Il nous laisse l`image d`un dictateur fantasque, grotesque, paranoïaque, cynique et ultra-violent malgré ses rires incontrôlés qui lui donnent en apparence l`image d`un homme débonnaire. Après les moments d`euphorie, les intellectuels Ivoiriens et Africains auront le temps de décrypter cet homme insaisissable aussi bien pour ses proches que ses détracteurs. La présente contribution n`est que le début.
Adepte du vide idéologique et conceptuel, il cachait son incapacité notoire dans une rhétorique brumeuse faite de slogans creux du genre, " Donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende ", " Houphouët a rendu la Côte d`Ivoire riche, je vais rendre les Ivoiriens riches ", " Le candidat des Ivoiriens contre les candidats de l`étranger ", etc. Il poussait le cynisme jusqu`à dire qu`il préfère les slogans de ce genre parce qu`il sait que l`Ivoirien n`est pas attaché aux faits mais vit d`émotions.
Revanchard alors qu`il se disait chrétien, sa politique reposait essentiellement sur l`exploitation des rancœurs justifiées et injustifiées de certains peuples de Côte d`Ivoire qui ont fini par constituer une sorte de bétail électoral pour lui. Il ne faisait rien de spécial dans ces fiefs politiques, en réalité otages de sa pensée, mais l`historien savait à quel moment brandir tel ou tel évènement douloureux de notre histoire à des fins électoralistes.
Infidèle à la parole donnée, il nouait et rompait les alliances au gré de ses intérêts et caprices, et avec une immoralité déconcertante. C`est lui qui était en avant-garde de la convention de la gauche démocratique, aux premières heures du multipartisme dans notre pays. Mais c`est lui qui a violé la plate forme en se présentant à l`élection présidentielle de 2000 contre Houphouët, au détriment de ses " camarades ". C`est lui qui a initié le Front Républicain avec le RDR. Mais c`est lui qui a été le plus grand bourreau d`Alassane Ouattara pendant la transition militaire par ses Sama Damalan Henri César, Moissi Grena, Doué Mathias, Djikalou Saint Cyr, Zoin Honoré et autres interposés, jusqu`à l`invalidation de sa candidature à toutes les élections et au massacre de ses militants. Et voilà comment, en juin 2000, il justifiait ses alliances faites et défaites avec tantôt avec le RDR tantôt avec le PDCI : " Nous nous sommes battus pour que le serpent se coupe en deux. Si vous ne faites pas attention, le serpent se recolle. Nous avons donc attrapé un morceau pour le mettre de notre côté. Et quand on se rend compte que le côté que nous avons attrapé est en train de nous échapper, nous bondissons, nous attrapons l`autre côté ". Et l`éthique dans tout ça ?
C`était un chef sans vision, sans projection et sans capacité d`anticipation, chez qui chaque jour était un combat, pire une guerre. Voilà ce qu`il disait de la capitale, Yamoussoukro : " Au moment où j`achève la rédaction de cet ouvrage, j`apprends qu`Houphouët est en train de se démener pour ériger son village Yamoussoukro en capitale de notre pays. Qu`il y aille donc. Transfert coûteux à tous les points de vue et injustifiable, dont l`objectif unique est de satisfaire une lubie ancienne du vieux monarque. " C`est le même GBAGBO qui s`est réclamé d`Houphouët après et qui claironnait partout que le transfert de la capitale était inévitable, vu l`engorgement d`Abidjan. Dans son incapacité à voir les choses venir, Gbagbo n`a pu voir que les déserteurs de notre armée qui s`entrainaient au Burkina Faso allaient attaquer et occuper la moitié du pays. Son manque d`anticipation l`a empêché d`entretenir les ouvrages réalisés par le Président BEDIE, au point faire de notre pays en 2010 un banal pays de délestage, souvenir qui remonte à 1985.
Il aura également été un chef chez qui la continuité n`a pas de sens. A son arrivée calamiteuse au pouvoir, il a abandonné tout ce que le Président BEDIE avait entrepris, sous le méchant prétexte qu`il ne peut pas continuer ce que son illustre prédécesseur a commencé au risque de voir ce dernier en récolter les lauriers. Et le peuple dans tout ça ? On peut citer ici les exemples du troisième pont Riviera-Marcory, la mosquée du Plateau, les routes Bloléquin-Toulépleu, Akressy-Abengourou par Zaranou, Boundiali-Tingrela, etc. Il voulait plutôt avoir son quatrième pont (alors qu`il n`y a pas de troisième), et son architecte maison, un Blanc qui connaît bien son degré de mégalomanie de roi nègre, lui a demandé de baptiser ce pont mort-né " Pont Gbagbo ". Juste à la première pierre et l`ouvrage est déjà baptisé ! Il a fallu toute l`intelligence du ministre Patrick Achi pour lui démontrer que c`était idiot de construire un hôtel des députés à Yamoussoukro avant l`achèvement des travaux de l`autoroute du nord. En homme politique et non homme d`Etat (il y a une différence), il voulait, par un hôtel mal construit et inopportun avoir les voix des Baoulé en leur faisant croire qu`il tenait à l`héritage d`HOUPHOUET.
Sa philosophie de lutte politique était basée sur le fait que toute contradiction, même secondaire, débouchait inévitablement et automatiquement sur l`antagonisme. Féroce dans l`adversité, il traitait tout adversaire en ennemi à abattre. A défaut de tuer physiquement ceux qu`il considérait comme ses ennemis (comme ce fut le cas du Général GUEI, du Docteur Benoît Dakoury et bien d`autres), il les tuait symboliquement en faisant, par ses agoras et parlements en plein air interposés, répandre la rumeur sur leur mort. On se souvient encore de la mort annoncée des Présidents Blaise Compaoré (dans les premiers moments de la guerre), Jacques Chirac (pour détourner l`attention des Ivoiriens après un match que les Eléphants venaient de perdre), de la mort annoncée du Premier ministre Soro, du Président Bédié et tout dernièrement la mort annoncée du Président Ouattara. Ce jour-là, alors que je m`apprêtais à prendre l`avion, ma sœur m`a appelé toute affolée et avec une voix lourde pour me donner la triste nouvelle, moi qui venais de communiquer avec mon ami et président KKB qui habitait l`Hôtel du Golf. Je lui ai simplement dit, " tranquillise-toi, c`est faux, tes voisins peuvent danser, s`ils veulent mais sache que Gbagbo est un faux type ". Et j`ai voyagé.
Homme des paradoxes les plus ahurissants, c`est lui qui parlait de souveraineté alors qu`il a bradé le Terminal à conteneur de Vridi dans un scandaleux marché de gré à gré à un groupe de Français, avec un consistant dessous de table pour lui et sa clique. C`est lui qui a fait arrêter une fois le journal télévisé de 20 heures juste pour dire par la voix de son porte-parole Gervais Coulibaly que le Président Nicolas Sarkozy l`a appelé. Un simple appel téléphonique ! C`est lui qui a offert 20 % du capital de la SIR (fleuron de notre industrie) à la SONANGOL qui est pourtant société d`Etat d`Angola. Recolononisation de notre patrie par un pays Africain ? C`est lui qui a placé sa campagne pour l`élection présidentielle de 2010 sous le signe de la " lutte pour la libération de la Côte d`Ivoire et de l`Afrique ", de la " lutte anticoloniale et pour la souveraineté d`un Etat indépendant " et du " choix qui est très clair entre l`asservissement et l`indépendance de notre pays ". Et pourtant, il a été le seul candidat à confier sa communication électorale à une structure française (RSCG de Stéphane Fouks) et à faire intervenir un Français à un meeting de campagne (Jack Lang à Bouaflé). Fervent socialiste, c`est lui qui fut champion du lucre et du luxe avec un budget de souveraineté de plus 75 milliards par an alors que le Président Bédié en avait 15. Et c`est sous son règne que la classe dirigeante s`est détachée du peuple pour former une oligarchie kleptocratique et insolente, abonnée aux grosses cylindrées et aux miss.
Au total, la question que se posent aujourd`hui et se poseront encore les Ivoiriens et les amis de la Côte d`Ivoire est : comment un fils dit authentique de la Côte d`Ivoire, un patriote en chef, a-t-il pu détruire sa patrie à ce point ? Laurent Gbagbo avait peut-être tout, sauf le coffre et l`épaisseur d`un homme d`Etat. Dans notre français ivoirien, on dirait simplement que c`était un " faux type ".
JUSTIN DOUA GORE
Consultant Marketing et Stratégie
Consultant en Elections et Processus Politiques
E-mail : douagore@yahoo.fr
Que retenir de lui ? Il nous laisse l`image d`un dictateur fantasque, grotesque, paranoïaque, cynique et ultra-violent malgré ses rires incontrôlés qui lui donnent en apparence l`image d`un homme débonnaire. Après les moments d`euphorie, les intellectuels Ivoiriens et Africains auront le temps de décrypter cet homme insaisissable aussi bien pour ses proches que ses détracteurs. La présente contribution n`est que le début.
Adepte du vide idéologique et conceptuel, il cachait son incapacité notoire dans une rhétorique brumeuse faite de slogans creux du genre, " Donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende ", " Houphouët a rendu la Côte d`Ivoire riche, je vais rendre les Ivoiriens riches ", " Le candidat des Ivoiriens contre les candidats de l`étranger ", etc. Il poussait le cynisme jusqu`à dire qu`il préfère les slogans de ce genre parce qu`il sait que l`Ivoirien n`est pas attaché aux faits mais vit d`émotions.
Revanchard alors qu`il se disait chrétien, sa politique reposait essentiellement sur l`exploitation des rancœurs justifiées et injustifiées de certains peuples de Côte d`Ivoire qui ont fini par constituer une sorte de bétail électoral pour lui. Il ne faisait rien de spécial dans ces fiefs politiques, en réalité otages de sa pensée, mais l`historien savait à quel moment brandir tel ou tel évènement douloureux de notre histoire à des fins électoralistes.
Infidèle à la parole donnée, il nouait et rompait les alliances au gré de ses intérêts et caprices, et avec une immoralité déconcertante. C`est lui qui était en avant-garde de la convention de la gauche démocratique, aux premières heures du multipartisme dans notre pays. Mais c`est lui qui a violé la plate forme en se présentant à l`élection présidentielle de 2000 contre Houphouët, au détriment de ses " camarades ". C`est lui qui a initié le Front Républicain avec le RDR. Mais c`est lui qui a été le plus grand bourreau d`Alassane Ouattara pendant la transition militaire par ses Sama Damalan Henri César, Moissi Grena, Doué Mathias, Djikalou Saint Cyr, Zoin Honoré et autres interposés, jusqu`à l`invalidation de sa candidature à toutes les élections et au massacre de ses militants. Et voilà comment, en juin 2000, il justifiait ses alliances faites et défaites avec tantôt avec le RDR tantôt avec le PDCI : " Nous nous sommes battus pour que le serpent se coupe en deux. Si vous ne faites pas attention, le serpent se recolle. Nous avons donc attrapé un morceau pour le mettre de notre côté. Et quand on se rend compte que le côté que nous avons attrapé est en train de nous échapper, nous bondissons, nous attrapons l`autre côté ". Et l`éthique dans tout ça ?
C`était un chef sans vision, sans projection et sans capacité d`anticipation, chez qui chaque jour était un combat, pire une guerre. Voilà ce qu`il disait de la capitale, Yamoussoukro : " Au moment où j`achève la rédaction de cet ouvrage, j`apprends qu`Houphouët est en train de se démener pour ériger son village Yamoussoukro en capitale de notre pays. Qu`il y aille donc. Transfert coûteux à tous les points de vue et injustifiable, dont l`objectif unique est de satisfaire une lubie ancienne du vieux monarque. " C`est le même GBAGBO qui s`est réclamé d`Houphouët après et qui claironnait partout que le transfert de la capitale était inévitable, vu l`engorgement d`Abidjan. Dans son incapacité à voir les choses venir, Gbagbo n`a pu voir que les déserteurs de notre armée qui s`entrainaient au Burkina Faso allaient attaquer et occuper la moitié du pays. Son manque d`anticipation l`a empêché d`entretenir les ouvrages réalisés par le Président BEDIE, au point faire de notre pays en 2010 un banal pays de délestage, souvenir qui remonte à 1985.
Il aura également été un chef chez qui la continuité n`a pas de sens. A son arrivée calamiteuse au pouvoir, il a abandonné tout ce que le Président BEDIE avait entrepris, sous le méchant prétexte qu`il ne peut pas continuer ce que son illustre prédécesseur a commencé au risque de voir ce dernier en récolter les lauriers. Et le peuple dans tout ça ? On peut citer ici les exemples du troisième pont Riviera-Marcory, la mosquée du Plateau, les routes Bloléquin-Toulépleu, Akressy-Abengourou par Zaranou, Boundiali-Tingrela, etc. Il voulait plutôt avoir son quatrième pont (alors qu`il n`y a pas de troisième), et son architecte maison, un Blanc qui connaît bien son degré de mégalomanie de roi nègre, lui a demandé de baptiser ce pont mort-né " Pont Gbagbo ". Juste à la première pierre et l`ouvrage est déjà baptisé ! Il a fallu toute l`intelligence du ministre Patrick Achi pour lui démontrer que c`était idiot de construire un hôtel des députés à Yamoussoukro avant l`achèvement des travaux de l`autoroute du nord. En homme politique et non homme d`Etat (il y a une différence), il voulait, par un hôtel mal construit et inopportun avoir les voix des Baoulé en leur faisant croire qu`il tenait à l`héritage d`HOUPHOUET.
Sa philosophie de lutte politique était basée sur le fait que toute contradiction, même secondaire, débouchait inévitablement et automatiquement sur l`antagonisme. Féroce dans l`adversité, il traitait tout adversaire en ennemi à abattre. A défaut de tuer physiquement ceux qu`il considérait comme ses ennemis (comme ce fut le cas du Général GUEI, du Docteur Benoît Dakoury et bien d`autres), il les tuait symboliquement en faisant, par ses agoras et parlements en plein air interposés, répandre la rumeur sur leur mort. On se souvient encore de la mort annoncée des Présidents Blaise Compaoré (dans les premiers moments de la guerre), Jacques Chirac (pour détourner l`attention des Ivoiriens après un match que les Eléphants venaient de perdre), de la mort annoncée du Premier ministre Soro, du Président Bédié et tout dernièrement la mort annoncée du Président Ouattara. Ce jour-là, alors que je m`apprêtais à prendre l`avion, ma sœur m`a appelé toute affolée et avec une voix lourde pour me donner la triste nouvelle, moi qui venais de communiquer avec mon ami et président KKB qui habitait l`Hôtel du Golf. Je lui ai simplement dit, " tranquillise-toi, c`est faux, tes voisins peuvent danser, s`ils veulent mais sache que Gbagbo est un faux type ". Et j`ai voyagé.
Homme des paradoxes les plus ahurissants, c`est lui qui parlait de souveraineté alors qu`il a bradé le Terminal à conteneur de Vridi dans un scandaleux marché de gré à gré à un groupe de Français, avec un consistant dessous de table pour lui et sa clique. C`est lui qui a fait arrêter une fois le journal télévisé de 20 heures juste pour dire par la voix de son porte-parole Gervais Coulibaly que le Président Nicolas Sarkozy l`a appelé. Un simple appel téléphonique ! C`est lui qui a offert 20 % du capital de la SIR (fleuron de notre industrie) à la SONANGOL qui est pourtant société d`Etat d`Angola. Recolononisation de notre patrie par un pays Africain ? C`est lui qui a placé sa campagne pour l`élection présidentielle de 2010 sous le signe de la " lutte pour la libération de la Côte d`Ivoire et de l`Afrique ", de la " lutte anticoloniale et pour la souveraineté d`un Etat indépendant " et du " choix qui est très clair entre l`asservissement et l`indépendance de notre pays ". Et pourtant, il a été le seul candidat à confier sa communication électorale à une structure française (RSCG de Stéphane Fouks) et à faire intervenir un Français à un meeting de campagne (Jack Lang à Bouaflé). Fervent socialiste, c`est lui qui fut champion du lucre et du luxe avec un budget de souveraineté de plus 75 milliards par an alors que le Président Bédié en avait 15. Et c`est sous son règne que la classe dirigeante s`est détachée du peuple pour former une oligarchie kleptocratique et insolente, abonnée aux grosses cylindrées et aux miss.
Au total, la question que se posent aujourd`hui et se poseront encore les Ivoiriens et les amis de la Côte d`Ivoire est : comment un fils dit authentique de la Côte d`Ivoire, un patriote en chef, a-t-il pu détruire sa patrie à ce point ? Laurent Gbagbo avait peut-être tout, sauf le coffre et l`épaisseur d`un homme d`Etat. Dans notre français ivoirien, on dirait simplement que c`était un " faux type ".
JUSTIN DOUA GORE
Consultant Marketing et Stratégie
Consultant en Elections et Processus Politiques
E-mail : douagore@yahoo.fr