La situation post-électorale a profondément meurtri les ménages. Après la chute de Gbagbo, les Abidjanais espèrent renouer avec le gaz butane pour mettre fin à leur souffrance.
Vivement que le marché du gaz butane soit vite approvisionné ! Depuis début mars où les dernières bouteilles de gaz butane ont été remplies, c’est constamment l’inquiétude dans les ménages. Aujourd’hui, plusieurs familles n’ont pas de gaz et doivent se contenter de charbon de bois. Le problème, c’est que là aussi la pénurie frappe à cause de plusieurs vendeurs de charbon qui ont fui la Côte d’Ivoire, dès les premiers signes de la guerre. Le manque d’argent dû à la fermeture des banques en a rajouté au calvaire des Abidjanais. Le sac de 25 kg est passé de 2.000 Fcfa à 5.000 Fcfa voire 6.000 Fcfa, dans certains quartiers. Cette hausse tombe au moment où les ménages n’ont presque rien sur eux pour faire face aux dépenses. La zone la plus touchée par le phénomène est Cocody. A la cité Sogéfia, les vendeurs de charbon se sont fait la malle depuis mi-mars, sous la contrainte des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo qui les rackettaient et les menaçaient de mort. « Pour acheter du charbon, il faut aller souvent jusqu’à Marcory ou Abobo. Mais là n’est pas le problème. Il faut avoir de l’argent sur soi pour faire face au prix très élevé du transport et du charbon. Sans compter l’insécurité», explique Amoin Roseline, une habitante du quartier. Elle préfère donc demander du charbon aux voisins qui font preuve de solidarité. «C’est grâce à la solidarité que j’ai pu survivre jusqu’à maintenant », confie-t-elle. A côté d’elle dans la cité, plusieurs personnes ont fui le coin à cause de l’insécurité mais aussi du coût très élevé de la vie. Des familles qui croyaient trouver du confort ailleurs ont été confrontées au même problème. A Angré dans la cité Star 9, A. Kouamé, un habitant a passé une journée sans manger parce qu’il n’avait ni gaz, ni charbon pour cuisiner. «Tout a commencé le mercredi 29 mars. Lorsque je suis venu du boulot, les tirs avaient débuté. Ce, jusqu’à la capture de Laurent Gbagbo. Or, mon gaz était fini depuis et je préparais sur du charbon. Nous sommes restés terrés chez nous pendant plusieurs jours. Le charbon était fini. Il était désormais impossible de faire la cuisine. Car, personne ne pouvait sortir en chercher. Il y avait un peu d’attiéké et d’huile que nous avons mangé. Mais nous avons passé la journée du 2 avril sans manger», témoigne-t-il. Ce n’est que peu après, quand des comités de veille contre les pilleurs ont été installés dans la cité qu’il a pu approcher les voisins pour leur demander de l’aide. «Le sac de charbon est très cher, et il n’y a plus d’argent. Il faut que la situation soit vite rétablie et que le marché soit approvisionner en gaz, faute de quoi, nous allons mourir de faim», indique une ménagère de la Djiby.
Raphaël Tanoh
Vivement que le marché du gaz butane soit vite approvisionné ! Depuis début mars où les dernières bouteilles de gaz butane ont été remplies, c’est constamment l’inquiétude dans les ménages. Aujourd’hui, plusieurs familles n’ont pas de gaz et doivent se contenter de charbon de bois. Le problème, c’est que là aussi la pénurie frappe à cause de plusieurs vendeurs de charbon qui ont fui la Côte d’Ivoire, dès les premiers signes de la guerre. Le manque d’argent dû à la fermeture des banques en a rajouté au calvaire des Abidjanais. Le sac de 25 kg est passé de 2.000 Fcfa à 5.000 Fcfa voire 6.000 Fcfa, dans certains quartiers. Cette hausse tombe au moment où les ménages n’ont presque rien sur eux pour faire face aux dépenses. La zone la plus touchée par le phénomène est Cocody. A la cité Sogéfia, les vendeurs de charbon se sont fait la malle depuis mi-mars, sous la contrainte des jeunes patriotes de Laurent Gbagbo qui les rackettaient et les menaçaient de mort. « Pour acheter du charbon, il faut aller souvent jusqu’à Marcory ou Abobo. Mais là n’est pas le problème. Il faut avoir de l’argent sur soi pour faire face au prix très élevé du transport et du charbon. Sans compter l’insécurité», explique Amoin Roseline, une habitante du quartier. Elle préfère donc demander du charbon aux voisins qui font preuve de solidarité. «C’est grâce à la solidarité que j’ai pu survivre jusqu’à maintenant », confie-t-elle. A côté d’elle dans la cité, plusieurs personnes ont fui le coin à cause de l’insécurité mais aussi du coût très élevé de la vie. Des familles qui croyaient trouver du confort ailleurs ont été confrontées au même problème. A Angré dans la cité Star 9, A. Kouamé, un habitant a passé une journée sans manger parce qu’il n’avait ni gaz, ni charbon pour cuisiner. «Tout a commencé le mercredi 29 mars. Lorsque je suis venu du boulot, les tirs avaient débuté. Ce, jusqu’à la capture de Laurent Gbagbo. Or, mon gaz était fini depuis et je préparais sur du charbon. Nous sommes restés terrés chez nous pendant plusieurs jours. Le charbon était fini. Il était désormais impossible de faire la cuisine. Car, personne ne pouvait sortir en chercher. Il y avait un peu d’attiéké et d’huile que nous avons mangé. Mais nous avons passé la journée du 2 avril sans manger», témoigne-t-il. Ce n’est que peu après, quand des comités de veille contre les pilleurs ont été installés dans la cité qu’il a pu approcher les voisins pour leur demander de l’aide. «Le sac de charbon est très cher, et il n’y a plus d’argent. Il faut que la situation soit vite rétablie et que le marché soit approvisionner en gaz, faute de quoi, nous allons mourir de faim», indique une ménagère de la Djiby.
Raphaël Tanoh