L'armée ivoirienne a attaqué mercredi à Abidjan une milice jusqu'ici alliée, le "commando invisible", et des combattants favorables à l'ex-président Laurent Gbagbo.
Ces combats, qui se déroulent dans plusieurs quartiers de la capitale économique de Côte d'Ivoire, sont les plus violents depuis la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier par les forces loyales au président élu Alassane Ouattara.
"Depuis quelques minutes, nos positions à Abobo et Ayaman sont attaquées par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) qui nous accusent d'aider les miliciens pro-Gbagbo à Yopougon", a déclaré Ibrahim Coulibaly, le chef du "commando invisible".
Cette milice, forte de 5.000 combattants, a combattu aux côtés des FRCI, constituées principalement d'anciens rebelles nordistes des Forces nouvelles, actives pendant la guerre civile de 2002, pour renverser Laurent Gbagbo.
Ibrahim Coulibaly a assuré mardi le camp du président Ouattara de la loyauté de ses troupes et démenti que ses forces se soient brouillées avec d'autres combattants.
Le "commando invisible" et les ex-Forces nouvelles ont un long passé de désaccords qui se sont parfois réglés par la violence.
Une source proche des FRCI, qui combattent également les milices pro-Gbagbo à Yopougon, a confirmé l'attaque contre les forces de Coulibaly, expliquant que ces dernières n'avaient pas respecté une date-butoir pour intégrer l'armée nationale.
Des habitants d'Abobo joints par Reuters au téléphone ont fait état de tirs d'armes lourdes dans la commune du nord d'Abidjan.
"Les combats continuent, on peut entendre des véhicules se déplacer dans les rues, mais on ne peut pas sortir pour voir ce qui se passe", a déclaré un habitant, Amara Touré. "On entend des Kalachnikov et des armes lourdes."
OFFENSIVE A YOPOUGON
Les affrontements faisaient également rage à Yopougon, dans l'ouest d'Abidjan, où les FRCI ont lancé une offensive pour en évincer les derniers miliciens et mercenaires ayant soutenu l'ex-président Laurent Gbagbo.
Alassane Ouattara a pris les rênes du pouvoir la semaine dernière à Abidjan après des journées de combat, ce qui a mis fin à un bras de fer postélectoral de quatre mois.
Mais de nombreux combattants pro-Gbagbo se sont retranchés dans le quartier de Yopougon après l'assaut des troupes de Ouattara soutenues par la France et l'Onu qui a abouti à la capture de Laurent Gbagbo, aujourd'hui en résidence surveillée.
"Les Forces républicaines sont passées à l'offensive", a déclaré mercredi à Reuters un responsable du gouvernement. "Il y a beaucoup de mercenaires là-bas. Ils volent la population. Il faut rétablir l'ordre."
Le gouvernement n'a fait aucun commentaire officiel, mais un diplomate a confirmé l'opération et un membre des forces de sécurité a dit qu'un "nettoyage" était en cours.
Dans les dernières semaines de la crise, le camp Gbagbo avait procuré des armes aux jeunes partisans du président sortant. Il était aussi accusé depuis longtemps de faire appel à des mercenaires pour résister aux pressions adverses.
Des habitants de Yopougon ont signalé des combats intenses. "C'est compliqué. On entend de fortes explosions depuis hier", a déclaré Noël Deha par téléphone à Reuters. "Il y a des accrochages entre les Forces républicaines et les jeunes miliciens. Elles veulent chasser les miliciens."
SITUATION ALARMANTE DANS L'OUEST
Pendant qu'ont lieu ces affrontements dans l'ouest d'Abidjan, les habitants d'autres quartiers de la capitale économique ivoirienne reprennent timidement leurs activités après des semaines de fusillades et de pilonnages.
Alassane Ouattara a remporté fin novembre le second tour de l'élection présidentielle, mais Laurent Gbagbo revendiquait aussi la victoire, d'où une lutte pour le pouvoir qui a paralysé l'économie du pays, suscité des sanctions internationales et propagé la violence à travers le pays.
L'Union européenne a levé une partie des sanctions, ce qui permet à quelques navires de revenir dans les ports ivoiriens. Selon Patrick Achi, porte-parole du gouvernement de Ouattara, des représentants de la banque centrale ouest-africaine étaient attendus mercredi à Abidjan pour déterminer quand ses activités pourraient y reprendre.
Mais il faudra des mois à la Côte d'Ivoire pour écouler des stocks de 450.000 à 500.000 tonnes de fèves de cacao en attente. Le pays est le premier producteur mondial de cacao.
Le président Ouattara doit aussi s'atteler à une refonte des forces de sécurité et au rassemblement d'un pays dont les divisions se sont aggravées avec une élection qui était censée les atténuer.
Un millier de personnes ont péri durant l'épreuve de force des derniers mois et plus d'un million d'autres habitants ont fui leurs foyers.
L'organisation française Médecins sans frontières (MSF) a fait état d'une situation extrêmement dure dans l'Ouest ivoirien, où les divisions entre communautés sont les plus fortes et où ont été commises les pires atrocités.
"Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, beaucoup de ceux qui ont fui les violences n'osent pas rentrer chez eux", dit MSF dans un communiqué exposant les conditions de vie dans un camp saturé qui rassemble environ 28.000 personnes près de Duékoué.
Ces combats, qui se déroulent dans plusieurs quartiers de la capitale économique de Côte d'Ivoire, sont les plus violents depuis la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier par les forces loyales au président élu Alassane Ouattara.
"Depuis quelques minutes, nos positions à Abobo et Ayaman sont attaquées par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) qui nous accusent d'aider les miliciens pro-Gbagbo à Yopougon", a déclaré Ibrahim Coulibaly, le chef du "commando invisible".
Cette milice, forte de 5.000 combattants, a combattu aux côtés des FRCI, constituées principalement d'anciens rebelles nordistes des Forces nouvelles, actives pendant la guerre civile de 2002, pour renverser Laurent Gbagbo.
Ibrahim Coulibaly a assuré mardi le camp du président Ouattara de la loyauté de ses troupes et démenti que ses forces se soient brouillées avec d'autres combattants.
Le "commando invisible" et les ex-Forces nouvelles ont un long passé de désaccords qui se sont parfois réglés par la violence.
Une source proche des FRCI, qui combattent également les milices pro-Gbagbo à Yopougon, a confirmé l'attaque contre les forces de Coulibaly, expliquant que ces dernières n'avaient pas respecté une date-butoir pour intégrer l'armée nationale.
Des habitants d'Abobo joints par Reuters au téléphone ont fait état de tirs d'armes lourdes dans la commune du nord d'Abidjan.
"Les combats continuent, on peut entendre des véhicules se déplacer dans les rues, mais on ne peut pas sortir pour voir ce qui se passe", a déclaré un habitant, Amara Touré. "On entend des Kalachnikov et des armes lourdes."
OFFENSIVE A YOPOUGON
Les affrontements faisaient également rage à Yopougon, dans l'ouest d'Abidjan, où les FRCI ont lancé une offensive pour en évincer les derniers miliciens et mercenaires ayant soutenu l'ex-président Laurent Gbagbo.
Alassane Ouattara a pris les rênes du pouvoir la semaine dernière à Abidjan après des journées de combat, ce qui a mis fin à un bras de fer postélectoral de quatre mois.
Mais de nombreux combattants pro-Gbagbo se sont retranchés dans le quartier de Yopougon après l'assaut des troupes de Ouattara soutenues par la France et l'Onu qui a abouti à la capture de Laurent Gbagbo, aujourd'hui en résidence surveillée.
"Les Forces républicaines sont passées à l'offensive", a déclaré mercredi à Reuters un responsable du gouvernement. "Il y a beaucoup de mercenaires là-bas. Ils volent la population. Il faut rétablir l'ordre."
Le gouvernement n'a fait aucun commentaire officiel, mais un diplomate a confirmé l'opération et un membre des forces de sécurité a dit qu'un "nettoyage" était en cours.
Dans les dernières semaines de la crise, le camp Gbagbo avait procuré des armes aux jeunes partisans du président sortant. Il était aussi accusé depuis longtemps de faire appel à des mercenaires pour résister aux pressions adverses.
Des habitants de Yopougon ont signalé des combats intenses. "C'est compliqué. On entend de fortes explosions depuis hier", a déclaré Noël Deha par téléphone à Reuters. "Il y a des accrochages entre les Forces républicaines et les jeunes miliciens. Elles veulent chasser les miliciens."
SITUATION ALARMANTE DANS L'OUEST
Pendant qu'ont lieu ces affrontements dans l'ouest d'Abidjan, les habitants d'autres quartiers de la capitale économique ivoirienne reprennent timidement leurs activités après des semaines de fusillades et de pilonnages.
Alassane Ouattara a remporté fin novembre le second tour de l'élection présidentielle, mais Laurent Gbagbo revendiquait aussi la victoire, d'où une lutte pour le pouvoir qui a paralysé l'économie du pays, suscité des sanctions internationales et propagé la violence à travers le pays.
L'Union européenne a levé une partie des sanctions, ce qui permet à quelques navires de revenir dans les ports ivoiriens. Selon Patrick Achi, porte-parole du gouvernement de Ouattara, des représentants de la banque centrale ouest-africaine étaient attendus mercredi à Abidjan pour déterminer quand ses activités pourraient y reprendre.
Mais il faudra des mois à la Côte d'Ivoire pour écouler des stocks de 450.000 à 500.000 tonnes de fèves de cacao en attente. Le pays est le premier producteur mondial de cacao.
Le président Ouattara doit aussi s'atteler à une refonte des forces de sécurité et au rassemblement d'un pays dont les divisions se sont aggravées avec une élection qui était censée les atténuer.
Un millier de personnes ont péri durant l'épreuve de force des derniers mois et plus d'un million d'autres habitants ont fui leurs foyers.
L'organisation française Médecins sans frontières (MSF) a fait état d'une situation extrêmement dure dans l'Ouest ivoirien, où les divisions entre communautés sont les plus fortes et où ont été commises les pires atrocités.
"Dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, beaucoup de ceux qui ont fui les violences n'osent pas rentrer chez eux", dit MSF dans un communiqué exposant les conditions de vie dans un camp saturé qui rassemble environ 28.000 personnes près de Duékoué.