Depuis l'élection présidentielle nigériane qui a vu la victoire du président sortant Goodluck Jonathan, les émeutes ont fait au moins 200 morts selon l'ONG Civil Rights Congress. L'opposition appelle au calme mais conteste les résultats du scrutin devant la Commission électorale.
On savait que les troubles postélectoraux seraient immanquablement meurtriers. Mais les autorités nigérianes ont préféré ne pas donner de bilan, même provisoire. Elles se sont justifiées en indiquant la difficulté de comptabiliser les nombreux corps brûlés ou jetés dans les puits. Et, surtout, en déclarant vouloir éviter les représailles.
Il aura donc fallu attendre les estimations de la Croix-Rouge pour mesurer l'ampleur de la tragédie : 25 000 à environ 40 000 personnes déplacées, hébergées dans des casernes de l'armée ou de la police, 400 blessés et « de nombreux morts », selon Umar Abdul Mairiga, un responsable de l'organisation. D'après l'ONG Civil Rights Congress, plus de 200 personnes ont été tuées dans les émeutes.
Un bilan qui pourrait être rapidement revu à la hausse
Le candidat malheureux à la présidentielle nigériane, Muhammadu Buhari, a réitéré mercredi ses appels à la non-violence. « Je demande instamment aux gens de se calmer et de respecter la loi car nous nous adressons (à la Commission électorale) afin d'obtenir justice », a annoncé le chef de l'opposition dans une émission en langue haoussa, sur les ondes de la Voix de l'Amérique (VOA).
« Il n'y a pas eu (vraiment) d'élections et nos partisans n'ont pas été autorisés à voter » dans la région du delta du Niger, le Sud pétrolifère à majorité chrétien, et dans le sud-est, a ajouté le général Buhari, qui dirigea la junte militaire en 1984 et 1985.
Violences et représailles
Provoquées par des soupçons de fraude à la présidentielle du 16 avril, les émeutes ont affecté 14 des 36 États du Nigeria, notamment ceux de Kano, Kaduna et Sokoto. Des manifestants musulmans y ont brûlé des commerces, des églises et des maisons, faisant plusieurs morts, selon un responsable sécuritaire nigérian. Dans les rues, des foules de gens en colère, armées de machettes et de gourdins, pillent, attaquent et incendient, engendrant souvent des représailles tout aussi meurtrières. Chrétiens et musulmans s'imputant mutuellement l'initiative des violences.
Proclamé vainqueur du scrutin avec 57 % des voix par la Commission électorale nationale indépendante, le président Goodluck Jonathan a appelé mardi « les chefs politiques et religieux à condamner ces actes afin que notre pays connaisse un développement à la place de la destruction ».
Jugée transparente et crédible par les observateurs, l'élection de ce chrétien du sud est problématique aux yeux de nombreux observateurs. Dans plusieurs États du Sud, des résultats anormalement élevés - allant de 95 % à plus de 99 % - en faveur du président sortant ont semé le doute. En outre, dans le Nord, beaucoup considéraient déjà avant le scrutin que la confirmation de Jonathan, successeur du nordiste feu Umaru Yar'Adua, serait une entorse à la rotation traditionnelle du pouvoir entre Nord et Sud au sein du parti dominant, le PDP (Parti populaire démocratique).
On savait que les troubles postélectoraux seraient immanquablement meurtriers. Mais les autorités nigérianes ont préféré ne pas donner de bilan, même provisoire. Elles se sont justifiées en indiquant la difficulté de comptabiliser les nombreux corps brûlés ou jetés dans les puits. Et, surtout, en déclarant vouloir éviter les représailles.
Il aura donc fallu attendre les estimations de la Croix-Rouge pour mesurer l'ampleur de la tragédie : 25 000 à environ 40 000 personnes déplacées, hébergées dans des casernes de l'armée ou de la police, 400 blessés et « de nombreux morts », selon Umar Abdul Mairiga, un responsable de l'organisation. D'après l'ONG Civil Rights Congress, plus de 200 personnes ont été tuées dans les émeutes.
Un bilan qui pourrait être rapidement revu à la hausse
Le candidat malheureux à la présidentielle nigériane, Muhammadu Buhari, a réitéré mercredi ses appels à la non-violence. « Je demande instamment aux gens de se calmer et de respecter la loi car nous nous adressons (à la Commission électorale) afin d'obtenir justice », a annoncé le chef de l'opposition dans une émission en langue haoussa, sur les ondes de la Voix de l'Amérique (VOA).
« Il n'y a pas eu (vraiment) d'élections et nos partisans n'ont pas été autorisés à voter » dans la région du delta du Niger, le Sud pétrolifère à majorité chrétien, et dans le sud-est, a ajouté le général Buhari, qui dirigea la junte militaire en 1984 et 1985.
Violences et représailles
Provoquées par des soupçons de fraude à la présidentielle du 16 avril, les émeutes ont affecté 14 des 36 États du Nigeria, notamment ceux de Kano, Kaduna et Sokoto. Des manifestants musulmans y ont brûlé des commerces, des églises et des maisons, faisant plusieurs morts, selon un responsable sécuritaire nigérian. Dans les rues, des foules de gens en colère, armées de machettes et de gourdins, pillent, attaquent et incendient, engendrant souvent des représailles tout aussi meurtrières. Chrétiens et musulmans s'imputant mutuellement l'initiative des violences.
Proclamé vainqueur du scrutin avec 57 % des voix par la Commission électorale nationale indépendante, le président Goodluck Jonathan a appelé mardi « les chefs politiques et religieux à condamner ces actes afin que notre pays connaisse un développement à la place de la destruction ».
Jugée transparente et crédible par les observateurs, l'élection de ce chrétien du sud est problématique aux yeux de nombreux observateurs. Dans plusieurs États du Sud, des résultats anormalement élevés - allant de 95 % à plus de 99 % - en faveur du président sortant ont semé le doute. En outre, dans le Nord, beaucoup considéraient déjà avant le scrutin que la confirmation de Jonathan, successeur du nordiste feu Umaru Yar'Adua, serait une entorse à la rotation traditionnelle du pouvoir entre Nord et Sud au sein du parti dominant, le PDP (Parti populaire démocratique).