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Sport Publié le vendredi 22 avril 2011 | Le Patriote

Chute de Laurent Gbagbo - Ces clubs et associations à l’avenir incertain

La chute de l’ancien président Laurent Gbagbo va inéluctablement entraîner la décadence de certains clubs et associations sportives. Des associations et des clubs dont le destin était étroitement lié au président déchu.
Au chapitre des fédérations se trouve en pôle position la fédération ivoirienne de football (FIF) présidée par Jacques Anouma. Directeur financier de la présidence depuis 2000, il a réussi à assainir le football ivoirien grâce à sa position au sommet de l’Etat. Son statut lui a permis de préfinancer à plusieurs reprises les campagnes des différences sélections nationales. Ça a été le cas lors de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2012 où la fédération a puisé dans ses caisses pour faire face aux charges de la délocalisation du match contre le Bénin à Accra (Ghana). Cette même démarche a été adoptée pour la sélection olympique qui recevait par la même occasion son homologue du Liberia au tour préliminaire des JO 2012 de Londres, toujours dans la capitale ghanéenne. Si cela a été possible, c’est parce que Jacques Anouma pouvait négocier avec son patron (Laurent Gbagbo) en attendant que l’Etat fasse face à ses responsabilités en mettant à disposition la communication (budget requis). C’est dire que la gestion d’Anouma sera difficile dans les mois ou années à venir. Lui-même ne s’en cache pas. «Vu le niveau de notre football actuel et le statut de notre équipe nationale A, si tu n’as pas la confiance du numéro 1 du pays, tu ne peux réussir», avait déclaré Anouma lors d’un entretien qu’il nous a accordé en mars dernier. Et avec la chute de Laurent Gbagbo dont il a été un proche collaborateur, le débat sur la continuité de Jacques Anouma à la tête du football va refaire surface.
Dans cette catégorie, il y a la fédération ivoirienne de basket-ball (FIBB) dirigée par Koré Moïse. Conseiller spirituel de Gbagbo, cet ancien international de basket-ball a accédé à la présidence en faisant valoir ses rapports privilégiés avec l’ancien locataire du palais présidentiel. Pendant la campagne, il a fait miroiter le bonheur à la grande famille de la balle au panier. Mais, depuis son élection, il n’a pu sortir le basket de l’ornière malgré sa collaboration avec l’ex-président. Pis, il a profité du basket ivoirien en gardant par devers lui les subventions de certains partenaires tels que la SIR, la Petroci,…Il a surtout blanchi les énormes sommes d’argent provenant des commissions sur les achats d’armes pour le compte de son patron. S’il n’a pu rien apporter au basket pendant le règne de son mentor, ce n’est pas maintenant qu’il n’est plus aux affaires qu’il fera quelque chose.
Le karaté n’est pas en reste. Après son coup d’Etat pour s’approprier la présidence de la fédération, Me Baï Patrice, membre de la sécurité de Laurent Gbagbo, est dans de beaux draps. Ayant misé sur la confiscation du pouvoir de l’ancien président, il a fait fi de tout bon sens, défiant tout le monde pour prendre la fédération qui sera en proie à d’énormes dysfonctionnements. Pour pallier cette paralysie, les acteurs doivent convoquer au plus vite une assemblée générale extraordinaire pour redonner du souffle à cette fédération. Ce qui sera fait dans la mesure où Baï s’était installé dans l’illégalité. Il faut mentionner également la fédération ivoirienne des sports paralympiques (FISP) présidée par Trazié Serge. Proche de l’ex-première dame, il profitait de cette relation dans la gestion fédérale.
Outre ces fédérations, figurent six clubs de football dont le financement était assuré plus ou moins par les services de l’ancien locataire du palais présidentiel ou ses collaborateurs. Il s’agit de l’Africa Sports d’Abidjan, de l’Association sportive des clubs d’Ouragahio (ASCO), de Hiré FC, de l’Ecole de football Yeo Martial (EFYM), l’Agir de Guibéroua et Adzopé FC. Nul n’est sans ignorer que le renouveau du club vert et rouge dépendait en partie de la position stratégique qu’occupait son président dans le sérail de l’ex-président. Chef de cabinet, Kuyo Téa Narcisse avait des facilités pour renflouer les comptes du club. S’il a décidé de faire un trait sur les primes à la signature pour tout joueur s’engageant à l’Africa, Kuyo trouvait les moyens pour offrir un meilleur traitement salarial et des primes conséquentes à ses joueurs. La chute du régime des refondateurs sera fortement ressentie par la section football du club, d’autant que les sections handball, basketball et athlétisme tiraient déjà le diable par la queue.
L’ASCO n’échappera pas au sort de l’Africa. Présidée par Kapo Justin, les premières sources de financement du club provenaient de la présidence ivoirienne. C’est l’ex-président, fils de la région, qui a octroyé un car à l’équipe. Il a même financé la réhabilitation du stade de la ville pour que l’équipe puisse enfin se produire devant ses supporters. A part les 38 millions de FCFA de subvention fédérale, l’ASC Ouragahio percevrait, selon des sources dignes de foi, plus de 50 millions de FCFA par saison de la part de Laurent Gbagbo. Ce qui permettait à Kapo Justin de faire face aux charges du club sans trop maltraiter ses méninges.
Que dire de Hiré FC. Ce club situé au centre-ouest du pays est présidé par Ahoua Stallone. Un membre de la galaxie patriotique, un groupement de jeunes désœuvrés ayant pris fait et cause pour le dictateur ivoirien qui le leur rendait si bien avec d’importantes sommes d’argent. Ce qui a permis à Stallone, sans profession et donc sans revenus, de s’approprier le club de sa cité natale. C’est donc dans les caisses de la présidence que ce dernier trouvait son salut. Toutes les charges du club sont prises en compte par la manne du contribuable ivoirien. Sans jamais penser que son mentor pouvait partir du jour au lendemain, il roulait carrosse. Dire que ce club risque d’exister que de nom est un pléonasme. Déjà pour sa première année parmi l’élite du football ivoirien, Stallone a éprouvé toutes les difficultés à faire face à la masse salariale des joueurs malgré l’argent qui est fourni par la présidence.
L’EFYM du président Ervé Siaba se trouve dans cette fourchette. Si ce chargé de mission de l’ancien président peut se retourner encore vers ses multiples affaires pour faire vivre son club, il n’est pas osé de dire que son fonctionnement sera fortement affecté. De sa relation privilégiée avec Laurent Gbagbo, il parvenait à accroître les finances du club.
L’Agir de Guibéroua, pensionnaire de la Ligue 2, n’échappe à la chute de Gbagbo. Financée à 100% par Guédé Zady, patron de la Société des palaces de Cocody (SDPC), cette équipe commence à réfléchir à son avenir. Il en est de même d’Adzopé FC. Si Eric Monnet fait office de président du club, cette formation est financée par des collaborateurs du président déchu dont le plus connu est l’ex-ministre des Mines et de l’Energie, Léon Monnet.
Si la chute du dictateur ivoirien est applaudie par la Côte d’Ivoire, il n’en est pas de même pour certaines associations et clubs dont la survie dépendait de la présence de Laurent Gbagbo au Palais présidentiel.
OUATTARA Gaoussou
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