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Politique Publié le samedi 23 avril 2011 | Le Patriote

La Commission nationale des Droits de l’Homme salue le discours conciliant du chef de l’Etat

Le lundi 11 avril 2011, avec la chute de M. Laurent GBAGBO, l'autorité légitime de Monsieur le Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, s'exerce dorénavant sur l'ensemble du territoire, en dépit de poches de résistance dans certains sous-quartiers de la commune de Yopougon.
Le droit coïncidant ainsi avec le fait, la crise postélectorale consécutive au deuxième tour de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010, vient de prendre définitivement fin.
Cette crise a, durant plus de quatre (4) mois, installé la Côte d'Ivoire dans un bicéphalisme de fait au sommet de l'Etat, plongé le pays dans une violence sans précédent, avec pour conséquences, de massives violations des Droits de l'Homme et un désastre humanitaire.
Ainsi, durant ces quatre (4) mois: - dans l'ouest du pays (Duékoué, Guiglo, Bloléquin), des sources dignes de foi font état de massacres de centaines de personnes;
- à Abidjan et dans plusieurs villes de l'intérieur, les combats ayant opposé une faction des Forces de Défense et de sécurité (FOS) aux Forces Républicaines de Côte d'Ivoire ont fait de nombreux morts et blessés, des disparus ainsi que des destructions de biens, meubles et immeubles.
Par ailleurs, la violence des combats dans le district d'Abidjan a entraîné la paralysie des services de l'Administration publique, la fermeture des hôpitaux, des marchés, l'interruption de la fourniture d'eau et d'électricité dans plusieurs communes. . De surcroît, Ion a observé des pillages à grande échelle aussi' bien de domiciles privés, de magasins, de ministères que d'Institutions dont la CNDHCI qui a vu tout son matériel informatique et bureautique ainsi que ses deux (2) véhicules de liaison emportés par des hommes en armes.
Cette situation d'insécurité, ajoutée à la fermeture des banques et de nombreuses entreprises, a conduit à une paupérisation encore plus grande de la population qui éprouve les pires difficultés à se nourrir, à se soigner, à se déplacer.
Enfin, cette crise postélectorale a contraint plus d'un million de personnes à fuir les zones de combat pour se réfugier vers des cieux plus amènes, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, abandonnant domiciles et biens.
La CNDHCI condamne toutes ces atteintes aux Droits de l'Homme (droit à la vie, droit à la santé, droit à l'éducation, droits économiques et sociaux...) et regrette profondément que ses différents appels à la sagesse et à la retenue n'aient pas été entendus.
Elle salue très respectueusement la mémoire de toutes les victimes, apporte sa compassion à leurs familles, souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Elle exige que la lumière soit faite sur ces graves violations des Droits de la personne et que leurs auteurs soient identifiés et subissent les rigueurs de la loi.
La CNDHCI se félicite des efforts entrepris par le Gouvernement pour rendre effective la reprise dans tous les secteurs d'activités.
Elle prend acte de la volonté de Monsieur le Président de la République d'engager le pays dans un processus de paix, de réconciliation et de reconstruction basé sur la vérité et la justice. Elle l'encourage vivement dans ce sens.
Enfin, la Commission Nationale des Droits de l'Homme de Côte d'Ivoire (CNDHCI) souligne l'impérieuse nécessité pour tous de tirer les leçons de cette grave crise et invite chaque habitant de ce pays à œuvrer à l'avènement d'une société démocratique, respectueuse des Droits de l'Homme.
Fait à Abidjan, le 21 avril 2011
La Commission Nationale des Droits de l'Homme de Côte d'Ivoire(CNDHCI)
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