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Économie Publié le mardi 26 avril 2011 | Le Patriote

Salaire des fonctionnaires et ouverture des banques avant le 1er mai

Alassane Ouattara tient ses promesses
Chose promise, chose due. Les fonctionnaires et agents de l'Etat pourront fêter le 1er mai 2011 les poches pleines. La promesse faite à eux par le président Alassane Ouattara va effectivement se concrétiser. En effet, le Chef de l'Etat ivoirien avait, au sortir d'une rencontre avec le président Henri Konan Bédié, donné officiellement l'assurance que les salaires seront payés cette semaine.

Les grandes manœuvres d'Ado, Diby et Achi
Mais il n'est pas resté les bras croisés. Le président de la République a multiplié les réunions, coups de fil et donné une feuille de route au nouveau Directeur national de la Bceao (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest), Jean-Baptiste Aman Ayayé. La Bceao, garante des banques commerciales devrait ouvrir le plus rapidement possible afin de mettre en confiance les établissements bancaires. Le mercredi dernier, les problèmes sécuritaires et informatiques ont même été passés au peigne fin par le président Ouattara qui, en fin connaisseur, car économiste et banquier, a démontré au Directeur national de la Bceao que c'était possible d'ouvrir la Bceao et les banques commerciales aujourd'hui et de payer par la suite les salaires. Quitte à ce que des experts en informatique desdites banques fassent l'effort de commencer à mettre de l'ordre à partir du jour de l'audience (mercredi dernier) qu'il a accordée à Aman Ayayé, et cela, en faisant le sacrifice de remettre tout en place en travaillant jusqu'au lundi 25 avril. Objectif : faciliter le travail du personnel des banques qui viendra le mardi 26 avril afin qu'il soit prêt à payer les salaires des fonctionnaires et agents de l'Etat et à remettre en marche les Distributeurs automatiques de billets (Dab). Fort de cette feuille de route, le Directeur national de la Bceao a fait multiplier les rencontres avec l'Apbefci (Association des professionnels de banques et établissements financiers de Côte d'Ivoire), présidée par Jacob Amematekpo. Le ministre Patrick Achi, assurant l'intérim du ministère de l'Economie et des Finances, tenu par Charles Koffi Diby, s'est également investi dans les discussions pour permettre un paiement rapide du salaire des fonctionnaires. Achi a même voulu, selon certaines sources, que les salaires soient versés dès ce mardi. Surtout que la Direction générale du Budget et des Finances publiques, dirigée par Michel Tahi, avait tout bouclé au prix de mille et un sacrifices avec la réquisition de quelques agents. Ceux-ci avaient pris leurs quartiers dans un hôtel de la place et y ont passé des nuits blanches pour mettre à jour les disquettes sur lesquelles se trouve le listing des fonctionnaires ainsi que les montants à leur verser. Toute cette action étant pilotée depuis Washington et Paris par le ministre Diby qui non seulement avait mis en alerte ses satellites mais s'imprégnait chaque heure de l'évolution de la situation.

Dans le secret des discussions avec les banques
Les banquiers, très procéduriers, ont estimé que le paiement des salaires dès le mardi 26 avril était ''trop juste'' et qu'il fallait avoir quelques garanties. D'abord l'ouverture de la Bceao qui conditionnerait l'ouverture des banques commerciales. Ensuite la sécurité des banques et agents, et enfin, la protection des banques au cas où elles seraient attaquées en justice par une personne morale ou physique suite aux fermetures survenue à partir du 14 février dernier. Sur tous ces points, les assurances ont été données par le ministre Achi au cours de la réunion qui a eu lieu vendredi dernier. C'est ainsi que les banques ont donné l'assurance qu'elles ouvriraient leurs portes ce mardi, mais au personnel. Quant à la clientèle, elle devra patienter un peu jusqu'au jeudi en principe. Cela pourrait intervenir avant, tout comme l'ouverture des Gab. Mais officiellement, c'est la date du 28 avril qui a été retenue. Déjà, l'aspect sécuritaire a été testé depuis le jeudi dernier jusqu'à hier lundi puisque quelques agents ont permis de remettre en l'état certains fichiers. Il n'est pas aussi exclu de voir dès ce mardi, gendarmes et policiers dans les périmètres bancaires aux fins de mieux sécuriser les sites. « Faites tout pour que les travailleurs puissent fêter le weekend prochain et jouir véritablement de la fête du travail. Si cela ne tenait qu'au Gouvernement, nous vous aurions donné les disquettes aujourd'hui (vendredi 22 avril) car nous sommes prêts », a indiqué Patrick Achi lors de la réunion avec l'Apbefci. En tout cas, toutes les dispositions ont été prises pour que les fonctionnaires et agents de l'Etat, les entreprises du privé et leur personnel puissent avoir de l'argent pour la fête du 1er mai. Les banques pourraient même ouvrir le samedi 29 avril pour permettre aux retardataires de faire des retraits aux guichets des banques. Même si les Dab seront également ouverts. Alassane Ouattara, par le positionnement des salaires cette semaine, vient donc de confirmer une fois de plus qu'il est un homme de parole et non un homme à paroles.

Deux mois de salaires et plus
Les fonctionnaires et agents de l'Etat vont bénéficier d'au moins deux de salaires. La promesse faite par Alassane Ouattara n'est nullement un mirage et le constat sera fait aux différents guichets. Les travailleurs toucheront les salaires de mars et avril 2011 puisqu'ils n'ont pas été payés durant cette période. En ce qui concerne ceux qui ont des arriérés (décembre, janvier et février), ils ne seront pas non plus oubliés. Des sources indiquent qu'ils rentreront aussi dans leurs fonds une semaine ou une dizaine de jours plus tard. Il s'agit entre autres, des retraités, des agents des Epn (Etablissements publics nationaux), d'agents qui ont choisi de suivre le président Ouattara et dont beaucoup se trouvent au Golf. Idem pour des enseignants dont le solde avait été suspendu par le clan Laurent Gbagbo. Les fournisseurs de l'Etat seront aussi payés le moment venu. Comme on le constate, sous Alassane Ouattara, la discrimination ne saurait prospérer.
Jean Eric ADINGRA
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