Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Charles Koffi Diby, a dévoilé son plan pour faire repartir rapidement l’activité, lors d’un point presse avec son homologue française Christine Lagarde. Les patrons français, préoccupés par la situation sécuritaire, étaient venus nombreux.
Depuis Paris, où il résidait dès le début de la crise ivoirienne, c’est lui qui avait mis en œuvre la stratégie d’étouffement économique et financier du régime Gbagbo. Le ministre de l’Économie et des Finances Charles Koffi Diby, qui s’était rallié à Alassane Ouattara rapidement après l’élection présidentielle, doit maintenant réussir à faire le chemin inverse. Car l’asphyxie financière, à laquelle s’est ajouté un conflit destructeur, n’a que trop bien fonctionné. Système bancaire gelé, entreprises détruites, pillages... C’est toute une économie devenue exsangue, qu’il faut désormais remettre sur pied. Pour ce faire, Charles Koffi Diby, qui apparaissait publiquement en France pour la première fois depuis le début de la crise, a dévoilé jeudi, son plan lors d’une conférence de presse commune avec Christine Lagarde, la ministre française de l’Économie et des Finances.Première des priorités pour l’État ivoirien : verser les salaires des fonctionnaires, et leurs arriérés. Sur ce point, Christine Lagarde a confirmé qu’un prêt d’urgence de 400 millions d’euros (262 milliards de Fcfa) allait être accordé, dont une première tranche de 200 millions d’euros (131,19 milliards de Fcfa) doit être débloquée dans les prochains jours ou semaines par l’Agence française de développement (AFD). Selon nos informations, la convention qui doit définir les modalités du prêt (taux d’intérêt et échéance notamment) n’a pas encore été signée, mais dans l’entourage de Christine Lagarde, on indique que ses conditions seront «à la mesure de notre partenariat avec la Côte d’Ivoire». La deuxième tranche du prêt doit être versée avant la fin juin. «D’ici à deux semaines, l’État ivoirien pourra reprendre ses décaissements», a indiqué Charles Koffi Diby, après avoir remercié Christine Lagarde et la France pour ce prêt qui « arrive de manière opportune», alors que les « difficultés sont énormes». La Côte d’Ivoire doit par ailleurs bénéficier d’un soutien d’urgence de la Banque mondiale (100 millions de dollars soit 68,6 millions d’euros) et de l’Union européenne (200 millions d’euros).
PPTE : le point d’achèvement à la mi-2012
Charles Koffi Diby prévoit par ailleurs une remise sur pied rapide du secteur bancaire. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) doit rouvrir « en milieu de semaine prochaine», a-t-il annoncé. Elle sera suivie de toutes les banques commerciales «avant la fin de la semaine», a-t-il ajouté. Le ministre s’est aussi employé à rassurer les grands groupes français présents dans son pays, qui étaient venus très nombreux pour le rencontrer pendant une heure et demie. Le PDG d’Orange-France Telecom Stéphane Richard, s’est lui-même déplacé. Sa filiale ivoirienne a subi de très lourds dommages, avec des pillages et le vol de la quasi-totalité de son parc de véhicules. Étaient aussi représentés les entreprises françaises Total, Société générale, Air France, BNP Paribas, CMA CGM, Bouygues ou encore Canal +. Pour ces sociétés, la principale préoccupation est le rétablissement de la sécurité. « Notre armée est en train de se réunifier. C’est l’ensemble des forces militaires qui vont être amenées à régler les problèmes de sécurité. C’est une question essentielle pour le Premier ministre et le gouvernement», a déclaré Charles Koffi Diby à leur intention. Dernier enjeu, le point d’achèvement au titre de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). La Côte d’Ivoire devait l’atteindre au cours du premier semestre 2011, ce qui lui aurait permis de réduire sa dette extérieure de 3 000 milliards de F CFA (4,5 milliards d’euros). Charles Koffi Diby espère désormais atteindre le point d’achèvement à la mi-2012. Sur ce dossier, la crise aura fait perdre au moins un an à la Côte d’Ivoire.
NB : Les titres et surtitre
sont de la rédaction
(Source jeune afrique.com)
Depuis Paris, où il résidait dès le début de la crise ivoirienne, c’est lui qui avait mis en œuvre la stratégie d’étouffement économique et financier du régime Gbagbo. Le ministre de l’Économie et des Finances Charles Koffi Diby, qui s’était rallié à Alassane Ouattara rapidement après l’élection présidentielle, doit maintenant réussir à faire le chemin inverse. Car l’asphyxie financière, à laquelle s’est ajouté un conflit destructeur, n’a que trop bien fonctionné. Système bancaire gelé, entreprises détruites, pillages... C’est toute une économie devenue exsangue, qu’il faut désormais remettre sur pied. Pour ce faire, Charles Koffi Diby, qui apparaissait publiquement en France pour la première fois depuis le début de la crise, a dévoilé jeudi, son plan lors d’une conférence de presse commune avec Christine Lagarde, la ministre française de l’Économie et des Finances.Première des priorités pour l’État ivoirien : verser les salaires des fonctionnaires, et leurs arriérés. Sur ce point, Christine Lagarde a confirmé qu’un prêt d’urgence de 400 millions d’euros (262 milliards de Fcfa) allait être accordé, dont une première tranche de 200 millions d’euros (131,19 milliards de Fcfa) doit être débloquée dans les prochains jours ou semaines par l’Agence française de développement (AFD). Selon nos informations, la convention qui doit définir les modalités du prêt (taux d’intérêt et échéance notamment) n’a pas encore été signée, mais dans l’entourage de Christine Lagarde, on indique que ses conditions seront «à la mesure de notre partenariat avec la Côte d’Ivoire». La deuxième tranche du prêt doit être versée avant la fin juin. «D’ici à deux semaines, l’État ivoirien pourra reprendre ses décaissements», a indiqué Charles Koffi Diby, après avoir remercié Christine Lagarde et la France pour ce prêt qui « arrive de manière opportune», alors que les « difficultés sont énormes». La Côte d’Ivoire doit par ailleurs bénéficier d’un soutien d’urgence de la Banque mondiale (100 millions de dollars soit 68,6 millions d’euros) et de l’Union européenne (200 millions d’euros).
PPTE : le point d’achèvement à la mi-2012
Charles Koffi Diby prévoit par ailleurs une remise sur pied rapide du secteur bancaire. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) doit rouvrir « en milieu de semaine prochaine», a-t-il annoncé. Elle sera suivie de toutes les banques commerciales «avant la fin de la semaine», a-t-il ajouté. Le ministre s’est aussi employé à rassurer les grands groupes français présents dans son pays, qui étaient venus très nombreux pour le rencontrer pendant une heure et demie. Le PDG d’Orange-France Telecom Stéphane Richard, s’est lui-même déplacé. Sa filiale ivoirienne a subi de très lourds dommages, avec des pillages et le vol de la quasi-totalité de son parc de véhicules. Étaient aussi représentés les entreprises françaises Total, Société générale, Air France, BNP Paribas, CMA CGM, Bouygues ou encore Canal +. Pour ces sociétés, la principale préoccupation est le rétablissement de la sécurité. « Notre armée est en train de se réunifier. C’est l’ensemble des forces militaires qui vont être amenées à régler les problèmes de sécurité. C’est une question essentielle pour le Premier ministre et le gouvernement», a déclaré Charles Koffi Diby à leur intention. Dernier enjeu, le point d’achèvement au titre de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). La Côte d’Ivoire devait l’atteindre au cours du premier semestre 2011, ce qui lui aurait permis de réduire sa dette extérieure de 3 000 milliards de F CFA (4,5 milliards d’euros). Charles Koffi Diby espère désormais atteindre le point d’achèvement à la mi-2012. Sur ce dossier, la crise aura fait perdre au moins un an à la Côte d’Ivoire.
NB : Les titres et surtitre
sont de la rédaction
(Source jeune afrique.com)