Le Nouveau Réveil a affiché mardi : « GBAGBO a tenté de se suicider samedi ». Titre qu’il a démenti ce mercredi, en écrivant « Gbagbo n’a pas tenté de se suicider ». Il convient tout de même de revenir sur cette question. Le 11 avril 2011, le jour de son arrestation par la Licorne, il a été dit que le Président Gbagbo et son épouse ont été fouillés afin qu’ils ne puissent pas se donner la mort. En clair, ils n’ont rien sur eux comme outil pour mettre fin à leurs jours. Et tel que nous le connaissons, Laurent Gbagbo est un battant. S’il voulait mourir dans ces conditions, il se serait donné la mort avant d’être pris et livré aux rebelles de son adversaire par les soldats français. De plus, Laurent Gbagbo n’est pas à sa première prison politique. Sur la dizaine de séjours passés en ces lieux, c’est même la deuxième fois qu’Alassane Ouattara le fait arrêter et le jeter en prison. Il n’est donc pas un nouveau venu dans l’univers carcéral pour vouloir se donner la mort à cause des conditions de vie dans une prison. L’annonce du confrère, même s’il a été démenti, présage la volonté du Gouverneur de la France en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, d’en finir physiquement avec son rival Gbagbo. Et Ouattara veut préparer l’opinion à son projet. Aujourd’hui, l’humanité s’est rendu compte que tuer un être humain ne donne aucun état d’âme à cet homme. On se rappelle comment, au sein même de sa présidence, au Golf Hôtel, le ministre Désiré Tagro, qui lui a permis d’avoir l’Accord politique de Ouagadougou, a été assassiné, avec une balle dans la bouche. C’est pourquoi il faut craindre pour le Président Gbagbo. Sa vie est en danger dans la mesure où il n’y a pas de différence entre les soldats onusiens qui assureraient sa sécurité et les rebelles de Ouattara. Voilà Affi N’Guessan, qui a été arraché aux mains de ces soldats de l’Onu à Pergola, pour se retrouver sous les matraques des hommes de Ouattara au Golf. Laurent Gbagbo n’est donc pas à l’abri. Et si un malheur devait lui arriver, ça ne serait pas un suicide, mais un assassinat bien préparé par Alassane Ouattara.
Jean-Marc Devan
Jean-Marc Devan