Marie-Antoinette Singleton, l`une des filles de l`ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, qui vit aux Etats-Unis, est inquiète pour son père et les membres de sa famille, arrêtés par le régime Ouattara. Elle a encore donné de la voix hier jeudi 28 avril, cette fois dans une lettre adressée au président français Nicolas Sarkozy, où elle dénonce les conditions de détention de son père président déchu. « Mon père, ma mère et mon frère ont été arrêtés, pour ne pas dire enlevés comme une prise de guerre, sans aucun mandat de justice », a-t-elle écrit dans cette lettre dont une copie a été remise à l`Afp par l`un des avocats de la famille, Me Gilbert Collard. « Ils ont été incarcérés et demeurent dans un lieu tenu secret, dans l`ignorance des charges qu`on leur reproche. La famille, au mépris de la plus élémentaire humanité, n`a plus aucune nouvelle d`eux », a-t-elle ajouté, rappelant qu`une demande de « permis de visite » adressée au nouveau président ivoirien Alassane Ouattara, est restée jusque-là sans réponse. Selon Me Collard, Marie-Antoinette Singleton craint pour la vie de ses parents « compte tenu des crimes qui se commettent tous les jours en Côte d`Ivoire contre les proches du président Gbagbo et eu égard à leur lieu de détention dans le nord de la Côte d`Ivoire qui est (...) une zone de non droit ». Faut-il le rappeler, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté le lundi 11 avril dernier, avec de nombreux proches et membres de la famille, après des bombardements massifs de sa résidence de Cocody par les hélicoptères de la force française Licorne et celle de l`Onuci, et d`intenses combats au sol menés par les forces du président Ouattara. Laurent Gbagbo a fait quelques jours à l`hôtel du Golf, QG de son rival à Abidjan, avant d`être transféré à Korhogo, une ville du nord du pays. Une procédure judiciaire portant sur les crimes et les délits commis sous son régime a été ouverte par le gouvernement Ouattara pour coincer l`ancien chef de l`Etat et son équipe. En attendant le procès, les avocats de Laurent Gbagbo et sa fille Singleton dénoncent « une détention illégale et arbitraire ».
H. ZIAO
H. ZIAO