Reconnaissance du pouvoir du président Alassane Ouattara, condition de détention de Gbagbo et de son épouse, inquiétudes des militants de Lmp : Miaka Oureto, Secrétaire général du Fpi et porte-parole du même parti appelle ses camarades à ne plus rêver. Dans cette interview où il reconnaît la légitimité et l`autorité du président de la République, il souscrit entièrement dans sa politique de réconciliation et de reconstruction de la Côte d`Ivoire. Miaka Oureto lance, pour cela, un appel pressant à ceux qui n`ont pas encore déposé les armes, les combattants de Yopougon notamment à le faire et à s`inscrire dans la nouvelle donne.
M. Miaka Oureto, vous êtes le Secrétaire général du Fpi, le Front populaire ivoirien. Avec du recul, quel est votre regard sur ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire ?
Ce que moi je crois, c`est que notre pays a quand même vécu une situation des plus terribles. La situation est tragique parce qu`il y a eu des morts, des milliers de morts, tout le monde est ébranlé. Les gens qui meurent, ce sont des Ivoiriens. Si ce ne sont pas des Ivoiriens, ce sont des frères africains et beaucoup d`autres personnes, et la vie humaine, elle est très chère. Elle coûte cher à chacun de nous. Alors devant ce tableau, ce triste tableau, évidemment, on ne peut qu`être ému. Il faut pouvoir le dire. Dès que le 11 avril 2011, le président Laurent Gbagbo est tombé, tout le monde s`est rendu à l`évidence que la Côte d`Ivoire a un nouveau président, le président Alassane Ouattara. Je crois que ce point de vue a été exprimé de façon nette par le président Mamadou Koulibaly dans sa dernière déclaration. Et moi, en tant que secrétaire général, porte-parole du parti, j`y souscris entièrement
Autrement dit, vous reconnaissez la légitimité d`Alassane Dramane Ouattara comme chef de l`Etat ?
Ecoutez, légitimité, c`est un thème très fort. Parce qu`en la matière, c`est les élections et le peuple qui donnent la légitimité à un président de la République. Nous constatons tous ce qui s`est passé et nous prenons acte. Parce que c`est le problème de légitimité qui nous a conduit à toute cette tragédie que nous avons vécue. Mais nous estimons que dès lors que la communauté internationale et tout le monde a bataillé dur pour que ce soit finalement le président Alassane Ouattara qui soit l`homme fort du pays, mais nous le reconnaissons comme tel. Il est le président de la République et nous n`avons pas le droit de nous dérober d`autant plus que, ses premiers mots et sa première déclaration c`est de lancer un appel à la réconciliation et à la paix. Je crois que c`est une attitude de mon point de vue qui est très positive que d`avoir cette attitude conciliante parce que lui aussi, il est adossé à une famille politique, à un ensemble politique et tout le monde sait quelles sont les influences des uns et des autres. Malgré tout ce qui peut y avoir comme pression parce qu`en la matière, il y en a qui conseillent la fermeté et il y en a qui conseillent la souplesse. Heureusement, il est allé dans le sens de ceux qui conseillent la souplesse. Il a pris ses responsabilités pour dire moi j`ai été élu pour construire un pays. Je ne peux pas le construire dans le désordre. J`ai donc des contraintes et l`une des premières contraintes, c`est de réaliser la réconciliation nationale de tous les Ivoiriens pour que je puisse faire mon travail de manière apaisée. Donc dès lors qu`il a manifesté une telle bonne volonté, je crois que nous n`avons pas de raison de ne pas reconnaître son autorité. Il est le président de la République. La Côte d`Ivoire aujourd`hui a un nouveau chef pour paraphraser ici le président Mamadou Koulibaly. Le nouveau chef, c`est Alassane Dramane Ouattara.
La réconciliation vous paraît-elle possible si oui à quelle condition ?
Moi, je pense que tout ce qui se présente dans le domaine politique, pour les acteurs politiques que nous sommes, c`est toujours difficile a priori. Mais, cela procède de la volonté politique de chacun des acteurs politiques. Je crois que cette volonté politique on peut déjà en déceler des indicateurs chez le président Alassane Ouattara. Comme je l`ai dit, j`ai dit le fait qu`il y ait déjà lancé un appel à la réconciliation et à la paix. C`est déjà une très bonne chose. Evidemment quand vous êtes un chef, les sentiments qui vous animent sont vos sentiments mais à côté, vous avez des collaborateurs qui peuvent dire ce qu`ils ont envie de dire. Mais l`essentiel est que vous en tenez à ce qui vous motive profondément à ce qui est réel de votre vision profonde de la société et de votre pays. Et je crois que c`est ce qu`il est en train de faire. Ce n`est pas facile parce qu`il y a trop de paramètres. Il y a trop de feux qu`il faut éteindre à l`intérieur de sa propre formation politique, il y a tout un ensemble de dysfonctionnement qu`il faut pouvoir régler. Il y a les partisans de la majorité présidentielle comme tout le monde, comme tous les Ivoiriens. Il faut pouvoir trouver le discours qui apaise les uns et les autres. Et puis, il y a la vie quotidienne des Ivoiriens qui depuis quelques mois souffrent. Vous avez dû voir en même temps que moi tout le spectacle des Ivoiriens au Plateau parce que les banques ont décidé d`ouvrir et que chacun cherchait à récupérer un pécule pour pouvoir survivre. Donc il y a des problèmes concrets de gestion qui sont là. Et c`est un ensemble complexe et je pense qu`il faut y aller quand la personne qui est à la tête de l`Etat manifeste la bonne volonté pour aller dans ce sens il y a besoin que tout le monde le soutienne, dans un premier temps. Et puis les problèmes récurrents on va les poser c`est évident. Mais il faut savoir choisir le contexte et poser les problèmes. Il faut savoir les poser.
Et il y a des raisons d`espérer donc en ce qui concerne cette réconciliation ?
Moi je pense qu`il y a des raisons d`espérer. Quand je lis certaines déclarations de S.E.M le président Alassane Ouattara, je dis qu`il y a des raisons d`espérer. Il y a des inquiétudes qui se sont manifestées. Toutes ces inquiétudes-là, en tant que chef de l`Etat il est au courant. Quand par exemple dans un des journaux d`hier je crois qu`il y a des gens qui ont manifesté une inquiétude par rapport aux conditions de détention du président de la République et de son épouse. Le président de la République a dit que moi-même, je ne saurai accepter eu égard au statut quand même qui est celui de Laurent Gbagbo qui est un ancien président de la République qu`il soit détenu dans ses conditions exécrables. Donc, je prends des dispositions pour que vraiment ces conditions de détention soient les plus humaines possibles. Et, il est même allé dire que Simone a demandé une Bible. Et la Bible lui a été remise par l`homme de Dieu qui est allé lui rendre visite. Elle a demandé une paire de lunettes et que je me ferai fort, dans les heures qui viennent, pour que cette paire de lunette lui parvienne. Donc, je pense que c`est de bons signes. C`est ensemble que nous devons mener la bataille pour que la démocratie s`en pratique chez nous. Je pense dès lors qu`il y a des actes qui vont dans ce sens-là, il faut les encourager.
Dans ce cadre, dans ce contexte, quel est le message que vous adresseriez aux militants du Fpi votre parti et à ceux de La majorité présidentielle ?
Je dirai en tout cas à tous les militants du Fpi et aux amis et frères de La majorité présidentielle que j`admets comme eux que la situation est dure. Il ne peut pas en être autrement. Ça ne peut pas être un autre sentiment puisque le candidat que nous avons tous soutenu qui est un président de la République sortant malheureusement, il a chuté, il est tombé. Evidemment on ne peut que ressentir cela avec douleur. Donc, nous sommes tous meurtris. Mais je voudrais leur dire que c`est ça aussi la règle du jeu. Ce résultat, c`était l`autre ou bien c`est nous. Et malheureusement, c`est nous qui avons chuté. Mais ce qu`il faut prendre en compte déjà c`est l`intérêt de la Côte d`Ivoire me semble-t-il. C`est l`intérêt de la Côte d`Ivoire c`est pour cela Laurent Gbagbo lui-même au moment de son arrestation, il a dit que la guerre est terminée, les autres questions qui sont à régler, ce sont des questions politiques, nous devons pouvoir nous asseoir entre responsables pour les régler. Lui-même, il dégageait déjà une ligne de conduite à suivre. Je pense qu`il faut nous engouffrer dans cette ligne de conduite. Le président Alassane Ouattara est aujourd`hui le président de la République de Côte d`Ivoire. Il sait que notre ambition à nous tous c`est construire la démocratie chez nous et c`est au nom de cette démocratie que le président Gbagbo a été dégagé pour lui, pour qu`il devienne le président. Il créera les conditions pour que cette démocratie soit. Il faut que les uns et les autres, on quitte l`état de belligérance, qu`on laisse les colères de côté et qu`on ait une attitude positive et constructive qui permette de créer un cadre de discussion dans la fraternité et dans la solidarité. Je crois que c`est ça le plus important, la fraternité et la solidarité dans l`intérêt strict et le seul intérêt de la Côte d`Ivoire et des Ivoiriens. Je leur demande vraiment de garder tout leur calme et de se ressaisir. Ceux qui seraient fâchés, c`est compréhensible. Mais, nous sommes en politique et en politique, ce n`est pas le coup de poing traditionnel qu`on assomme à l`autre parce qu`il est devant toi. Mais, il faut y aller avec les moyens appropriés eu égard au contexte qui prévaut. Le pays vit une situation délétère, il ne faut pas que nous l`oubliions. Donc, nous avons tous le devoir de garder la sérénité pour que dans la responsabilité de cette sérénité, nous puissions régler les problèmes qui se posent à nous.
Miaka Oureto, en direction singulièrement de ceux qui détiennent encore des armes et qui se battent du côté de Yopougon au nom de votre famille politique, qu`est-ce que vous leur adressez comme message ?
Je leur dis que c`est courageux de leur part et qu`ils sont braves mais quel est l`objectif final ? Parce que la question qu`il faut se poser, quel est l`objectif final aujourd`hui. Le président Alassane Ouattara a le pouvoir, il gère la situation. L`Etat a avec lui les forces légitimes. Nous en avons eu l`illustration il y a peu de temps avec le cas IB. Et il y a aussi tout le soutien de la communauté internationale qu`il a. Donc les jeunes qui se battent, c`est par dépit par orgueil, c`est parce qu`ils sont choqués, ils ont mal. Mais je pense qu`il faut être suffisamment courageux et voir la réalité en face. Moi je leur dis qu`un pays, un Etat c`est une affaire de génération. La politique, c`est une affaire de roue qui tourne. Le président Alassane Ouattara a été élu par les Ivoiriens sur la base d`un programme où je crois qu`il faut qu`ils lui donnent la chance de mettre ce programme sur la base duquel il a été élu et puis nous tous, on aura l`occasion d`apprécier. Mais avec des méthodes démocratiques. Donc je leur demande de déposer les armes, d`avaler leur sang comme on le dit et puis de déposer les armes pour qu`on aille à la paix. Sans la paix, on ne peut rien construire.
En résumé le Fpi, votre parti, La majorité présidentielle votre ex-famille politique est-elle prête pour le gouvernement d`union nationale prôné par le président Alassane Ouattara ?
Ecoutez, ça c`est un autre débat. Mais, eu égard à la situation que nous avons vécue depuis des années, il faut admettre que le président Laurent Gbagbo lui-même le disait qu`on vit dans un contexte aujourd`hui où un parti politique fut-il fort ne peut pas prétendre gouverner seul. C`est de manière collégiale et dans la responsabilité collective que nous allons arriver à reconstruire la Côte d`Ivoire. Nous avons besoin de puiser partout des intelligences qu`il faut pour que nous arrivions à remettre notre pays sur les rails. Je crois que l`esprit même qui prévalait depuis, c`est cela. Et que le président Alassane Ouattara parle aujourd`hui de gouvernement d`union nationale, je crois que cela colle bien au souci qui est le sien de dire qu`il faut la réconciliation. Bien évidemment, pour qu`il y est réconciliation, il faut des actes concrets. Et c`est un des actes concrets que d`aller à un gouvernement d`union. C`est une perche qu`il faut attraper pour que les négociations, les discussions puissent vraiment être menées de manière responsable et dans la sérénité.
Propos Recueillis par Djè Km
Morgane Ekra
Source : Onuci-Fm
M. Miaka Oureto, vous êtes le Secrétaire général du Fpi, le Front populaire ivoirien. Avec du recul, quel est votre regard sur ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire ?
Ce que moi je crois, c`est que notre pays a quand même vécu une situation des plus terribles. La situation est tragique parce qu`il y a eu des morts, des milliers de morts, tout le monde est ébranlé. Les gens qui meurent, ce sont des Ivoiriens. Si ce ne sont pas des Ivoiriens, ce sont des frères africains et beaucoup d`autres personnes, et la vie humaine, elle est très chère. Elle coûte cher à chacun de nous. Alors devant ce tableau, ce triste tableau, évidemment, on ne peut qu`être ému. Il faut pouvoir le dire. Dès que le 11 avril 2011, le président Laurent Gbagbo est tombé, tout le monde s`est rendu à l`évidence que la Côte d`Ivoire a un nouveau président, le président Alassane Ouattara. Je crois que ce point de vue a été exprimé de façon nette par le président Mamadou Koulibaly dans sa dernière déclaration. Et moi, en tant que secrétaire général, porte-parole du parti, j`y souscris entièrement
Autrement dit, vous reconnaissez la légitimité d`Alassane Dramane Ouattara comme chef de l`Etat ?
Ecoutez, légitimité, c`est un thème très fort. Parce qu`en la matière, c`est les élections et le peuple qui donnent la légitimité à un président de la République. Nous constatons tous ce qui s`est passé et nous prenons acte. Parce que c`est le problème de légitimité qui nous a conduit à toute cette tragédie que nous avons vécue. Mais nous estimons que dès lors que la communauté internationale et tout le monde a bataillé dur pour que ce soit finalement le président Alassane Ouattara qui soit l`homme fort du pays, mais nous le reconnaissons comme tel. Il est le président de la République et nous n`avons pas le droit de nous dérober d`autant plus que, ses premiers mots et sa première déclaration c`est de lancer un appel à la réconciliation et à la paix. Je crois que c`est une attitude de mon point de vue qui est très positive que d`avoir cette attitude conciliante parce que lui aussi, il est adossé à une famille politique, à un ensemble politique et tout le monde sait quelles sont les influences des uns et des autres. Malgré tout ce qui peut y avoir comme pression parce qu`en la matière, il y en a qui conseillent la fermeté et il y en a qui conseillent la souplesse. Heureusement, il est allé dans le sens de ceux qui conseillent la souplesse. Il a pris ses responsabilités pour dire moi j`ai été élu pour construire un pays. Je ne peux pas le construire dans le désordre. J`ai donc des contraintes et l`une des premières contraintes, c`est de réaliser la réconciliation nationale de tous les Ivoiriens pour que je puisse faire mon travail de manière apaisée. Donc dès lors qu`il a manifesté une telle bonne volonté, je crois que nous n`avons pas de raison de ne pas reconnaître son autorité. Il est le président de la République. La Côte d`Ivoire aujourd`hui a un nouveau chef pour paraphraser ici le président Mamadou Koulibaly. Le nouveau chef, c`est Alassane Dramane Ouattara.
La réconciliation vous paraît-elle possible si oui à quelle condition ?
Moi, je pense que tout ce qui se présente dans le domaine politique, pour les acteurs politiques que nous sommes, c`est toujours difficile a priori. Mais, cela procède de la volonté politique de chacun des acteurs politiques. Je crois que cette volonté politique on peut déjà en déceler des indicateurs chez le président Alassane Ouattara. Comme je l`ai dit, j`ai dit le fait qu`il y ait déjà lancé un appel à la réconciliation et à la paix. C`est déjà une très bonne chose. Evidemment quand vous êtes un chef, les sentiments qui vous animent sont vos sentiments mais à côté, vous avez des collaborateurs qui peuvent dire ce qu`ils ont envie de dire. Mais l`essentiel est que vous en tenez à ce qui vous motive profondément à ce qui est réel de votre vision profonde de la société et de votre pays. Et je crois que c`est ce qu`il est en train de faire. Ce n`est pas facile parce qu`il y a trop de paramètres. Il y a trop de feux qu`il faut éteindre à l`intérieur de sa propre formation politique, il y a tout un ensemble de dysfonctionnement qu`il faut pouvoir régler. Il y a les partisans de la majorité présidentielle comme tout le monde, comme tous les Ivoiriens. Il faut pouvoir trouver le discours qui apaise les uns et les autres. Et puis, il y a la vie quotidienne des Ivoiriens qui depuis quelques mois souffrent. Vous avez dû voir en même temps que moi tout le spectacle des Ivoiriens au Plateau parce que les banques ont décidé d`ouvrir et que chacun cherchait à récupérer un pécule pour pouvoir survivre. Donc il y a des problèmes concrets de gestion qui sont là. Et c`est un ensemble complexe et je pense qu`il faut y aller quand la personne qui est à la tête de l`Etat manifeste la bonne volonté pour aller dans ce sens il y a besoin que tout le monde le soutienne, dans un premier temps. Et puis les problèmes récurrents on va les poser c`est évident. Mais il faut savoir choisir le contexte et poser les problèmes. Il faut savoir les poser.
Et il y a des raisons d`espérer donc en ce qui concerne cette réconciliation ?
Moi je pense qu`il y a des raisons d`espérer. Quand je lis certaines déclarations de S.E.M le président Alassane Ouattara, je dis qu`il y a des raisons d`espérer. Il y a des inquiétudes qui se sont manifestées. Toutes ces inquiétudes-là, en tant que chef de l`Etat il est au courant. Quand par exemple dans un des journaux d`hier je crois qu`il y a des gens qui ont manifesté une inquiétude par rapport aux conditions de détention du président de la République et de son épouse. Le président de la République a dit que moi-même, je ne saurai accepter eu égard au statut quand même qui est celui de Laurent Gbagbo qui est un ancien président de la République qu`il soit détenu dans ses conditions exécrables. Donc, je prends des dispositions pour que vraiment ces conditions de détention soient les plus humaines possibles. Et, il est même allé dire que Simone a demandé une Bible. Et la Bible lui a été remise par l`homme de Dieu qui est allé lui rendre visite. Elle a demandé une paire de lunettes et que je me ferai fort, dans les heures qui viennent, pour que cette paire de lunette lui parvienne. Donc, je pense que c`est de bons signes. C`est ensemble que nous devons mener la bataille pour que la démocratie s`en pratique chez nous. Je pense dès lors qu`il y a des actes qui vont dans ce sens-là, il faut les encourager.
Dans ce cadre, dans ce contexte, quel est le message que vous adresseriez aux militants du Fpi votre parti et à ceux de La majorité présidentielle ?
Je dirai en tout cas à tous les militants du Fpi et aux amis et frères de La majorité présidentielle que j`admets comme eux que la situation est dure. Il ne peut pas en être autrement. Ça ne peut pas être un autre sentiment puisque le candidat que nous avons tous soutenu qui est un président de la République sortant malheureusement, il a chuté, il est tombé. Evidemment on ne peut que ressentir cela avec douleur. Donc, nous sommes tous meurtris. Mais je voudrais leur dire que c`est ça aussi la règle du jeu. Ce résultat, c`était l`autre ou bien c`est nous. Et malheureusement, c`est nous qui avons chuté. Mais ce qu`il faut prendre en compte déjà c`est l`intérêt de la Côte d`Ivoire me semble-t-il. C`est l`intérêt de la Côte d`Ivoire c`est pour cela Laurent Gbagbo lui-même au moment de son arrestation, il a dit que la guerre est terminée, les autres questions qui sont à régler, ce sont des questions politiques, nous devons pouvoir nous asseoir entre responsables pour les régler. Lui-même, il dégageait déjà une ligne de conduite à suivre. Je pense qu`il faut nous engouffrer dans cette ligne de conduite. Le président Alassane Ouattara est aujourd`hui le président de la République de Côte d`Ivoire. Il sait que notre ambition à nous tous c`est construire la démocratie chez nous et c`est au nom de cette démocratie que le président Gbagbo a été dégagé pour lui, pour qu`il devienne le président. Il créera les conditions pour que cette démocratie soit. Il faut que les uns et les autres, on quitte l`état de belligérance, qu`on laisse les colères de côté et qu`on ait une attitude positive et constructive qui permette de créer un cadre de discussion dans la fraternité et dans la solidarité. Je crois que c`est ça le plus important, la fraternité et la solidarité dans l`intérêt strict et le seul intérêt de la Côte d`Ivoire et des Ivoiriens. Je leur demande vraiment de garder tout leur calme et de se ressaisir. Ceux qui seraient fâchés, c`est compréhensible. Mais, nous sommes en politique et en politique, ce n`est pas le coup de poing traditionnel qu`on assomme à l`autre parce qu`il est devant toi. Mais, il faut y aller avec les moyens appropriés eu égard au contexte qui prévaut. Le pays vit une situation délétère, il ne faut pas que nous l`oubliions. Donc, nous avons tous le devoir de garder la sérénité pour que dans la responsabilité de cette sérénité, nous puissions régler les problèmes qui se posent à nous.
Miaka Oureto, en direction singulièrement de ceux qui détiennent encore des armes et qui se battent du côté de Yopougon au nom de votre famille politique, qu`est-ce que vous leur adressez comme message ?
Je leur dis que c`est courageux de leur part et qu`ils sont braves mais quel est l`objectif final ? Parce que la question qu`il faut se poser, quel est l`objectif final aujourd`hui. Le président Alassane Ouattara a le pouvoir, il gère la situation. L`Etat a avec lui les forces légitimes. Nous en avons eu l`illustration il y a peu de temps avec le cas IB. Et il y a aussi tout le soutien de la communauté internationale qu`il a. Donc les jeunes qui se battent, c`est par dépit par orgueil, c`est parce qu`ils sont choqués, ils ont mal. Mais je pense qu`il faut être suffisamment courageux et voir la réalité en face. Moi je leur dis qu`un pays, un Etat c`est une affaire de génération. La politique, c`est une affaire de roue qui tourne. Le président Alassane Ouattara a été élu par les Ivoiriens sur la base d`un programme où je crois qu`il faut qu`ils lui donnent la chance de mettre ce programme sur la base duquel il a été élu et puis nous tous, on aura l`occasion d`apprécier. Mais avec des méthodes démocratiques. Donc je leur demande de déposer les armes, d`avaler leur sang comme on le dit et puis de déposer les armes pour qu`on aille à la paix. Sans la paix, on ne peut rien construire.
En résumé le Fpi, votre parti, La majorité présidentielle votre ex-famille politique est-elle prête pour le gouvernement d`union nationale prôné par le président Alassane Ouattara ?
Ecoutez, ça c`est un autre débat. Mais, eu égard à la situation que nous avons vécue depuis des années, il faut admettre que le président Laurent Gbagbo lui-même le disait qu`on vit dans un contexte aujourd`hui où un parti politique fut-il fort ne peut pas prétendre gouverner seul. C`est de manière collégiale et dans la responsabilité collective que nous allons arriver à reconstruire la Côte d`Ivoire. Nous avons besoin de puiser partout des intelligences qu`il faut pour que nous arrivions à remettre notre pays sur les rails. Je crois que l`esprit même qui prévalait depuis, c`est cela. Et que le président Alassane Ouattara parle aujourd`hui de gouvernement d`union nationale, je crois que cela colle bien au souci qui est le sien de dire qu`il faut la réconciliation. Bien évidemment, pour qu`il y est réconciliation, il faut des actes concrets. Et c`est un des actes concrets que d`aller à un gouvernement d`union. C`est une perche qu`il faut attraper pour que les négociations, les discussions puissent vraiment être menées de manière responsable et dans la sérénité.
Propos Recueillis par Djè Km
Morgane Ekra
Source : Onuci-Fm