Le débat est lancé et fera sans doute tâche d'huile dans beaucoup de milieux. Des Educateurs aux parents d'élèves en passant par les responsables de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur ou même le citoyen lambda, qui n'a déjà fait l'amère expérience de la FESCI ? Directement ou indirectement, chaque Ivoirien a déjà eu l'occasion de faire les frais de la Fesci. De 1990 à 2011. Soit en 20 ans d'existence, la Fesci a toujours fonctionné, non en syndicat pour la défense des intérêts et le mieux-être des étudiants et élèves de la Côte d'Ivoire, mais en véritable bras armé des partis politiques. Notamment le Fpi de Laurent Gbagbo qui l'a transformé en une sorte de secte dont les gourous imprègnent les apprenants des rites de sang pour la survie de leur nébuleuse. Que de crimes n'ont été commis par des étudiants, au nom de la Fesci ! Que de malheurs n'ont été faits aux honnêtes citoyens par des élèves et étudiants au nom d'un parti politique, d'un régime ou d'un système politiques ? En 20 ans, la Fesci a régné par la violence et a vidé l'école ivoirienne de toute sa valeur éducative, la Fesci est devenue une armée secrète qui exécute des missions de liquidations tout aussi secrètes. Elle était tout sauf un syndicat pour le bien-être des élèves et étudiants. Après la chute du régime Gbagbo dont elle était la branche armée au sein des écoles et universités, faut-il dissoudre la Fesci ? Du point de vue démocratique, il ne serait pas bien de dissoudre la Fesci, pour la simple raison que chaque Ivoirien est libre de créer un mouvement, une association pour exprimer ses opinions. Si la Fesci prend conscience et se remet dans la logique syndicale, il n'y a pas de raison qu'elle soit dissoute. Mais si elle devait continuer à se comporter en une rébellion urbaine, alors… Par ailleurs, dans la suite logique des dernières décisions du gouvernement ivoirien, la Fesci devait arrêter jusqu'à nouvel ordre. Le gouvernement a décidé de fermer jusqu'à nouvel ordre les universités et résidence universitaires. Or, la Fesci est un syndicat pour le mieux-être des étudiants et élèves. Si l'université est fermée, l'objet de l'existence de la Fesci est fermé, le syndicat doit donc suspendre ses activités aussi jusqu'à nouvel ordre.
O. Chérif
O. Chérif