C'est enfin effectif ! Depuis le mardi 03 mai, selon le vœu du Président de la République et à l'instar des autres populations de la Côte d'Ivoire, les populations de Korhogo bénéficient de la gratuité des soins médicaux pour faire face à leurs problèmes de santé. Dr Kra Yao Jules, directeur du Centre Hospitalier Régional de Korhogo a donné les instructions à ses collaborateurs pour un strict respect de la consigne gouvernementale. Dans le même tempo, Dr Yao Patrice, responsable de la banque de sang de Korhogo annonce que les poches de sang sont gratuites. Pour faire une transfusion sanguine, le malade n'achète que les transfuseurs. Sur le terrain, aussitôt lancée, l'opération a déjà fait de nombreux heureux, surtout au sein des personnes qui ont reçu des kits gratuits pour des interventions chirurgicales. Partie timidement depuis la semaine passée où seuls les médicaments étaient gratuits, l'opération a atteint sa vitesse de croisière depuis que le directeur a reçu les instructions qui étendent la gratuité à tous les actes. Depuis les consultations, en passant par les examens, les radios et autres interventions chirurgicales jusqu'aux médicaments. Le patient ne débourse plus un seul sou au CHR depuis hier. Comme il fallait s'y attendre, ce sont des files qui se dressent au guichet des tickets de consultations où le ticket de consultation est tout de même servi avec la mention « gratuit ». Des files devant les caisses de la PSP et des services de consultations remplis de patients comme le CHR n'en a jamais reçus. Pour mieux contrôler la fréquence et la provenance des ordonnances qui arrivent à la PSP et surtout pour éviter la sortie abusive des produits, le directeur a imposé la contresignature de toutes les ordonnances à servir gratuitement. Aussi pour être servi, le malade doit présenter à la PSP le ticket de consultation accompagné de l'ordonnance délivrée et contresignée par l'administration. Mais à peine l'opération commencée que déjà les premières difficultés pointent à l'horizon. Mao ou Moustapha Abdoul Oumar, le gestionnaire de la PSP ne cache pas son inquiétude. « Nous avions commencé l'opération avec l'ancien stock que nous avions depuis début mars. On attendait les nouveaux produits qui sont arrivés le 28 avril. Mais, il n' ya rien de nouveau car ce sont des produits conformes à la commande que nous avions déjà lancée. Le plus inquiétant, c'est que nous n'avons reçu que les 30% du stock que nous avions l'habitude de recevoir. Alors, face à l'affluence, nous avons peur de voir le stock s'épuiser très vite. » Outre le CHR, les hôpitaux de quartiers comme le dispensaire urbain, la PMI et autres maternités qui ont reçu des produits ont également commencé l'opération. Mais, pour ne pas se trouver en rupture de stock au bout d'une semaine de service gratuit, les responsables des différentes pharmacies espèrent recevoir au plus tôt en quantité suffisante la majorité des gammes de médicaments.
Mack Dakota, Correspondant régional
Mack Dakota, Correspondant régional
