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Région Publié le samedi 23 avril 2011 | Le Nouveau Réveil

Situation humanitaire alarmante dans le Moyen Cavally - Toujours pas d’eau et d’électricité

Le ministre Konaté Sidiki, représentant le Premier ministre Guillaume Soro, a entrepris le jeudi 21 avril dernier, une tournée dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, plus précisément dans le moyen Cavally pour faire l'état des lieux au niveau de la situation humanitaire après la crise post-électorale. Il était accompagné pour la circonstance par le préfet de Zouan-Hounien, M. Coulibaly Kando, des organisations humanitaires à savoir, une délégation de Ocha conduite par Mme Laurette, appuyée d'une équipe du HCR. Débutée à Zouan-Hounien, en passant par Bin-Houyé, Toulépleu, Pekanwobli, Blolequin, Guiglo, Duékoué, les différentes délégations ont parcouru tout le moyen Cavally pour s'imprégner de la situation humanitaire dans la région fortement affectée par la crise post-électorale.

Problèmes d'eau
et d'électricité
Dans toutes les localités visitées les problèmes liés à l'eau et à l'électricité sont identiques. Pas d'électricité, pas d'eau potable. Au niveau de l'eau, la plupart des pompes villageoises sont tombées en panne. La coupure du courant a freiné la fourniture de l'eau depuis les châteaux d'eau. Aboudou Yacouba, le seul médecin resté sur place à Bin-Houyé, interrogé, dira : ''c'est le transformateur du courant de Bin-Houyé qui alimente le tronçon Bin-Houyé-Toulépleu qui a pris un coup''. Les quelques habitants qui ont rejoint les villes et villages vivent tous dans le noir. A Zouan-Hounien et Bin-Houyé, les populations boivent de l'eau de puits. Tandis que dans les villes de Toulépleu, Pekawobli et les différents villages sur notre itinéraire de Danané à Blolequin en passant par la frontière du Libéria, à savoir (route de Toulepleu), Goulaleu, Djolé, Gbakpai, (route de la frontière du Libéria), Douoguibli, Klobli, Tiobli, (route de Guiglo), Sahili, Pahobli, Péhé, Mahoubli, Tahibli, Bohibli, Guibobli, et Doké les populations se ravitaillent en eau dans les rivières et le fleuve Cavally ou Nuon.

Au plan infrastructures sanitaires et scolaires
Au niveau des infrastructures sanitaires et scolaires, il faut cependant rappeler qu'avant l'arrivée des Forces républicaines de Côte d'Ivoire dans toutes les villes, les miliciens Guéré et Libériens ont pillé et emporté tous les matériels, les équipements, la logistique et les médicaments des différents centres de santé urbaine (Csu), dispensaires des villages et hôpitaux. Les populations sont confrontées à de réels problèmes de santé. Les infirmiers et médecins, ont pris la clé des champs et jusqu'à ce jour, ne sont pas de retour. Pour dame Téhé Antoinette, déplacée retournée dans la ville de Toulépleu, " les femmes et les enfants sont malades en brousse. Les femmes enceintes accouchent en brousse ". Il faut signaler qu'une équipe de Msf et de la Croix rouge sillonne et visite les quelques habitants revenus de la brousse, deux fois dans la semaine. Déjà, pour des populations retournées, la Croix rouge a distribué des nattes. Au niveau de l'école, tous les établissements scolaires de la région ont été vidés par les miliciens.

Au plan alimentaire
Sur le plan alimentaire, les populations desdites contrées souffrent de problèmes d'alimentation. Les quelques habitants retournés dans leurs villes ou villages n'ont plus rien à manger. Leurs greniers ont été vidés par les miliciens. Dans les villes de Zouan-Hounien et Bin-Houyé, quelques habitants ont repris les travaux champêtres. Ceux des villages depuis Goulaleu, en passant par Toulépleu jusqu'à la frontière du Libéria (Pékanwobli) et de Toulépleu à Blolequin, ont vu leurs maisons et greniers vidés ou partis en fumée et n'ont pas de moyens pour se nourrir ou de reprendre leurs activités champêtres. Pour les déplacés dans les forêts, c'est encore pire. Ils sont sans nourriture et sans moyens.

Les mairies saccagées
et pillées
Même constat dans toutes les mairies. Les centres d'état civil n'ont pas échappé au saccage des miliciens Guéré et Libériens. Des personnes de bonne volonté, après le passage des miliciens, ont pu sauvegarder quelques registres.

Le retour progressif des populations déplacées
Fuyant la barbarie et les pillages dans les villes et villages, terrorisés par les miliciens Guéré et Libériens, les populations Guéré et allogènes ont quitté leurs maisons pour trouver refuge dans les différentes forêts et au Libéria (pays voisin). Dans sa dynamique démarche pour un retour rapide des populations dans les différents villages, le ministre Konaté Sidiki, il y a quelques jours, avait entamé une tournée pour rassurer et sensibiliser les populations Guéré à retourner dans leur village respectif. A cet effet, un grand comité de réconciliation et de retour des déplacés piloté par le chef de canton de Man, Kpan Raphael et Doua Blondé Oberthe a été mis en place. Ce comité, par ses représentants dans les villages, sensibilise et rassure les populations à regagner leurs maisons et prônent la réconciliation et la cohésion sociale entre les différentes communautés. A notre passage, le jeudi 21 avril dernier, grâce à l'équipe et le comité mis en place dans certains villages, quelques habitants ont quitté la brousse pour revenir dans leurs villes et villages. C'est le cas dans les villes de Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Toulépleu et des villages de Djolé, Gbakpai, Ziombly. Les différents comités ont recensé tous les villageois et autres habitants des différentes villes et villages cités. " Nous savons où ils se trouvent dans les forêts. Mais beaucoup ont la peur au ventre. Ils n'ont pas l'information que la guerre est terminée. C'est au fur et à mesure que nous les rassurons et nous les ramenons un à un ou par petit groupe dans la ville de Toulépleu ", ont indiqué MM. Djué Henri et Blenou Blé Pascal, responsables dudit comité à Toulépleu. Dans les villages ou les habitants n'avaient pas encore regagné leur maison, le ministre Konaté Sidiki a demandé aux éléments des FRCI d'encourager au retour des déplacés Guéré.

La vie reprend son cours normal à Guiglo et Duékoué
Après la crise post-électorale, la vie a totalement repris son cours normal dans les villes de Guiglo et Duékoué. Ils nous a été donné de le constater, le jeudi 21 avril dernier. Les commerces et transports ont totalement repris. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Lesdites villes sont fournies en eau et électricité. Les comités de réconciliation, de retour des déplacés et de sensibilisation à la paix et à la cohésion sociale installés à Guiglo et Duékoué poursuivent leurs missions.
DELMAS ABIB
Envoyé spécial à Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Toulépleu, Bloléquin, Guiglo et Duékoué


Pillage et saccage à Lbtp/80 ordinateurs, 40 splits et 10 voitures emportés
On n'est pas près de finir la comptabilité des victimes de la crise postélectorale ou de la méchanceté de tous ceux qui veulent laisser le pays en ruine avant de s'en aller. Entre des centaines d'autres, le Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (Lbtp), société d'Etat, est aujourd'hui un véritable champ de ruine. Ses locaux sis en zone 3 à Marcory ont fait l'objet de pillage et de saccage. Depuis le lundi 18 avril, date de la reprise du travail, demandée par le Président Ouattara, le directeur général du Lbtp Bodi Kouassi Théodore et ses collaborateurs, n'ont pas encore fini de faire l'inventaire des pertes de l'entreprise. Chaque jour, ils sont face à de nouvelles surprises. Le tableau provisoire se présente comme suit : tout le mobilier de tous les bureaux (bureaux, chaises, armoires, meuble de rangement…) a été littéralement cassé. Les ordinateurs, imprimantes, combinés téléphones, réfrigérateurs, climatiseurs, splits, ont été emportés ou brisés. La salle informatique totalement détruite avec tous les documents, logiciels, serveurs et dossiers de la mémoire de l'entreprise. Tous les véhicules ont été emportés. Le coffre fort a été éventré, ainsi que la caisse. Un premier bilan fait état de quelques 80 ordinateurs, 60 splits et climatiseurs et 10 véhicules du service qui ont été emportés et un bâtiment entier a été totalement calciné. Pour le directeur général Bodi Kouassi, " cet acte relève de la méchanceté gratuite. Mais si ses auteurs pensent mettre ainsi un frein à la marche de l'entreprise, ils se trompent. Car, nous avons les hommes et les compétences pour relancer Lbtp ". Pour l'instant, l'heure à la reconstitution de tous les compartiments de cette entreprise incontournable.
O. C
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