Faits marquants : Dire vrai

Quand ils étaient aux affaires, les refondateurs, ils estimaient que le plus important était de dire bien. D’utiliser les mots exacts et surtout de les placer aux bons endroits. Peu importaient les réalités qu’ils décrivaient. Et les effets de style, ils en ont fait voir au bon peuple de Côte d’Ivoire. Avec des mots ronflants et un verbiage creux, ils ont tenu le haut du pavé. Ils débitaient des mensonges à un rythme effréné. Avec de très belles phrases, ils endoctrinaient la jeunesse, mystifiaient les populations et endormaient le bon peuple de Côte d’Ivoire. Parlant plus qu’il ne fallait, ils ont oublié de travailler pour le pays. Ils ont commis des crimes de toute nature. Par leurs agissements, ils ont ouvert des plaies béantes, au sens propre comme au figuré, sur le corps de la société ivoirienne. Ils ont meurtri plusieurs cœurs. Maintenant qu’ils reviennent sur terre, et qu’ils ne se prennent pas pour des demi-dieux, ils ont besoin que leurs concitoyens pardonnent leurs manquements divers. Mais, pour ce faire, ils doivent parler vrai. Ils doivent dire vrai. L’ère où il suffisait de savoir haranguer les foules pour être le maître des lieux, est révolue. La vérité n’a pas besoin que l’on l’embellisse de mots académiques et des tournures scientifiques. Celle qui répare les torts et apaise les cœurs, a toujours été crue. Dénuées de toutes fioritures. Pour cette nécessaire réconciliation des Ivoiriens dont le nouveau président de la République veut faire son cheval de bataille, pour remettre le pays au travail, il faut un langage de vérité. Les faits parlant d’eux-mêmes, il ne serait pas bien indiqué de chercher à leur faire dire ce qu’ils ne signifient pas. D’abord, les refondateurs aideraient le bon peuple de Côte d’Ivoire sur ce chemin, en reconnaissant, pour une fois, qu’ils ont mal agi. Au moins qu’une fois, quand ils apparaissent sur le petit écran, leurs compatriotes n’aient pas la sensation que leurs douleurs et souffrances sont les derniers de leurs soucis. Qu’ils ne continuent pas de faire croire qu’ils sont les enfants de Dieu malmenés par des fils de Satan. Au moins, que leurs victimes ou les parents de ces dernières, lisent sur le visage de leurs bourreaux d’hier, quelques signes de remords. Car, une faute avouée est à moitié pardonnée. Il nous faut mettre fin, rapidement, à cette crise qui n’a que trop duré