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Société Publié le samedi 7 mai 2011 | Nord-Sud

Dr Atté Boka (directeur de l’hôpital de Port-Bouët) à propos de la gratuité des soins:  “Ce qui attend les racketteurs”

Dr Atté Boka, directeur de l’hôpital général de Port-Bouët et secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d’Ivoire (Synacass-Ci) se prononce sur la gratuité des soins.


l Quelles sont les prestations gratuites et celles qui ne le sont pas dans les hôpitaux publics ?
La mesure de gratuité instaurée par le gouvernement a commencé depuis le 16 avril et prendra fin le 31 mai. Sur les directives que nous avons reçues du ministère de la santé, toutes les prestations sont gratuites à savoir les consultations, les hospitalisations, les examens de radiologie et de laboratoire, les médicaments disponibles à la pharmacie, les accouchements, la mise en observation. En un mot, tout ce qui se passe à l’hôpital est gratuit au cours de cette période. Par contre si certains médicaments ou des réactifs servant à faire des tests de laboratoire ne sont pas disponibles, on demande au patient de se rendre dans les pharmacies privées pour les acheter.

l Au cas où certains agents véreux s’amuseraient à soutirer de l’argent aux malades, que feriez-vous ?
Sur cette question, le ministre de la Santé a été très clair. Des instructions fermes nous ont été données. Tout personnel soignant pris en flagrant délit d’extorsion de fonds à un patient est mis à la disposition du ministère. Et j’ai eu une réunion avec tout le personnel de l’hôpital aujourd’hui (mardi) sur cette question. Nous lui avons demandé le respect scrupuleux des directives sur la gratuité des soins. Aucun usager ne doit payer de l’argent. Celui qui prend de l’argent sera traduit en note devant le ministre de la santé. A notre niveau, nous ferons le rapport à la hiérarchie.

l L‘affluence est très forte. Arrivez-vous à satisfaire tout le monde ?
Effectivement depuis le début de la gratuité, il y a une affluence au niveau des établissements sanitaires. A Port-Bouët, c’est vraiment terrible. Et du coup, cela donne un surplus de travail. D’habitude, chaque médecin avait 10 ou 15 patients. Mais maintenant, certains vont jusqu’à 50 malades. Le personnel est débordé mais travaille avec abnégation. Nous avons sensibilisé le personnel à être disponible pour la population et nous veillons à cela.

l Recevez-vous des médicaments?
Les médicaments sont centralisés à la Psp. Nous faisons des commandes et la Psp nous approvisionne. Nous avons déjà des médicaments et nous faisons des commandes au fur et à mesure.

l Un appel à votre personnel…
Je demande aux agents de santé qui ont quitté l’hôpital ou leurs domiciles et qui n’ont pas encore repris le travail, de venir le faire car les Forces républicaines sont en train de prendre des dispositions pour assurer leur sécurité. Qu’ils viennent afin que nous puissions prendre en charge les populations.

l Pendant la crise post-électorale, on vous a vu prendre position publiquement contre l’arrêt de l’arrivée des médicaments. N’est-ce pas un parti pris en faveur du clan Gbagbo ?
La crise post-électorale a commencé tout juste après le deuxième tour de l’élection présidentielle, c’est-à-dire après le 28 novembre et tout le monde sait ce qui s’est passé. Le Synacass-Ci n’a jamais fait de déclaration pour dire qu’il soutient tel ou tel camp. C’est lorsque le problème d’embargo sur les médicaments s’est posé que nous sommes intervenus. Nous avons fait une déclaration pour dire que nous soutenions le gouvernement dans la recherche de solutions. Nous n’avons pas dit que nous soutenions un tel ou un tel gouvernement. Parce que pour nous, sans médicaments, le personnel de santé n’a pas sa raison d’être. Je le dis haut et fort, le Synacass-Ci est resté neutre tout au long de cette crise. Nous n’avons jamais fait de déclaration sur la crise post-électorale, mais nous l’avons fait sur l’embargo des médicaments. Lorsque nous prenons en charge des patients, que nous leur prescrivons des médicaments et qu’ils n’arrivent pas à s’en procurer pour se soigner, c’est grave. Voilà les raisons de notre réaction.

Interview réalisée par Adélaïde Konin
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