Motus : "Satan"

Le président Alassane Ouattara a prêté serment le vendredi dernier. Au terme de cette cérémonie, il devient ainsi le cinquième président ivoirien, après Houphouët Boigny, Henri Konan Bédié, Robert Guéi et Laurent Gbagbo. A cet avènement, il y avait du beau monde. Toute la classe politique ivoirienne s’est retrouvée, à l’occasion, comme pour attester au monde entier que la paix et la réconciliation ne sont point des vues de l’esprit. A ce moment historique, les Ivoiriens étaient bien curieux d’entendre le discours de Yao Paul N’dré, l’homme par qui le malheur est tombé sur notre pays. Le président du Conseil Constitutionnel qui avait, contre toute attente, déclaré Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle, a été guidé par la lucidité et a dit le droit qui reconnait comme Président de la République, le Dr Alassane Ouattara. Tout est bien qui finit donc bien ! Publiquement, il a avoué, non sans susciter le rire de l’assistance, avoir « été possédé par Satan », pendant qu’il annonçait en décembre dernier, la victoire de Gbagbo. Certainement que si l’homme avait fait cas de son état d’esprit, les Ivoiriens, dans la perspective de son exorcisme, auraient crié à l’unisson, ce refrain si cher à de nombreuses croyances : « Satan, sors de ce corps » et la cohésion sociale n’aurait pas été entamée et mise en si piteux état. A n’en point douter, nos compatriotes ont dû ergoter sur l’identité de ce « Satan » qui a voulu perdre notre pays. Est-ce le démon dont nous parlent les religions ou tout simplement, il s’agit d’un « Satan » local qui ne se réjouit qu’en voyant s’instaurer le mal. Avec les professions du président du Conseil Constitutionnel, les Ivoiriens ont pu mesurer à sa juste valeur la personnalité réelle de l’ancien Chef de l’Etat. Il n’était démocrate que sur le bout des lèvres et s’est révélé comme le pire cauchemar de notre histoire. Non content d’avoir envoyé la guerre, il a manœuvré pour conduire le pays au chaos, parce qu’il n’acceptait pas sa défaite électorale. Avec les révélations de Yao N’dré, on ne peut pas dire que Laurent Gbagbo n’était pas un « patriote »

Bakary Nimaga