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Politique Publié le lundi 16 mai 2011 | Nord-Sud

Institutions de la République : Qui sont les nouveaux patrons ?

© Nord-Sud Par Emma
A la mémoire des victimes de la crise post-électorale: le Président Alassane Ouattara lance la Journée nationale des Martyrs
Jeudi 12 mai 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat décrète le 12 mai, Journée nationale des martyrs. Pendant trois jours, du 12 au 14 mai, les drapeaux seront en berne sur toute la Côte d`Ivoire pour marquer le deuil. Photo: le Président Ouattara (D) saluant le président de la Commission vérité-réconciliation, Charles Konan Banny
Le toilettage au sein des institutions, après l’arrivée d’Alassane Ouattara, a commencé. Portraits de nouveaux patrons au sein des institutions.

l Marcel Zadi Kessy, au rendez-vous de la compétence

Marcel Zadi Kessy est désormais le président du Conseil économique et social (Ces). Il remplace à ce poste Laurent Dona Fologo. On peut le dire, sans risque de se tromper, que très peu de gens auront de quoi dire sur le choix de cet éminent cadre. Tant il a fait ses preuves dans la gestion des entreprises. Président-directeur général de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) depuis 1985 et de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) depuis 1990, Marcel Zadi Kessy est aujourd’hui le président du Conseil d’administration (Pca) de ces deux sociétés. Il est le fondateur de l’Union africaine des producteurs et distributeurs d’eau. L’enfant de Yacolidabouo a opté pour un modèle de gestion managérial calqué sur les valeurs et la culture de l’Afrique. Il a exposé cette méthode dans son livre « Culture africaine et gestion de l’entreprise moderne ». Le travail magnifique abattu pour le développement de son village est suffisamment éloquent pour dire la pertinence de cette vision. Pour ses compétences, Zadi Kessy a été élevé au grade d’officier de l’ordre national de Côte d’Ivoire et Chevalier de l’ordre national de la Légion française.

Comme on le voit, le C.e.s. version Zadi Kessy est radicalement différent de celui de Dona Fologo. Qui était plus un agrégat de militants politiques que de penseurs de l’envol économique du pays. Espérons que le C.e.s. devienne, à partir de maintenant, une véritable institution de développement.

l Charles Konan Banny, terminer l’œuvre inachevée…

A 69 ans, l’économiste et hom­me politique, Charles Konan Banny, membre du bureau politique
du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), vient d’être honoré, par sa nomination à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. En le nommant à ce poste, Alassane Ouattara le remet en selle, après la grosse controverse qu’il a vécue au sujet de la présumée succession à Henri Konan Bédié à la tête du Pdci. Charles Konan Banny est appelé à faire ses preuves sur le terrain de la réconciliation nationale. Un peu comme son prédécesseur à la Primature, Seydou Elimane Diarra, en 2001. Le costume de réconciliateur n’est pas trop grand pour cet homme du sérail. Car, déjà en décembre 2005, jusqu’à mars 2007, il est Premier ministre, chef du gouvernement, avec pour objectif de réunifier le territoire national coupé en deux par une rébellion. Assurément, il revient pour parachever l’œuvre inachevée.

Parce que son « tandem », disait-il, avec Laurent Gbagbo avait été interrompu au profit de Guillaume Soro, suite à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou en mars 2007. Sa carrière d’économiste et de banquier a débuté 1976 avec son entrée à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Dix ans plus tard, il est devenu directeur national de la l’institution, pour la Côte d’Ivoire. Nommé gouverneur par intérim de la BCEAO de 1990 à 1993, il en devient officiellement le gouverneur le 1er janvier 1994 ; il la dirige jusqu’en 2005.

l Mamadou Koné, Le couronnement d’une carrière bien remplie

Le successeur de Tia Koné à la Cour suprême est dans son sujet : la justice. Justement avant d’être désigné secrétaire général par intérim des Forces nouvelles par Guillaume Soro, il était ministre d`Etat, garde des sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’Homme. A ce titre, il a abattu un vaste chantier : le redéploiement de l’administration judiciaire, dans le cadre de la réunification du pays. Il s’est tracé un parcours éloquent dans le domaine judiciaire.

Diplômé de l’Ecole nationale de la magistrature de Paris, il a une carrière remplie qu’il a mise au service de son pays. Avant d’être ministre, il a servi comme directeur de la Commission nationale de supervision de l’identification (Cnsi), longtemps directeur de cabinet au ministère de la Justice, avocat général près la Cour d’Appel d’Abidjan, chargé de la chambre d’accusation. Il a exercé pendant de longues années comme procureur de la République à Abidjan, à Man et à Daloa. Le magistrat hors-hiérarchie âgé de 59 ans, natif de Boundiali, marié et père de quatre enfants, revient au devant de la scène politique. A la barre de la Cour suprême, il n’est pas vraiment innocent. Car, il y a officié en qualité de conseiller. Retour à la maison donc.

l Pr Hyacinthe Sarassoro, entre la robe et le costume

Professeur titulaire des Facultés de Droit, le professeur Hya-cinthe Sarassoro est un ancien magistrat ayant occupé les fonctions de conseiller à la chambre constitutionnelle de la Cour suprême et d’a­vocat au barreau de Côte d’Ivoire. Sur le plan politique, cet éminent homme de droit a été le 1er secrétaire national chargé des affaires juridiques et institutionnelles et des droits de l’Homme du Rdr. Aujourd’hui, il est le vice-président du con­­seil politique. Membre-fondateur de ce parti, Hyacinte Sarassoro a largement contribué à son implantation à Sinématiali, une ville du Nord de la Côte d’Ivoire, dont il a été le député de 1995 à 2000.

Mettant ainsi fin à la carrière politique de Laurent Dona Fologo, dans cette localité. Alliant parfaitement fonctions juridiques et po­litiques, Hyacinthe Sarassoro, l’un des nouveaux conseillers constitutionnels récemment nommés par le président de la République ne sera pas dépaysé.

l François Gueï, au nom des droits de l’Homme

François Guéi fait son entrée au Conseil constitutionnel en qualité de conseiller pour une durée de six ans. Magistrat hors hiérarchie, il était jusqu’à sa nomination, le directeur général des droits de l’Hom­me et des affaires pénitentiaires au mi­nistère de la Justice. En 2003, alors que les escadrons de la mort sévissent sous le régime de Laurent Gbagbo, François Guéi est obligé de se cacher. Accusé qu’il est d’octroyer un traitement de faveur aux détenus nordistes. Il est alors le directeur de l’administration pénitentiaire.


Anne-Marie Eba, Bamba K. Inza § Bidi Ignace
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