Depuis la décision du président de la République de restituer les véhicules « pris » aux usagers, chaque jour, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) sont inondées de monde dans les commissariats. Les choses ne sont pas toujours simples pour ces «amateurs» dévoués qui ne savent pas grand-chose des procédures policières…
«Oui ? Je t’ai dit de patienter… Vous, il y a des gens qui attendent, si vous ne venez pas signer, je passe à autre chose. Toi, là-bas, c’est pourquoi ? Ton tricot Frci ? Ce n’est pas moi qui gère ça… » Le commandant Silué F. du commissariat du 12ème arrondissement des II Plateaux, est très sollicité ce matin, comme chaque jour de la semaine. Arrêté dans le hall, où l’attendent des dizaines de personnes aussi impatientes que soucieuses, il donne des instructions à quelques éléments Frci qui font des va-et-vient dans le commissariat, kalachnikov, pistolets, lance-rockets au poing. On se croirait dans une base militaire… Le commandant est un petit monsieur très vif, dans la quarantaine, qui n’a pas besoin de formules consacrées pour se faire comprendre. C’est souvent lui qui sort dire aux visiteurs d’entrer, car c’est leur tour d’être reçus. Juste à côté, au comptoir, quelques policiers, des anciens du commissariat, bavardent tranquillement. Les visiteurs, embarrassés, ne cessent de venir. Pendant que d’autres repartent, le sourire aux lèvres, certains sont frustrés. « Mon sac volé a été retrouvé», explique un comptable . Un jeune homme à qui un ami de confiance a volé 100.000 Fcfa en se servant de sa carte magnétique est soulagé car son affaire vient d’être résolue. Grâce à la pression que les éléments de Silué mettent sur la famille du coupable, la somme est restituée en un temps record. « On n’a jamais vu ça avec les policiers », confie quelqu’un étonné par l’efficacité des hommes de Silué F.
Mais dans cette ambiance, le commandant Silué gère une autre affaire bien plus compliquée. La recherche et la restitution de véhicules volés. Il vient de restituer une Toyota immatriculée 3366Fg01 à son propriétaire qui était venu signaler sa disparition. Cet après-midi, après avoir donné des instructions fermes, il reçoit dans son modeste bureau fouetté par l’air conditionné d’un vieux climatiseur, un type étrange. Il a été arrêté à bord d’une Mitsubishi grise immatriculée 32 18 FG01, parce qu’il avait voilé l’immatriculation avec du papier. Suspect ! Les éléments du commandant Silué l’ont aussitôt arrêté. Mais le monsieur continue de soutenir qu’il n’a pas caché l’immatriculation du véhicule et que celui-ci lui appartient. « Mettez-le en boîte », lance le commandant d’une voix autoritaire. C’est souvent par ces détails qu’ils arrivent à mettre le grappin sur les voleurs de véhicules. Quelques minutes après, un homme tout souriant entre dans le bureau. Il vient remercier le commandant pour avoir retrouvé son véhicule qui avait disparu. Depuis le début des opérations, une dizaine de véhicules ont été retrouvés par les hommes du commandant et ont été restitués à leurs propriétaires. Quelquefois, au prix de leur vie. Mais ils le font conformément aux instructions du président de la République, Alassane Ouattara, qui a demandé que les véhicules soient restitués sans contrepartie. La mission n’est pas toujours facile. Il existe plusieurs réseaux à Abidjan et à Bouaké, où, après le vol, les pièces sont démontées et vendues. Ces cas sont difficilement gérables pour le commandant Silué. Mais ses hommes y travaillent.
Soudain, des éléments des Frci partis en intervention à Dabou, entrent dans le bureau. Ils sont armés jusqu’aux dents. Lance-rockets, kalachnikovs, pistolets, couteaux, etc. « Chef, on est moisis, il n’y a rien pour nous ? », demande l’un d’entre eux qu’on surnomme « le barbu ». Le commandant leur tend des billets de 1.000 Fcfa. Ici, on ne demande pas assez pour faire son boulot, juste le minimum. Ce qui compte, c’est la défense de la patrie.
Raphaël Tanoh
«Oui ? Je t’ai dit de patienter… Vous, il y a des gens qui attendent, si vous ne venez pas signer, je passe à autre chose. Toi, là-bas, c’est pourquoi ? Ton tricot Frci ? Ce n’est pas moi qui gère ça… » Le commandant Silué F. du commissariat du 12ème arrondissement des II Plateaux, est très sollicité ce matin, comme chaque jour de la semaine. Arrêté dans le hall, où l’attendent des dizaines de personnes aussi impatientes que soucieuses, il donne des instructions à quelques éléments Frci qui font des va-et-vient dans le commissariat, kalachnikov, pistolets, lance-rockets au poing. On se croirait dans une base militaire… Le commandant est un petit monsieur très vif, dans la quarantaine, qui n’a pas besoin de formules consacrées pour se faire comprendre. C’est souvent lui qui sort dire aux visiteurs d’entrer, car c’est leur tour d’être reçus. Juste à côté, au comptoir, quelques policiers, des anciens du commissariat, bavardent tranquillement. Les visiteurs, embarrassés, ne cessent de venir. Pendant que d’autres repartent, le sourire aux lèvres, certains sont frustrés. « Mon sac volé a été retrouvé», explique un comptable . Un jeune homme à qui un ami de confiance a volé 100.000 Fcfa en se servant de sa carte magnétique est soulagé car son affaire vient d’être résolue. Grâce à la pression que les éléments de Silué mettent sur la famille du coupable, la somme est restituée en un temps record. « On n’a jamais vu ça avec les policiers », confie quelqu’un étonné par l’efficacité des hommes de Silué F.
Mais dans cette ambiance, le commandant Silué gère une autre affaire bien plus compliquée. La recherche et la restitution de véhicules volés. Il vient de restituer une Toyota immatriculée 3366Fg01 à son propriétaire qui était venu signaler sa disparition. Cet après-midi, après avoir donné des instructions fermes, il reçoit dans son modeste bureau fouetté par l’air conditionné d’un vieux climatiseur, un type étrange. Il a été arrêté à bord d’une Mitsubishi grise immatriculée 32 18 FG01, parce qu’il avait voilé l’immatriculation avec du papier. Suspect ! Les éléments du commandant Silué l’ont aussitôt arrêté. Mais le monsieur continue de soutenir qu’il n’a pas caché l’immatriculation du véhicule et que celui-ci lui appartient. « Mettez-le en boîte », lance le commandant d’une voix autoritaire. C’est souvent par ces détails qu’ils arrivent à mettre le grappin sur les voleurs de véhicules. Quelques minutes après, un homme tout souriant entre dans le bureau. Il vient remercier le commandant pour avoir retrouvé son véhicule qui avait disparu. Depuis le début des opérations, une dizaine de véhicules ont été retrouvés par les hommes du commandant et ont été restitués à leurs propriétaires. Quelquefois, au prix de leur vie. Mais ils le font conformément aux instructions du président de la République, Alassane Ouattara, qui a demandé que les véhicules soient restitués sans contrepartie. La mission n’est pas toujours facile. Il existe plusieurs réseaux à Abidjan et à Bouaké, où, après le vol, les pièces sont démontées et vendues. Ces cas sont difficilement gérables pour le commandant Silué. Mais ses hommes y travaillent.
Soudain, des éléments des Frci partis en intervention à Dabou, entrent dans le bureau. Ils sont armés jusqu’aux dents. Lance-rockets, kalachnikovs, pistolets, couteaux, etc. « Chef, on est moisis, il n’y a rien pour nous ? », demande l’un d’entre eux qu’on surnomme « le barbu ». Le commandant leur tend des billets de 1.000 Fcfa. Ici, on ne demande pas assez pour faire son boulot, juste le minimum. Ce qui compte, c’est la défense de la patrie.
Raphaël Tanoh