La crise postélectorale qu’a connue la Côte d’Ivoire (novembre 2010-avril 2011) a été particulièrement marquée par une crise humanitaire sans précédent à la suite de la destruction, du pillage et de la fuite du personnel de santé dans plusieurs zones de combat ou à risque. Du coup, les populations désœuvrées étaient livrées à elles-mêmes. C’est pour apporter son aide et son assistance que l’Ong internationale « Médecins Sans Frontières » (Msf) s’est déployée dans des zones citées haut afin d’apporter des soins gratuits aux populations en détresse. C’est ce qu’ont expliqué Renzo Fricke, Ellen Van Der Velden et Delphine Chedorge respectivement chef du service de Msf Belgique, Hollande et de France, lors d’une rencontre avec les journalistes à leur siège en zone 4 à Marcory (Abidjan-sud). Selon Delphine Chedorge, Msf s’est installé dans plusieurs zones d’Abidjan, à savoir Port-Bouët, Abobo, Anyama, dans le moyen-Cavally, dans sept hôpitaux généraux (soutien actif) et mis en place une quinzaine de site de cliniques mobiles où les personnels de santé avaient quitté les lieux. Ensuite, Msf a été suffisamment sollicité pour les blessés des affrontements armés postélectoraux tant à Abidjan que dans l’ouest. Elle a rappelé qu’à cette période, Msf a fait accoucher entre 30 et 50 femmes enceintes par jours. Revenant sur le cas de la commune d’Abobo qui a durement ressenti la crise ivoirienne, Delphine Chedorge a fait un bilan effarant « en un mois, nous avons enregistré entre 800 et mille patients aux urgences. En consultation externe, ce sont cinq mille patients que nous recevons par jour et pour nos cliniques mobiles ce sont deux cents patients que nous auscultons par jours. Nous avons mis en service sept blocs opératoires à Abidjan et deux autres à l’ouest », a-t-elle expliqué justifiant que c’est un appui à l’absence des personnels de santé. Elle a rappelé la maladie mystérieuse qui en réalité était le béribéri qui s’est déclenché dans la commune d’Abobo. « C’est bel et bien le béribéri. C’est une maladie qui survient après deux à trois mois de carence en vitamine B1. Des cas graves ont subi des traitements injectables. 80% des malades s’ils sont bien suivis recouvrent la santé. Cette maladie arrive aux populations pauvres et privées d’aliments équilibrée. » a-t-il expliqué. Si pour Renzo Fricke, l’intervention de Msf va s’adapter à la normalisation qui est en train d’être amorcée en Côte d’Ivoire, il reconnaît que la situation à l’ouest est délicate eu égard à la fuite de certaines populations qui se sont refugiées dans les forêts. A cela, il ajoute les difficultés que rencontre le système de santé ivoirien qui peine à trouver les médicaments nécessaires. C’est pourquoi, il a salué le programme d’actes et de soins médicaux gratuits décrété par le gouvernement ivoirien et a souhaité son prolongement car explique-t-il « nous sommes à une période où il y a un pic annuel du paludisme auquel il va falloir faire face. Notre volume d’activités tourne autour du paludisme sévère pour lequel nous faisons des hospitalisations ou traitons des victimes ambulatoires. Ce sont des populations pour lesquelles il faut chercher à renouveler le programme de protection contre le paludisme ». Il a indiqué qu’une cellule psychologique prend en charge des patients et a révélé que Msf bénéficie de fonds privés de bonnes volontés pour ses activités. Pour lui, Msf est régulièrement présent en Côte d’Ivoire et est toujours intervenu auprès des populations et victimes au cours des différentes crises en 2002, 2004, 2010 et 2011.
M’BRA Konan
M’BRA Konan