Dix années de refondation. Un cycle banal pour la vie d’une nation. Cependant pour la Côte d’Ivoire, il a pris les allures d’une éternité. Tant les blessures, déchirures et meurtrissures sont considérables. L’héritage laissé par Gbagbo Seplou à la Côte d’Ivoire n’est pas enviable. Il est plutôt à jeter aux orties. Avec la décennie du FPI, en lieu et place du miroir aux alouettes brandi avec prétention et vanité, Gbagbo et les siens ont profondément défiguré et balafré notre beau pays. Ils ont même réussi l’exploit de remplacer les bonnes valeurs par les tares portées aux nues, comme des centres de légitimation des vertus cléricales. Sous leur règne, l’éthique et la morale ont foutu le camp. Toute la place a été faite à la mauvaise gouvernance, à l’enrichissement illicite, à la curée des caisses de l’Etat et à la course effrénée derrière le dieu argent. Toutes les valeurs morales qui fondent toute société ont été marginalisées, pour la montée au pinacle de la médiocrité, la lâcheté, la violence et la tricherie. Sous nos yeux, les héros n’étaient plus les brillants et les travailleurs, mais bien ceux qui pouvaient empêcher les étudiants et élèves d’aller à l’école, qui frappaient leurs maîtres, insultaient le père et la mère de la France, incendiaient les maisons des opposants et brulaient vifs des citoyens qui ont commis le crime de lèse majesté de ne pas penser comme eux et surtout de ne pas adhérer aux thèses grotesques de la refondation. Sous Gbagbo Seplou, les modèles présentés non sans fierté étaient Blé Goudé, Richard Dacoury le « sorbonnard » du jardin public du Plateau, Ahoua Stallone, Serges Kassy et un certain Maguy le tocard, au nom qui constitue tout un programme. On peut le dire sans sourciller. La refondation a consacré la déshumanisation de notre pays où « l’homme était devenu un loup pour l’homme ». A n’en point douter, c’est un travail titanesque qui attend le nouveau pouvoir. Nettoyer les écuries d’Augias et tous les compartiments de la vie nationale. Vivement que la Côte d’Ivoire soit exorcisée de vieux démons de la division et des fractures sociales. Que plus jamais, la parenthèse de sang de Gbagbo, semblable à un effroi sans fin, soit un lointain souvenir pour le peuple ivoirien
Politique Publié le mercredi 18 mai 2011 | Le Patriote