Le département de Zouan-Hounien se remet difficilement de la crise postélectorale qui a secoué le pays durant ces cinq (05) derniers mois. Plus de deux semaines après la réouverture des classes décidée par le gouvernement ivoirien, les enfants n'ont toujours pas repris le chemin de l'école. A Zouan-Hounien comme dans la sous-préfecture de Bin-Houyé où de nombreuses personnes se sont enfuies, comme à Danané et au Libéria, rien ne laisse présager d'une probable reprise des cours : les enseignants dans leur grande majorité sont absents et les parents d'élèves restés sur place refusent de laisser leurs enfants aller à l'école. Une situation qui a interpelé le président des enseignants du RHDP, Zrakpa Roger, par ailleurs fils de la région, en visite dans le département. Il a, à cet effet, échangé avec ses parents sur la nécessaire reprise des cours à Zouan-Hounien et à Bin-Houyé. Le premier responsable de l'éducation dans la région, Diomandé Vadoua, Directeur régional de l'éducation nationale (DREN), a été naturellement associé à ces deux rencontres qui ont eu lieu mercredi dernier successivement à la sous-préfecture de Bin-Houyé et à la mission catholique de Zouan-Hounien. Pour Zrakpa Roger, on n'a pas “intérêt à laisser l'école mourir“. A ce titre, il a demandé “aux parents“ de laisser les “petits-frères“ venir à l'école et de contribuer à l'instauration de conditions favorables à une reprise sereine des cours. « Aucun enseignant ne doit payer pour son opinion d'hier », a-t-il dit. Aussi a-t-il appelé à un retour “sans délai“ des camarades enseignants “partis“ pour permettre la reprise “immédiate de l'école“. « L'Etat a consenti de nombreux efforts pour nous payer deux mois de salaire. A nous maintenant de faire notre part de sacrifice », a déclaré Zrakpa Roger à ses collègues à qui il en outre demandé de “vaincre la peur en eux“. Le maire résident de Bin-Houyé, Téhé Nestor a pour sa part promis d'œuvrer à la libération des domiciles d'enseignants “occupés“. « Les enfants de Zouan-Hounien et de Bin-Houyé sont aussi des enfants de ce pays. Il n'ya donc pas de raison que vos enfants n'aillent pas à l'école alors que ceux des autres villes y vont », a d'entrée plaidé le DREN, Diomandé Vadoua qui a par ailleurs regretté que des établissements scolaires aient été “directement visés“ pendant la crise postélectorale. En effet, presqu'aucun établissement dans le département n'a été épargné par les pillages. « L'école doit impérativement rouvrir d'autant plus qu'il n'y a pas d'examens spéciaux prévus », a insisté Diomandé Vadoua qui, en plus des pillages, a fait état d'un manque criant de personnel enseignant dans sa direction. Environ 1500 instituteurs manquent à l'appel. Une des solutions envisagées par la DREN pour combler le déficit c'est le recrutement de 500 instituteurs bénévoles “sous certaines conditions“. Ce, avec l'appui de l'Unicef. « Si on ajoute à ces 500 bénévoles, les 350 instituteurs que l'Etat nous envoie le déficit sera comblé à plus de 50% », a-t-il fait savoir. Des élèves qui ont pris part à ces échanges ont plaidé pour la réouverture des cantines scolaires.
Rahoul Sainfort(Correspondant régional)
Rahoul Sainfort(Correspondant régional)