Echanges houleux, hier mercredi 18 mai 2011, entre l`ancien Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny et un universitaire camerounais, Henry Hogbé Nlend. C`était à Lomé au Togo, à l`occasion d`un colloque organisé par la Fondation ``Pax Africana`` de l`ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, rapporte le site « télédiaspora.net ». "L’intégration comme facteur de la renaissance africaine", est le thème de cette grande rencontre ouverte le mardi 17 mai et qui prend fin aujourd`hui 19 mai 2011. Plusieurs personnalités africaines participent à ce colloque international, au nombre desquelles figurent l`ancien président sud-africain, Thabo Mbeki, le directeur de publication de ``Jeune Afrique`` (invité d’honneur) Béchir Ben Yahmed, l`ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, l`ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Ablassé Ouédraogo ainsi que l`ancien Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny. Présentant un exposé sur le thème «l’Intégration monétaire » au colloque de Pax Africana, M. Banny a évoqué la crise ivoirienne, en s`attaquant à la gestion du régime Gbagbo. Il n`en fallait pas plus pour soulever le courroux de l`universitaire Henry Hogbé Nlend, mathématicien camerounais, prix Nobel des mathématiques. Tout serait parti, selon le site internet qui a relaté les faits, d’une démonstration du togolais Kako Nouboukpo, professeur d’économie et chef du pôle Analyse et Recherche à l`UEMOA, sur la servitude monétaire qu’est l’intégration dans l’espace UEMOA et la dépendance néo-coloniale que constitue le Franc CFA. Ce sur quoi est intervenu l`universitaire camerounais Hogbé pour demander s’il n’est pas possible et souhaitable de créer une monnaie africaine et de libérer le CFA de la tutelle française. Le professeur Hogbé Nlend a notamment cité les travaux du professeur Mamadou Coulibaly, l’économiste ivoirien du Front populaire ivoirien(FPI), qui a eu à dénoncer le caractère délétère d’un CFA géré par le trésor public français et préconiser la sortie de la Côte d`Ivoire de la zone CFA. Charles Konan Banny, qui aurait été piqué au vif, a critiqué cette position, relevant les limites de la thèse de Mamadou Koulibaly et plus généralement la gouvernance de l`ancien régime Gbagbo. « Celui que vous citez ( Mamadou Koulibaly), je le connais très bien et je lui ai dit qu’il est juste dans la théorie. D’ailleurs, ils ont tenté de créer dans les derniers mois de la crise, une nouvelle monnaie : la monnaie de la résistance ivoirienne (MIR) et ils auraient même fait des tirages. Mais je ne sais à quoi pourrait servir une monnaie dans leur situation. Ceux-là, ils ont même attaqué l’Agence de la BCEAO à Abidjan et ont mis la main sur 300 milliards CFA », a dit Konan Banny. Très vite, le président de la commission ``dialogue, vérité et réconciliation`` désigné pour réconcilier les Ivoiriens a été interrompu par l`universitaire camerounais Hogbé Nlend, un ancien de l`Union des populations du Cameroun (UPC). «Je ne vous demande pas de nous parler de la crise ivoirienne. Je suis pour Gbagbo, vous êtes pour Ouattara, ça s’arrête là-bas, ce n’est pas ce qui nous occupe ici. Si vous voulez parler de ça, on va foutre en l’air le colloque », a répliqué sèchement le prix ``Nobel de mathématiques``. Il a fallu, selon le site `` telediaspora.net``, toute la diplomatie de l`ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo pour mettre fin à l`empoignade verbale entre l`Ivoirien Banny et le Camerounais Hogbé, échanges qui risquaient de nuire aux travaux du colloque. M. Banny n`était pas, dit-on, à ses premières piques de la journée. Quelques heures plutôt, il aurait dit à un participant du nom de Kako Nouboukpo qu’il était hors-sujet, et il a fallu là aussi toute la diplomatie d’Edem Kodjo pour calmer le jeu. Par ailleurs, l`ancien président sud-africain, Thabo Mbeki avait fait remarquer à Konan Banny, qui défendait bec et ongle le CFA, que ``l’UEMOA est un instrument néo-colonial et le CFA, une monnaie coloniale``. Mbeki a fait savoir à l`ancien Premier ministre ivoirien et ancien gouverneur de la BCEAO, que l’objectif du colloque de la Fondation ``Pax africana`` est de trouver une solution africaine aux problèmes africains.
TRA BI Charles
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