Que se passe-t-il au juste au Ghana ? Les autorités ghanéennes ne sont-elles pas, comme elles le prétendent, au courant des manœuvres et des activités subversives des partisans de Laurent Gbagbo qui séjournent dans ce pays voisin ? John Atta Mills est-il sincère avec Alassane Ouattara lorsqu'il rassure que son pays ne servira pas de base arrière à une rébellion contre les nouvelles autorités ivoiriennes ? Bref, la Côte d'Ivoire doit-elle craindre le Ghana ?
Depuis son accession à la magistrature suprême, le président Alassane Ouattara ne ménage aucun effort pour rétablir des relations de confiance et de fraternité avec les dirigeants des pays voisins de la Côte d'Ivoire. Une diplomatie de proximité, menée avec intelligence, tact et courtoisie pour ramener la paix dans la sous-région. C'est que le nouveau président ivoirien a compris que pour préserver la paix à ses frontières, rien ne sert d'acheter des tonnes d'armes si l'on pourrit ses relations avec ses voisins. En le faisant, il ressuscite une vieille politique du président Houphouët-Boigny qui a permis au premier président de la Côte d'Ivoire de maintenir son pays dans la stabilité durant plus de 30 ans. Au Nord, avec le Burkina Faso et le Mali, il n'y a pas de problème, les frontières ouest avec le Libéria et la Guinée semblent également aseptisées. Hellen Johnson Sirleaf a mis en place depuis quelque temps avec le soutien des Usa, une politique de sûreté de sa frontière est. Le président Ouattara y a dépêché, il y a quelques semaines, deux de ses ministres pour harmoniser leurs politiques visant à sécuriser la frontière ivoiro-libérienne, qui a servi de pont aux mercenaires libériens pro-Gbagbo. En Guinée, la même démarche a été effectuée par la Côte d'Ivoire auprès des autorités de Conakry.
De sorte qu'aujourd'hui, le principal souci de la Côte d' Ivoire reste le Ghana de John Atta Mills. Et pour cause.
La menace Ghanéenne
De tous les pays de la sous-région, le Ghana est perçu par les ex-compagnons de lutte de Gbagbo comme la destination la plus sûre après le 11 avril. Plus de la moitié des cadres et personnalités Lmp en fuite ont trouvé refuge dans ce pays frère et voisin. Mieux, il existe une catégorie de personnalités qui bénéficient d'un traitement spécial des autorités ghanéennes en terme d'assistance et de soutien multiforme.
Rien de vraiment gênant si les choses s'arrêtaient-là. Mais le hic, c'est que certains collaborateurs de l'ancien régime font savoir ouvertement leur hostilité vis-à-vis du pouvoir du président Ouattara. Ils tiennent des réunions, parfois avec des militaires en exil depuis le 11 avril. Selon des sources proches de l'ambassade ivoirienne à Accra, certaines de ces réunions se tiendraient dans les locaux mêmes de l'ambassade.
Plus d'une fois, des sources dignes de foi ont essayé de tirer la sonnette d'alarme afin d'amener les autorités ivoiriennes à jeter un regard sur les activités des ex-compagnons de Gbagbo qui ont fait du renversement du régime Ouattara un défi à relever. Des faits, des déclarations, et des confidences ne laissent planer aucun doute sur leurs intentions. Plus troublant encore, des informations éventées ces derniers jours font état d'une collusion entre un haut fonctionnaire ghanéen travaillant au Royaume Uni et assez proche du président Atta Mills et un groupe de barons de l'ex-régime déchu. Dans une rocambolesque transaction financière. Face à ces accusations de plus en plus précises, les autorités ghanéennes se sont contentées d'une réaction molle, des récusations de principe sans explorer le fond des accusations.
Si l'on met ces éléments en parallèle avec l'attitude du Ghana dans la récente crise post-électorale, où Atta Mills a été le premier à rejeter l'option de la force légitime contre Gbagbo et annoncé que son pays ne participerait pas à une action éventuelle de l'Ecomog contre un régime illégal et illégitime en Côte d'Ivoire, on peut être vraiment inquiet. Le discours de Jerry Rawlings n'a jamais desservi Gbagbo. Or personne n'ignore qui est Atta Mills pour Jerry Rawlings. La Côte d'Ivoire partage plus de 700 km de côte avec le Ghana, 700 km de danger permanent à surveiller comme du lait sur le feu.
Paul Koudou
Depuis son accession à la magistrature suprême, le président Alassane Ouattara ne ménage aucun effort pour rétablir des relations de confiance et de fraternité avec les dirigeants des pays voisins de la Côte d'Ivoire. Une diplomatie de proximité, menée avec intelligence, tact et courtoisie pour ramener la paix dans la sous-région. C'est que le nouveau président ivoirien a compris que pour préserver la paix à ses frontières, rien ne sert d'acheter des tonnes d'armes si l'on pourrit ses relations avec ses voisins. En le faisant, il ressuscite une vieille politique du président Houphouët-Boigny qui a permis au premier président de la Côte d'Ivoire de maintenir son pays dans la stabilité durant plus de 30 ans. Au Nord, avec le Burkina Faso et le Mali, il n'y a pas de problème, les frontières ouest avec le Libéria et la Guinée semblent également aseptisées. Hellen Johnson Sirleaf a mis en place depuis quelque temps avec le soutien des Usa, une politique de sûreté de sa frontière est. Le président Ouattara y a dépêché, il y a quelques semaines, deux de ses ministres pour harmoniser leurs politiques visant à sécuriser la frontière ivoiro-libérienne, qui a servi de pont aux mercenaires libériens pro-Gbagbo. En Guinée, la même démarche a été effectuée par la Côte d'Ivoire auprès des autorités de Conakry.
De sorte qu'aujourd'hui, le principal souci de la Côte d' Ivoire reste le Ghana de John Atta Mills. Et pour cause.
La menace Ghanéenne
De tous les pays de la sous-région, le Ghana est perçu par les ex-compagnons de lutte de Gbagbo comme la destination la plus sûre après le 11 avril. Plus de la moitié des cadres et personnalités Lmp en fuite ont trouvé refuge dans ce pays frère et voisin. Mieux, il existe une catégorie de personnalités qui bénéficient d'un traitement spécial des autorités ghanéennes en terme d'assistance et de soutien multiforme.
Rien de vraiment gênant si les choses s'arrêtaient-là. Mais le hic, c'est que certains collaborateurs de l'ancien régime font savoir ouvertement leur hostilité vis-à-vis du pouvoir du président Ouattara. Ils tiennent des réunions, parfois avec des militaires en exil depuis le 11 avril. Selon des sources proches de l'ambassade ivoirienne à Accra, certaines de ces réunions se tiendraient dans les locaux mêmes de l'ambassade.
Plus d'une fois, des sources dignes de foi ont essayé de tirer la sonnette d'alarme afin d'amener les autorités ivoiriennes à jeter un regard sur les activités des ex-compagnons de Gbagbo qui ont fait du renversement du régime Ouattara un défi à relever. Des faits, des déclarations, et des confidences ne laissent planer aucun doute sur leurs intentions. Plus troublant encore, des informations éventées ces derniers jours font état d'une collusion entre un haut fonctionnaire ghanéen travaillant au Royaume Uni et assez proche du président Atta Mills et un groupe de barons de l'ex-régime déchu. Dans une rocambolesque transaction financière. Face à ces accusations de plus en plus précises, les autorités ghanéennes se sont contentées d'une réaction molle, des récusations de principe sans explorer le fond des accusations.
Si l'on met ces éléments en parallèle avec l'attitude du Ghana dans la récente crise post-électorale, où Atta Mills a été le premier à rejeter l'option de la force légitime contre Gbagbo et annoncé que son pays ne participerait pas à une action éventuelle de l'Ecomog contre un régime illégal et illégitime en Côte d'Ivoire, on peut être vraiment inquiet. Le discours de Jerry Rawlings n'a jamais desservi Gbagbo. Or personne n'ignore qui est Atta Mills pour Jerry Rawlings. La Côte d'Ivoire partage plus de 700 km de côte avec le Ghana, 700 km de danger permanent à surveiller comme du lait sur le feu.
Paul Koudou