Guillaume Soro reste à la primature. Le président de la République met ainsi fin au débat oiseux, suscité et entretenu par des politiciens sans envergure, depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Pour Ouattara, la décision n’a pas dû être facile à prendre.
Il aurait pu céder à la pression des ennemis jurés du Premier ministre, qui se recrutent essentiellement dans son entourage immédiat, et nommer tout de suite un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Ce choix permettait au chef de l’Etat de respecter immédiatement la promesse de campagne faite à Henri Konan Bédié. De quoi renforcer l’image d’homme de parole qui lui tient à cœur.
Un Premier ministre Pdci, maintenant, équivalait aussi pour Ouattara à la fin d’une époque, celle du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci, ex-rébellion), puis des Forces nouvelles et enfin des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). En somme, la fin de la crise armée et son corollaire.
Mais, cette première option pouvait fragiliser le président, investi le 21 mai 2011. Elle renferme les germes du mécontentement d’une grande partie des militaires qui ont contribué à sa victoire finale sur Gbagbo, le mauvais perdant du 28 novembre 2010. Ceux-ci auraient pu souffrir d’un manque de reconnaissance, de même que toutes les personnes qui se reconnaissent en Guillaume Soro.
Par ailleurs, le choix d’un cadre du Pdci obligeait le chef de l’Etat à entamer son mandat par une sorte de cohabitation. Ce qui n’est pas la meilleure façon de dérouler efficacement le programme pour lequel les Ivoiriens l’ont élu, à 34% au premier tour et à 54% au second. Une éventuelle crise gouvernementale ne pouvait que le percuter frontalement. Alors que dans le schéma actuel, il dispose d’un fusible nommé Soro. Le temps de voir, dans les détails et non à l’aveuglette, les règles de la gestion du pouvoir par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
L’autre option qui s’offrait à Ouattara est celle qu’il a choisie. En maintenant le statu-quo à la Primature, il privilégie la stabilisation totale du pays, après la grave crise post-électorale. Car, la mise en place de la Nouvelle armée reste l’un des piliers d’un retour durable à la paix et à la stabilité. Qui mieux que Guillaume Soro peut faire avancer ce chantier fondamental pour le succès de tout programme économique ? Le choix du patron des Forces nouvelles permet aussi une légitimation de l’action des Frci, à forte composante Forces armées des Forces nouvelles (FaFn).
Bien entendu, le chef de l’Etat prend à revers une grande partie de son entourage, qui ne cache plus la haine qu’elle éprouve pour Soro, héros malgré lui. Il expose surtout son « grand-frère » Bédié à l’impatience de cadres Pdci, qui piaffent d’impatience de déposer leurs valises à la primature.
Sans doute, après avoir pris l’avis de Bédié, Ouattara a-t-il fait le choix qui convient le mieux à la situation actuelle du pays.
Guillaume Soro devient ainsi Premier ministre pour la quatrième fois depuis 2007. Dans la discrétion la plus totale.
C’est ainsi qu’après avoir mené ses troupes à la victoire sur le théâtre des opérations, Guillaume Soro se fait plus discret. Si discret que sa présence a, à peine, été remarquée à la cérémonie d’investiture. Sans doute une manière de montrer qu’il n’a fait que son devoir : permettre le respect du vote des Ivoiriens.
Et rendre à César ce qui est à César.
C’est pourquoi il convient de tourner définitivement le dos aux faux débats, pour affronter les nombreux défis qui nous attendent. Le sens de la responsabilité dont Guillaume Soro a fait preuve, jusqu’ici, le poussera, le moment venu, à mettre Ouattara à l’aise.
Comme il a assumé la rébellion de septembre 2002, géré ses différentes responsabilités au sein des gouvernements Diarra et Banny, mis en œuvre, depuis la Primature, l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), signé en 2007, lancé la Révolution Orange qui mettra fin à la tentative de hold-up électoral de Gbagbo, Soro démissionnera quand la situation s’y prêtera n’en déplaire à ceux qui rongent leurs freins. Il y a des impératifs
Pour que l’histoire de la Côte d’Ivoire s’écrive.
Kesy B. Jacob
Il aurait pu céder à la pression des ennemis jurés du Premier ministre, qui se recrutent essentiellement dans son entourage immédiat, et nommer tout de suite un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Ce choix permettait au chef de l’Etat de respecter immédiatement la promesse de campagne faite à Henri Konan Bédié. De quoi renforcer l’image d’homme de parole qui lui tient à cœur.
Un Premier ministre Pdci, maintenant, équivalait aussi pour Ouattara à la fin d’une époque, celle du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci, ex-rébellion), puis des Forces nouvelles et enfin des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). En somme, la fin de la crise armée et son corollaire.
Mais, cette première option pouvait fragiliser le président, investi le 21 mai 2011. Elle renferme les germes du mécontentement d’une grande partie des militaires qui ont contribué à sa victoire finale sur Gbagbo, le mauvais perdant du 28 novembre 2010. Ceux-ci auraient pu souffrir d’un manque de reconnaissance, de même que toutes les personnes qui se reconnaissent en Guillaume Soro.
Par ailleurs, le choix d’un cadre du Pdci obligeait le chef de l’Etat à entamer son mandat par une sorte de cohabitation. Ce qui n’est pas la meilleure façon de dérouler efficacement le programme pour lequel les Ivoiriens l’ont élu, à 34% au premier tour et à 54% au second. Une éventuelle crise gouvernementale ne pouvait que le percuter frontalement. Alors que dans le schéma actuel, il dispose d’un fusible nommé Soro. Le temps de voir, dans les détails et non à l’aveuglette, les règles de la gestion du pouvoir par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).
L’autre option qui s’offrait à Ouattara est celle qu’il a choisie. En maintenant le statu-quo à la Primature, il privilégie la stabilisation totale du pays, après la grave crise post-électorale. Car, la mise en place de la Nouvelle armée reste l’un des piliers d’un retour durable à la paix et à la stabilité. Qui mieux que Guillaume Soro peut faire avancer ce chantier fondamental pour le succès de tout programme économique ? Le choix du patron des Forces nouvelles permet aussi une légitimation de l’action des Frci, à forte composante Forces armées des Forces nouvelles (FaFn).
Bien entendu, le chef de l’Etat prend à revers une grande partie de son entourage, qui ne cache plus la haine qu’elle éprouve pour Soro, héros malgré lui. Il expose surtout son « grand-frère » Bédié à l’impatience de cadres Pdci, qui piaffent d’impatience de déposer leurs valises à la primature.
Sans doute, après avoir pris l’avis de Bédié, Ouattara a-t-il fait le choix qui convient le mieux à la situation actuelle du pays.
Guillaume Soro devient ainsi Premier ministre pour la quatrième fois depuis 2007. Dans la discrétion la plus totale.
C’est ainsi qu’après avoir mené ses troupes à la victoire sur le théâtre des opérations, Guillaume Soro se fait plus discret. Si discret que sa présence a, à peine, été remarquée à la cérémonie d’investiture. Sans doute une manière de montrer qu’il n’a fait que son devoir : permettre le respect du vote des Ivoiriens.
Et rendre à César ce qui est à César.
C’est pourquoi il convient de tourner définitivement le dos aux faux débats, pour affronter les nombreux défis qui nous attendent. Le sens de la responsabilité dont Guillaume Soro a fait preuve, jusqu’ici, le poussera, le moment venu, à mettre Ouattara à l’aise.
Comme il a assumé la rébellion de septembre 2002, géré ses différentes responsabilités au sein des gouvernements Diarra et Banny, mis en œuvre, depuis la Primature, l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), signé en 2007, lancé la Révolution Orange qui mettra fin à la tentative de hold-up électoral de Gbagbo, Soro démissionnera quand la situation s’y prêtera n’en déplaire à ceux qui rongent leurs freins. Il y a des impératifs
Pour que l’histoire de la Côte d’Ivoire s’écrive.
Kesy B. Jacob