Le samedi 21 mai 2011, Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), élu le 28 novembre 2010, recouvrait, enfin, la plénitude de ses prérogatives de président de la République de Côte d'Ivoire après une crise post-électorale qui aura duré 5 mois, par la faute des anciens tenants du pouvoir d'Etat. Son investiture à Yamoussoukro, en présence de 20 chefs d'Etat d'Afrique et du monde entier dont la présence très remarquée du Président de la République française, Nicolas Sarkozy, lui donne désormais la latitude de mettre en adéquation ses dires et les faits. En d'autres mots, de traduire en réalité les professions de foi. Pour un homme posé et équilibré, surnagé de croyant, les mots ne s'emploient pas n'importe comment. Sauf méprise de notre part, l'une des expressions qui revient le plus souvent dans les interventions du Président Alassane Ouattara est le terme " réconciliation " Pourquoi ? Retenons bien ce petit mot, dorénavant. Oui, ce petit mot " pourquoi ", surtout exprimé sous la forme d'un questionnement, dans toutes les langues, a une connotation magique. Par exemple, pourquoi ne voit-on pas Dieu ? Depuis le jour où le Président Alassane Ouattara a parlé de réconciliation, la fausse foi a pris le pas sur la vérité des faits chez certains Ivoiriens.
Interrogeons-nous un tant soit peu : Pourquoi le nouveau locataire du palais présidentiel en est-il arrivé à vouloir réconcilier les Ivoiriens ? Les faits ont pour eux de parler pour tout le monde. C'est pourquoi en journalisme, on dit, les faits sont sacrés.
Il est de notoriété que pendant 10 ans, l'ancien chef de l'Etat s'est employé à mettre une véritable barrière entre les Ivoiriens.
Dans tous les domaines. Il a été dénoncé par la presse ici en Côte d'Ivoire la tribalisation dans l'armée, dans l'administration, etc. L'ancien chef de l'Etat ne s'est pas gêné, encore à un forum de réconciliation nationale, convoqué par lui-même de jeter à la face du monde : l'article 35 (de la Constitution) a été pris pour régler le cas de Ouattara. Entendez, l'éliminer de la course à la présidence comme en octobre 2000. Tous les partisans d'Alassane Ouattara, du Rassemblement des républicains (Rdr), tous les hommes et toutes les femmes, épris de justice, se sont sentis frustrés. Pourquoi une rébellion est-elle venue du Nord ? La réponse se trouve dans le comportement de l'ancien président. La Fesci tuait impunément.
Les jeunes patriotes brûlaient, volaient, violaient, tuaient impunément. Des partisans de Lmp se permettaient d'écrire des lettres sur les portes des militants et sympathisants du Rhdp : "D" pour les Dioula, "B" pour les Baoulé. Au vu et au su des tenants du pouvoir ancien. Les domiciles des cadres du Rhdp, les rédactions de la presse privée, proche du Rhdp, ont été saccagés, pillés, brûlés par des jeunes miliciens. Le pouvoir ancien n'a pas levé le petit doigt.
On nous disait que c'étaient des jeunes gens qui faisaient du footing pour maintenir leur forme physique. Voici la fracture sociale d'une Côte d'Ivoire balafrée que nous laisse celui qui fut capturé le lundi 11 avril 2011. Pourquoi l'ancien président, son épouse, des cadres du Fpi, dont le président, en sont-ils arrivés à être arrêtés, et assignés à résidence, certains dans le Nord, notamment à Korhogo pour l'ancien président, à Odienné pour l'ex-première dame, à Bouna pour le président du Fpi, d'autres en zone 4 à l'hôtel la Nouvelle Pergola ? Si chacun d'entre nous prend soin de répondre, avec lucidité, à cette interrogation, la réconciliation, prônée par le Président Ouattara, aura franchi un grand pas.
Si l'ancien président avait eu l'élégance démocratique de reconnaître sa défaite face à M. Alassane Ouattara, le 28 novembre 2010, les Ivoiriens auraient-ils parlé de crise post-électorale, et enregistré plus de 3000 morts, des maisons détruites, des villages entiers dévastés, des marchés incendiés, des obus tombés dans des marchés, des exilés dans des pays voisins, et même à l'intérieur de la Côte d'Ivoire ? Question de fond ! Si nous voulons, par mauvaise foi, tirer un trait sur le pourquoi, c'est-à-dire sur les causes qui poussent le Président Alassane Ouattara à parler de réconciliation, et même à mettre sur pied une Commission dialogue, vérité et réconciliation, alors on n'aidera pas la réconciliation.
La réconciliation suppose, au préalable, une attitude de grandeur : l'humilité. Mais, il a suffi que M. Ouattara parle de réconciliation pour que certaines personnes transforment cela en une kyrielle d'exigences et de conditions : libère celui-ci, libère tel autre, oublie que j'ai volé des milliards, que j'ai jeté des obus sur des maisons et des marchés, que j'ai importé des déchets toxiques, que j'ai procédé à des exécutions sommaires par les escadrons de la mort. Mais enfin, dans quel pays sommes-nous pour être si amnésiques ? On oublie que si le Président Alassane Ouattara s'était retrouvé dans la posture de l'ex-président, le lundi 11 avril 2011, il aurait passé de vie à trépas sans autre forme de procès. Par humanisme, et pour la sécurité de l'ancien chef de l'Etat, le nouvel homme fort d'Abidjan l'assigne à résidence surveillée en attendant que les juridictions compétentes se prononcent sur son sort. On devrait dresser des lauriers à M. Ouattara.
Déjà, les journaux, toutes tendances confondues, sont sur le marché. Le 3ème personnage du Fpi, président par intérim de ce parti, le président du Conseil constitutionnel, le secrétaire général du Fpi, vont et viennent, s'expriment librement sur toutes les chaînes de radio et de télévision. Ne sommes-nous pas déjà sur la voie de la réconciliation ? On ne le dira jamais, la réconciliation n'exclut pas la vérité. La vérité est une exigence de la réconciliation, sinon on transformerait l'injustice en désordre. Et, bonjour les dégâts. Alassane Ouattara et la réconciliation ! Le processus ne sera pas une partie de plaisir car, on ne nettoie pas 10 ans de souillure mentale et de meurtrissure physique en quelques mois. Mais, une chose est sûre, elle se réalisera, la réconciliation par M. Alassane Ouattara parce qu'elle aura pour soubassement le dialogue et la vérité. Et, une leçon que les Ivoiriens doivent retenir par-dessus tout, c'est que le chef de l'Etat Alassane Ouattara ne saurait être Gbagbo.
Par Denis Kah Zion
Interrogeons-nous un tant soit peu : Pourquoi le nouveau locataire du palais présidentiel en est-il arrivé à vouloir réconcilier les Ivoiriens ? Les faits ont pour eux de parler pour tout le monde. C'est pourquoi en journalisme, on dit, les faits sont sacrés.
Il est de notoriété que pendant 10 ans, l'ancien chef de l'Etat s'est employé à mettre une véritable barrière entre les Ivoiriens.
Dans tous les domaines. Il a été dénoncé par la presse ici en Côte d'Ivoire la tribalisation dans l'armée, dans l'administration, etc. L'ancien chef de l'Etat ne s'est pas gêné, encore à un forum de réconciliation nationale, convoqué par lui-même de jeter à la face du monde : l'article 35 (de la Constitution) a été pris pour régler le cas de Ouattara. Entendez, l'éliminer de la course à la présidence comme en octobre 2000. Tous les partisans d'Alassane Ouattara, du Rassemblement des républicains (Rdr), tous les hommes et toutes les femmes, épris de justice, se sont sentis frustrés. Pourquoi une rébellion est-elle venue du Nord ? La réponse se trouve dans le comportement de l'ancien président. La Fesci tuait impunément.
Les jeunes patriotes brûlaient, volaient, violaient, tuaient impunément. Des partisans de Lmp se permettaient d'écrire des lettres sur les portes des militants et sympathisants du Rhdp : "D" pour les Dioula, "B" pour les Baoulé. Au vu et au su des tenants du pouvoir ancien. Les domiciles des cadres du Rhdp, les rédactions de la presse privée, proche du Rhdp, ont été saccagés, pillés, brûlés par des jeunes miliciens. Le pouvoir ancien n'a pas levé le petit doigt.
On nous disait que c'étaient des jeunes gens qui faisaient du footing pour maintenir leur forme physique. Voici la fracture sociale d'une Côte d'Ivoire balafrée que nous laisse celui qui fut capturé le lundi 11 avril 2011. Pourquoi l'ancien président, son épouse, des cadres du Fpi, dont le président, en sont-ils arrivés à être arrêtés, et assignés à résidence, certains dans le Nord, notamment à Korhogo pour l'ancien président, à Odienné pour l'ex-première dame, à Bouna pour le président du Fpi, d'autres en zone 4 à l'hôtel la Nouvelle Pergola ? Si chacun d'entre nous prend soin de répondre, avec lucidité, à cette interrogation, la réconciliation, prônée par le Président Ouattara, aura franchi un grand pas.
Si l'ancien président avait eu l'élégance démocratique de reconnaître sa défaite face à M. Alassane Ouattara, le 28 novembre 2010, les Ivoiriens auraient-ils parlé de crise post-électorale, et enregistré plus de 3000 morts, des maisons détruites, des villages entiers dévastés, des marchés incendiés, des obus tombés dans des marchés, des exilés dans des pays voisins, et même à l'intérieur de la Côte d'Ivoire ? Question de fond ! Si nous voulons, par mauvaise foi, tirer un trait sur le pourquoi, c'est-à-dire sur les causes qui poussent le Président Alassane Ouattara à parler de réconciliation, et même à mettre sur pied une Commission dialogue, vérité et réconciliation, alors on n'aidera pas la réconciliation.
La réconciliation suppose, au préalable, une attitude de grandeur : l'humilité. Mais, il a suffi que M. Ouattara parle de réconciliation pour que certaines personnes transforment cela en une kyrielle d'exigences et de conditions : libère celui-ci, libère tel autre, oublie que j'ai volé des milliards, que j'ai jeté des obus sur des maisons et des marchés, que j'ai importé des déchets toxiques, que j'ai procédé à des exécutions sommaires par les escadrons de la mort. Mais enfin, dans quel pays sommes-nous pour être si amnésiques ? On oublie que si le Président Alassane Ouattara s'était retrouvé dans la posture de l'ex-président, le lundi 11 avril 2011, il aurait passé de vie à trépas sans autre forme de procès. Par humanisme, et pour la sécurité de l'ancien chef de l'Etat, le nouvel homme fort d'Abidjan l'assigne à résidence surveillée en attendant que les juridictions compétentes se prononcent sur son sort. On devrait dresser des lauriers à M. Ouattara.
Déjà, les journaux, toutes tendances confondues, sont sur le marché. Le 3ème personnage du Fpi, président par intérim de ce parti, le président du Conseil constitutionnel, le secrétaire général du Fpi, vont et viennent, s'expriment librement sur toutes les chaînes de radio et de télévision. Ne sommes-nous pas déjà sur la voie de la réconciliation ? On ne le dira jamais, la réconciliation n'exclut pas la vérité. La vérité est une exigence de la réconciliation, sinon on transformerait l'injustice en désordre. Et, bonjour les dégâts. Alassane Ouattara et la réconciliation ! Le processus ne sera pas une partie de plaisir car, on ne nettoie pas 10 ans de souillure mentale et de meurtrissure physique en quelques mois. Mais, une chose est sûre, elle se réalisera, la réconciliation par M. Alassane Ouattara parce qu'elle aura pour soubassement le dialogue et la vérité. Et, une leçon que les Ivoiriens doivent retenir par-dessus tout, c'est que le chef de l'Etat Alassane Ouattara ne saurait être Gbagbo.
Par Denis Kah Zion