La refondation et son chef, Laurent Gbagbo, avaient ramené le bon peuple de Côte d’Ivoire, de la ville à la campagne. Du monde civilisé à la jungle sans loi ni foi. Il y était sans eau courante ni électricité. Pour avoir accès à sa demeure, il fallait prendre le risque d’emprunter des voies qui devenaient très vite des archipels, à la moindre pluie, tant les crevasses et les nids de poule les jonchaient. Là où il habitait, le bon peuple disputait les repas, quand il en prenait, avec des mouches. On aurait cru que depuis le départ des colons, les agents des instituts d’hygiène, n’y avaient mis les pieds pour désinfecter les sites. Avec eux, il faut reconnaître que le pays est tombé plus bas que terre. C’est vrai qu’il n’est pas bien de piétiner quelqu’un qui est déjà à terre. Mais, il faut dire que les refondateurs et leur chef n’ont rien démontré qui vaille, pendant les dix années de leur règne. En 2000, après son élection calamiteuse, il a porté le ruban dans la précipitation, sur un costume mal ajusté. L’on se demande même si l’écharpe était passée sous le fer à repasser d’un blanchisseur. Cette cérémonie médiocre n’augurait rien de bon. Le bon peuple de Côte d’Ivoire en a fait les frais. Le samedi dernier, on a bien vu la différence. Tout le peuple de Côte d’Ivoire a participé à la fête d’une manière ou d’une autre. Depuis des lustres, c’est la première fois que le peuple, dans toutes ses composantes, communie et vibre. Il était heureux et fier de voir que de nouveau, des chefs d’Etat et pas des moindres, ont foulé leur sol. Yamoussoukro, leur capitale politique, grouillait de monde. Partout, il y avait la fête. La joie. Les tams-tams rythmaient le retour de l’amour et les chants accompagnaient les retrouvailles. Heureux, ont été, ensemble, les Ivoiriens et leurs frères venus d’autres pays. Ils ont ri ensemble. Ils ont levé le verre ensemble. Ensemble, en tout cas, ils ont été contents. La Côte d’Ivoire de l’hospitalité et de la bonne humeur est bien de retour. Merci Alassane Ouattara ! Monsieur le Président, vous nous avez redonné de l’espoir. Grâce à vous, les Ivoiriens se sont retrouvés en frères et en sœurs. Ils ont dansé, ils ont mangé ensemble. Au revoir Laurent Gbagbo ! Monsieur le chef de la refondation, vous avez fait saigner nos cœurs. Avec vous, nous avons versé toutes les larmes de nos yeux. Nous vous avons servi l’amour, vous nous avez payés par la haine et les tueries. Merci à Dieu de nous avoir débarrassés du Satan qui nous rendait si tristes, si craintifs. Bon vent à la Côte d’Ivoire nouvelle !
Trait d’esprit : Ils ont faim !
Dj Madou était en concert à l’Onuci. Il est allé pleurer aux pieds de Choi. «Nos camarades ont faim ! Ils n’ont pas d’argent. Ils vivotent». Ah bon ! Pour ces vétérans de la lutte. Eux qui contraignaient les autres à l’exil. Or donc c’est amer. Ça n’arrive pas qu’aux autres. Bienheureux refondateurs. Le Brave Tchê est un ange. Il supporte vos caprices.
Coulibaly B.