Il craint pour la sécurité des membres du FPI et dénonce les tueries de certains cadres et militants de la Refondation. Mamadou Koulibaly est prêt, pour la conquête de la direction de l’ancien parti au pouvoir, à passer les crimes et autres assassinats commis par ses camarades, par pertes et profits. Il s’est plus appesanti, dans l’entretien accordé hier à RFI, sur les ‘’malheurs’’ qui se seraient abattus sur les partisans de l’ancien régime au pouvoir. Il oublie ou feint d’ignorer que s’il y a une formation politique qui a endeuillé les Ivoiriens et souvent même les ressortissants de la sous-région, c’est bel et bien le FPI dont il est issu. C’est en effet sous le règne de Gbagbo que les Ivoiriens ont découvert et su la signification du mot charnier. La mort était désormais devenue le vécu quasi quotidien des populations tant elle n’a jamais été aussi présente. Un commando a même été formé pour la propager partout. Ce sont ces fameux escadrons de la mort qui ont endeuillé de nombreuses familles. Les tueries et autres violations des droits élémentaires de l ‘homme étaient tellement dans les mœurs du pouvoir en place que la moindre contestation et manifestation étaient réprimée dans le sang. Ce fut le cas des manifestations pacifiques organisées par l’opposition d’alors, c’est-à-dire le RDR, le PDCI, le MFA, l’UDPCI et les trois entités qui forment les Forces nouvelles, réunis au sein du G7. En mars 2004, pour faire respecter les accords de paix signés par eux à Linas-Marcoussis en 2003, ces partis et groupements politiques ont appelé leurs partisans à une marche pacifique. La répression qui s’en est suivie a duré 72 longues heures, c’est-à-dire trois longs jours. Et a fait au bas mot 300 morts selon les chiffres officiels mais plus de 500 en réalité selon les organisateurs. Depuis lors, la machine à tuer du FPI ne s’est plus arrêtée. Il ne se passait pas de mois sans que les familles ne signalent les disparitions de leurs enfants. Mais la cerise sur le gâteau des assassinats a été le massacre perpétré sur les femmes qui manifestaient les mains nues, dans la commune d’Abobo, le jeudi 3 avril dernier. Quelques jours après, ce sont des obus qui ont été lancés sur un marché en plein cœur de la même commune faisant près d’une cinquantaine de morts. Sans oublier les Ivoiriens que les jeunes patriotes et autres partisans de la Refondation ont ‘’braisés’’ tout simplement parce qu’ils ont des noms à consonance nordique. Tout simplement. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie ou s’adonner à une comptabilité macabre, l’on peut poser au défenseur des cadres, responsables, militants et sympathisants de la Refondation, Mamadou Koulibaly, la question de savoir si toutes ces victimes ont moins de valeur que celles de son clan qu’il veut présenter comme les seuls morts? C’est justement pour élucider toutes ces questions que le président de la République a demandé que la lumière soit faite sur tous les crimes. Car, un mort est égal à un autre.
YMA
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