La médecine naturelle n'a pas encore la place qu'elle mérite en Côte d'Ivoire, malgré
l'existence d'une Direction chargée de faire sa promotion. Tout en déplorant cela, le
célèbre naturothérapeute, que nous avons rencontré dans son nouveau cabinet des II
Plateaux, appelle de tous ses vœux la création d'un ministère chargé de la Promotion
de la médecine naturelle.
L'Inter: Environ 80% des Ivoiriens continuent de se faire traiter chez les tradipraticiens. Pourquoi un tel engouement pour la naturothérapie?
M. Koffi Aboutou: La médecine moderne soigne avec des molécules artificielles, ce qui n'est pas le cas de la médecine traditionnelle qui utilise des molécules naturelles. L'utilisation des produits naturels n'entraîne pas d'effets secondaires, nous le savons tous, puisque dans nos familles, nous avons un parent qui pratique cette médecine. C'est donc normal que les Ivoiriens se tournent vers cette médecine dès qu'ils sont malades. L'utilisation des produits synthétiques entraîne souvent des dépôts dans l'organisme et à long terme d'autres maladies.
Par contre, les produits utilisés par les tradipraticiens sont des produits que chacun de nous connaît bien, qui entrent dans notre alimentation. C'est le cas du gingembre par exemple.
L'Inter: Un hygiéniste, le Dr Richard Péguy Bahié a sorti en 2008 un livre intitulé: « Guéris- toi du sida par l'alimentation ». Peut- on réellement soignerla « maladie du siècle » par une bonne hygiène alimentaire?
K.A. Je suis entièrement d'accord avec le Dr Bahié, parce que le sida est plus une anomalie qu'une maladie. Lorsque vous mangez beaucoup de conservateur, vous allez emmagasiner des cellules mortes. Ces cellules vieilles ou mortes vont créer un terreau favorable à toutes sortes de maladies. Cela va entraîner une baisse de votre immunité et lorsqu'un virus comme celui de la tuberculose pénètre dans votre organisme, vous faites la maladie. Alors, vous n'êtes pas malade du sida, mais plutôt de la tuberculose.
Chaque virus va donc utiliser votre organisme comme un terreau propice à son développement. Maintenant, si le sujet atteint a un bon complément alimentaire, son
état va s'améliorer. Par exemple, l'argile peut en 72 heures arrêter les vomissements et
les selles de ceux qui font le sida en 72 heures. Une fois qu'on a réussi à contrecarrer ces anomalies (diarrhées et vomissements), et que le malade retrouve l'appétit, à ce moment, la nourriture qu'il consomme va le remonter. C'est donc pour cette raison que le Dr Bahié a affirmé qu'on peut soigner le sida par l'alimentation. L'argile que le malade consomme devient dès lors un complément alimentaire, c'est aussi un catalyseur qui permet aux énergies endormies de se réveiller afin de s'alimenter et prendre le corps en charge. A partir du moment où l'organisme arrive à se prendre en charge, le malade commence à guérir.
L'Inter: Malgré l'engouement que suscite la médecine naturelle, elle demeure une médecine informelle et souvent sous-estimée. Que faut-il pour la valoriser?
K.A.: Le terme médecine traditionnelle est quelque peu impropre, voire péjoratif; on devrait plutôt dire médecine naturelle. L'argile que je prends pour soigner est un produit naturel, tiré de la nature. Pour donner à cette médecine toute la place qu'elle mérite, il faut que le gouvernement lui accorde un ministère plein. Vous l'avez bien dit: 80% des Africains en général et des Ivoiriens en particulier, ont recours à cette médecine. Les quelques privilégiés qui vont chez les médecins modernes, sont des fonctionnaires qui bénéficient d'une assurance maladie. Mon souhait est que nous ayons en Côte d'Ivoire un ministère chargé de la Promotion de la médecine traditionnelle. La Côte d'Ivoire compte environ 11.000 villages; chacun d'eux dispose d'au moins 5 naturothérapeutes. Il faut donc un ministère pour bien organiser cette médecine. Par ailleurs, les naturothérapeutes ont besoin d'espaces pour cultiver des plantes médicinales. Or, dans nos villages, les propriétaires terriens n'ont souvent pas de titres de propriété. Comment pourraient-ils alors louer ces terres à ceux qui veulent les exploiter pour planter certaines essences médicinales? Il faut impérativement
trouver aussi une solution au problème du foncier rural, en confiant ce secteur à
un département ministériel, en clair, un ministère chargé du foncier rural. En effet,
lorsqu'un naturothérapeute sollicite un prêt pour développer ses activités, la banque
lui reproche souvent d' évoluer dans l'informel, ou bien que son activité est aléatoire.
Par contre, s'il avait un titre foncier en bonne et due forme, je pense qu'il aurait eu
gain de cause. En Côte d'Ivoire, l'argent que gère le ministère de l'Economie et des
Finances ne vient-il pas essentiellement du travail de la terre? Il va de soi qu'un
ministère s'occupe des questions liées au foncier rural d'où provient l'essentiel des
richesses du pays.
L'Inter: Par ces temps difficiles, faut-il encore créer un ministère de la Promotion de la médecine naturelle en dehors du ministère de la Santé?
K.A.: Pourquoi pas? Sous le régime précédent, n'y avait-il pas un ministère chargé du
sida uniquement? Pourquoi le sida et non le paludisme? C'est justement parce que le
sujet est une préoccupation majeure pour le pays. Le foncier rural aussi en est un.
L'Inter: Que pensez- vous des mesures prises par le Conseil supérieur de la publicité
(CSP) pour mettre fin aux publicités peu fiables de certains naturothérapeutes?
K.A : Mais tout ça est dû au manque d'encadrement! Il faut que le gouvernement prenne des dispositions pour éviter l'anarchie dans le métier. Moi je suis reconnu par le ministère de la Santé, j'ai l'agrément et j'exerce régulièrement dans les deux cabinets que j'ai ouverts à Bassam et aux II Plateaux (Abidjan). Si j'étais un mauvais praticien, pensez- vous que les nombreux patients qui me consultent continueraient
de le faire? On ne loue pas un local à près de 500.000 F par mois, pour y faire de l'à
peu près! Lorsque j'ai fait analyser en Europe l'argile composée dans mon cabinet, les
Occidentaux l'ont comparée à une argile qu'on ne retrouve qu'en Amazonie. J'estime
que dans sa lutte contre les publicités mensongères, le CSP devrait pouvoir s'adresser
à la Direction de la Promotion de la médecine traditionnelle, pour être renseigné sur
les praticiens qui ont leur agrément et ceux qui ne l'ont pas.
Interview réalisée par Charles d'Almeida
Code photo: « Aboutoudocteur »
Légende: Pour le naturothérapeute Koffi Aboutou, il est temps que la médecine
naturelle bénéficie d'un ministère plein, qui fera mieux sa promotion.
l'existence d'une Direction chargée de faire sa promotion. Tout en déplorant cela, le
célèbre naturothérapeute, que nous avons rencontré dans son nouveau cabinet des II
Plateaux, appelle de tous ses vœux la création d'un ministère chargé de la Promotion
de la médecine naturelle.
L'Inter: Environ 80% des Ivoiriens continuent de se faire traiter chez les tradipraticiens. Pourquoi un tel engouement pour la naturothérapie?
M. Koffi Aboutou: La médecine moderne soigne avec des molécules artificielles, ce qui n'est pas le cas de la médecine traditionnelle qui utilise des molécules naturelles. L'utilisation des produits naturels n'entraîne pas d'effets secondaires, nous le savons tous, puisque dans nos familles, nous avons un parent qui pratique cette médecine. C'est donc normal que les Ivoiriens se tournent vers cette médecine dès qu'ils sont malades. L'utilisation des produits synthétiques entraîne souvent des dépôts dans l'organisme et à long terme d'autres maladies.
Par contre, les produits utilisés par les tradipraticiens sont des produits que chacun de nous connaît bien, qui entrent dans notre alimentation. C'est le cas du gingembre par exemple.
L'Inter: Un hygiéniste, le Dr Richard Péguy Bahié a sorti en 2008 un livre intitulé: « Guéris- toi du sida par l'alimentation ». Peut- on réellement soignerla « maladie du siècle » par une bonne hygiène alimentaire?
K.A. Je suis entièrement d'accord avec le Dr Bahié, parce que le sida est plus une anomalie qu'une maladie. Lorsque vous mangez beaucoup de conservateur, vous allez emmagasiner des cellules mortes. Ces cellules vieilles ou mortes vont créer un terreau favorable à toutes sortes de maladies. Cela va entraîner une baisse de votre immunité et lorsqu'un virus comme celui de la tuberculose pénètre dans votre organisme, vous faites la maladie. Alors, vous n'êtes pas malade du sida, mais plutôt de la tuberculose.
Chaque virus va donc utiliser votre organisme comme un terreau propice à son développement. Maintenant, si le sujet atteint a un bon complément alimentaire, son
état va s'améliorer. Par exemple, l'argile peut en 72 heures arrêter les vomissements et
les selles de ceux qui font le sida en 72 heures. Une fois qu'on a réussi à contrecarrer ces anomalies (diarrhées et vomissements), et que le malade retrouve l'appétit, à ce moment, la nourriture qu'il consomme va le remonter. C'est donc pour cette raison que le Dr Bahié a affirmé qu'on peut soigner le sida par l'alimentation. L'argile que le malade consomme devient dès lors un complément alimentaire, c'est aussi un catalyseur qui permet aux énergies endormies de se réveiller afin de s'alimenter et prendre le corps en charge. A partir du moment où l'organisme arrive à se prendre en charge, le malade commence à guérir.
L'Inter: Malgré l'engouement que suscite la médecine naturelle, elle demeure une médecine informelle et souvent sous-estimée. Que faut-il pour la valoriser?
K.A.: Le terme médecine traditionnelle est quelque peu impropre, voire péjoratif; on devrait plutôt dire médecine naturelle. L'argile que je prends pour soigner est un produit naturel, tiré de la nature. Pour donner à cette médecine toute la place qu'elle mérite, il faut que le gouvernement lui accorde un ministère plein. Vous l'avez bien dit: 80% des Africains en général et des Ivoiriens en particulier, ont recours à cette médecine. Les quelques privilégiés qui vont chez les médecins modernes, sont des fonctionnaires qui bénéficient d'une assurance maladie. Mon souhait est que nous ayons en Côte d'Ivoire un ministère chargé de la Promotion de la médecine traditionnelle. La Côte d'Ivoire compte environ 11.000 villages; chacun d'eux dispose d'au moins 5 naturothérapeutes. Il faut donc un ministère pour bien organiser cette médecine. Par ailleurs, les naturothérapeutes ont besoin d'espaces pour cultiver des plantes médicinales. Or, dans nos villages, les propriétaires terriens n'ont souvent pas de titres de propriété. Comment pourraient-ils alors louer ces terres à ceux qui veulent les exploiter pour planter certaines essences médicinales? Il faut impérativement
trouver aussi une solution au problème du foncier rural, en confiant ce secteur à
un département ministériel, en clair, un ministère chargé du foncier rural. En effet,
lorsqu'un naturothérapeute sollicite un prêt pour développer ses activités, la banque
lui reproche souvent d' évoluer dans l'informel, ou bien que son activité est aléatoire.
Par contre, s'il avait un titre foncier en bonne et due forme, je pense qu'il aurait eu
gain de cause. En Côte d'Ivoire, l'argent que gère le ministère de l'Economie et des
Finances ne vient-il pas essentiellement du travail de la terre? Il va de soi qu'un
ministère s'occupe des questions liées au foncier rural d'où provient l'essentiel des
richesses du pays.
L'Inter: Par ces temps difficiles, faut-il encore créer un ministère de la Promotion de la médecine naturelle en dehors du ministère de la Santé?
K.A.: Pourquoi pas? Sous le régime précédent, n'y avait-il pas un ministère chargé du
sida uniquement? Pourquoi le sida et non le paludisme? C'est justement parce que le
sujet est une préoccupation majeure pour le pays. Le foncier rural aussi en est un.
L'Inter: Que pensez- vous des mesures prises par le Conseil supérieur de la publicité
(CSP) pour mettre fin aux publicités peu fiables de certains naturothérapeutes?
K.A : Mais tout ça est dû au manque d'encadrement! Il faut que le gouvernement prenne des dispositions pour éviter l'anarchie dans le métier. Moi je suis reconnu par le ministère de la Santé, j'ai l'agrément et j'exerce régulièrement dans les deux cabinets que j'ai ouverts à Bassam et aux II Plateaux (Abidjan). Si j'étais un mauvais praticien, pensez- vous que les nombreux patients qui me consultent continueraient
de le faire? On ne loue pas un local à près de 500.000 F par mois, pour y faire de l'à
peu près! Lorsque j'ai fait analyser en Europe l'argile composée dans mon cabinet, les
Occidentaux l'ont comparée à une argile qu'on ne retrouve qu'en Amazonie. J'estime
que dans sa lutte contre les publicités mensongères, le CSP devrait pouvoir s'adresser
à la Direction de la Promotion de la médecine traditionnelle, pour être renseigné sur
les praticiens qui ont leur agrément et ceux qui ne l'ont pas.
Interview réalisée par Charles d'Almeida
Code photo: « Aboutoudocteur »
Légende: Pour le naturothérapeute Koffi Aboutou, il est temps que la médecine
naturelle bénéficie d'un ministère plein, qui fera mieux sa promotion.