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Société Publié le samedi 28 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton, Être ministre

A l’école primaire, Saint-François d’Assise, de Jakarta, en Indonésie, l’institutrice, Israella Darmawan demande à ses élèves d’écrire sur un bout de papier : « ce que je vais faire quand je serai grand. » Le petit Barack Hussein Obama écrit ceci: «Je serai président de la République». On connait l’histoire du petit Sarkozy qui a dit la même chose provoquant la raillerie de son institutrice qui l’a nargué en disant que son grand-père, à elle, sera un souverain pontife, comme pour dire que cela n’arrivera jamais. Chaque année, dans tous les pays du monde, la même question est posée à des millions et des millions d’enfants. Très peu vont réaliser leur rêve d’enfance. Les raisons sont multiples. On peut dire tout simplement qu’ils n’ont pas été habités par la foi en leur rêve. Pour réussir dans la vie, comme le disait, le Maréchal, Foch, «il faut un but, un plan et une foi. » Tout un programme. Presque tous les jeunes Africains, à l’école primaire, rêvent de devenir ministres. Ainsi, la vie de nos pays ne s’anime véritablement que lorsqu’on annonce un remaniement ministériel à venir. Rien que cette information booste la réconciliation, l’unité nationale. Le public africain s’en passionne comme pour un match de football. Voir la défaite de l’adversaire, de l’ennemi, du rival. Et applaudir au triomphe de l’ami, du parent, du « frère de la région. » Dès lors, on comprend aisément cette passion exacerbée pour les remaniements ministériels. Depuis quelques jours, Abidjan et tout le pays ne vit plus que par l’arrivée de nouveaux visages dans le gouvernement. On spécule sur les noms des titulaires. Chaque personne, chaque journal, a son propre gouvernement. Tous semblent être en contact direct avec le président de la République et de son Premier ministre. Certains font courir le bruit qu’ils seront dans le gouvernement. C’est triste et révoltant. On ne voit, souvent, que ce qui entoure le ministre et non ce qu’il doit faire. Avec le Ouattara tiè, on ne devrait même pas se précipiter pour devenir ministre si on n’est pas consistant et habité par une foi qui déplace les montagnes. Méfiez-vous si vous voulez devenir ministre pour avoir une garde rapprochée, passer le temps à recevoir des visiteurs et des visiteuses. Vous irez vers une humiliation. J’ai déjà écrit que notre Président non seulement n’est pas un produit de la fonction publique mais est avant tout un produit de l’école américaine. On ne va pas faire un cours sur cela. Chacun doit comprendre ce que signifie l’école américaine. La compétence, l’efficacité, le rendement, l’honnêteté. En un mot, l’excellence. Aller à l’école Ouattara c’est comme redevenir un élève ou un étudiant. On vous donne un devoir à faire, vous déposez votre copie et on vous note. Si vous n’êtes pas bon c’est le retour à la case départ. Ceux qui ont l’esprit de la fonction publique doivent réfléchir longuement et profondément avant de se lancer dans la recherche d’un poste ministériel. Ceux qui ont travaillé dans le privé savent la différence. Dans une entreprise on cherche les résultats positifs tous les jours. La fonction publique n’appartient à personne. On vient quand on veut on part quand ce n’est pas le temps. Le ministre de la fonction publique veut changer l’esprit fonctionnaire qui habite notre administration. On l’encourage tous dans ce sens. C’est un vrai casse-tête qui se présente devant lui. Depuis l’indépendance des pays africains, tous les chefs d’Etat en ont fait leur bataille principale. Mettre les Africains au travail. Sans succès. Mais notre télévision nous donne un espoir. Elle est devenue une grande chaîne rien que par son journal télévisé. Trente minutes pas plus. Même les activités du chef de l’Etat ne dépassent pas trois minutes. Je crois rêver. C’est du vrai professionnalisme. Une télévision au vent du renouveau. Grâce à elle, les ministres qui ne travaillent pas seront vite remarqués. C’est quoi le ministre qui travaille ? D’abord, faire l’état des lieux, discuter avec les syndicats et autres concernés du ministère sur leurs souhaits. Ensuite, faire un plan de réalisation en commençant par chercher les moyens. Et enfin, chercher à réaliser, à court, moyen et long terme. Tout cela nécessite qu’on tourne le dos à la politique politicienne. Il faut devenir ministre pour laisser une marque, faire des réalisations qui durent dans le temps et satisfaire le peuple qui dépend de ce ministère. Nouveaux ministres, méfiez-vous de Ouattara tiè. Tout le monde n’est pas un Coulibaly pour le dompter… Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
PS : Dans le cadre de la fête des mères, je fais une signature de tous mes livres, disponibles, à la librairie de France de Sococé 2 Plateaux, ce samedi et dimanche, de 10h à 19h. Adolescent, moi je voulais devenir écrivain. J’ai demandé au Saint Esprit de me l’accorder. Je continue chaque jour de lui demander de venir en moi. Chaque ministre, tous les jours, doit demander l’assistance de Dieu et tout lui sera facile.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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