Les affrontements sanglants nés de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire ont été ressentis par les Libériens vivant à Abidjan et par ceux installés par l’Organisation des nations unies pour les réfugiés (Unhcr), accusés d’abriter des mercenaires à la solde du pouvoir déchu, le 11 avril 2011. Sur le site de Nicla à Guiglo où trois mille cinq cents (3500) de ces réfugiés étaient installés, la situation sécuritaire s’est dégradée dès le mois de mars. Plusieurs réfugiés, sentant le danger venir, ont dû fuir vers leur pays d’origine tout comme ceux installés dans la ville de Guiglo, dans le cadre de la politique d’intégration instaurée par l’Unhcr. C’est le cas de Naci Kaw, mariée à un Ivoirien qui a dû abandonner son maquis-restaurant « le bateau de la paix » en même temps que ses compatriotes Ayew Alex et Bayee J. qui ont certainement rejoint la localité libérienne de Geteh, dans le Mary Land. Mais ceux qui ont voulu rester et espérer que la situation en Côte d’Ivoire se normalise n’ont pas tous survécu. En effet, le mardi 29 mars 2011, au plus fort des affrontements entre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et des mercenaires libériens, le camp Nicla, situé à la périphérie de la ville de Guiglo, a été attaqué. Plusieurs mercenaires fondus dans la population sont visés. La bataille qui s’ensuit crée une débandade. Nicla est saccagé et pillé. A la recherche d’un abri, cinq réfugiés sont abattus, selon plusieurs rescapés. Au nombre de trois cent trente trois (333), les rescapés libériens ne doivent leur salut qu’au contingent béninois de l’Organisation des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), non loin de là. Parmi eux, se trouve Emmanuel Tarwo, blessé au pied par une balle de kalachnikov, le 4 avril dernier, au moment où il tentait de sortir d’un camp de fortune dressé, pour la circonstance, par les militaires béninois. Ce camp que nous avons visité le vendredi 27 mai 2011 donne l’impression d’un campement abandonné ou en construction.
Programme d’urgence
Tout ou presque manque à Nicla. L’eau courante et électricité sont inexistantes. Pis, les tentes faites en cartons ne résistent pas à la pluie ainsi que les bâches de fortune qui sont de véritables passoires. En clair, ces centaines de rescapés vivent dans la précarité. « Nous vivons une situation terrible. Il n’y a que deux douches pour ces centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. C’est maintenant qu’on tente de nous installer de quoi avoir de l’eau potable. Sinon, c’est le programme alimentaire mondial(Pam) et l’Unhcr et les militaires béninois qui nous viennent en aide », explique Oscar Zeon, le chairman (responsable du camp et ancien responsable de Peace Town). Ce dernier souhaite la réactivation du plan américain d’accueil de réfugiés libérien. Au mieux, il demande une protection contre d’éventuelles représailles : « Des gens ne veulent pas nous voir en dehors de notre camp. Ceux qui s’aventurent sont malmenés. Les femmes font l’objet de menaces. Bref, nous vivons une situation intenable ». Toutefois, cette communauté est réconfortée par les cantiques de religieux qui prônent l’amour l’amour, la paix et l’espoir. Il faut noter que l’Unhcr, en plus d’avoir veillé à la protection de ces milliers de réfugiés en leur dressant des tentes et en offrant son assistance à Guiglo, a mis en place un programme d’urgence pour éviter le pire à ceux qui résident à Abidjan. C’est pourquoi en mars, elle a fait évacuer par un vol spécial, cent soixante onze (171) Libériens qui s’étaient réfugiés à son siège sis aux Deux-Plateaux. Les mardi 24 et jeudi 26 mai 2011, deux autres vols ont emmené deux cent soixante dix-huit (278) libériens à Monrovia afin de leur éviter d’éventuelles représailles.
M’BRA Konan, envoyé spécial à Guiglo
Programme d’urgence
Tout ou presque manque à Nicla. L’eau courante et électricité sont inexistantes. Pis, les tentes faites en cartons ne résistent pas à la pluie ainsi que les bâches de fortune qui sont de véritables passoires. En clair, ces centaines de rescapés vivent dans la précarité. « Nous vivons une situation terrible. Il n’y a que deux douches pour ces centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. C’est maintenant qu’on tente de nous installer de quoi avoir de l’eau potable. Sinon, c’est le programme alimentaire mondial(Pam) et l’Unhcr et les militaires béninois qui nous viennent en aide », explique Oscar Zeon, le chairman (responsable du camp et ancien responsable de Peace Town). Ce dernier souhaite la réactivation du plan américain d’accueil de réfugiés libérien. Au mieux, il demande une protection contre d’éventuelles représailles : « Des gens ne veulent pas nous voir en dehors de notre camp. Ceux qui s’aventurent sont malmenés. Les femmes font l’objet de menaces. Bref, nous vivons une situation intenable ». Toutefois, cette communauté est réconfortée par les cantiques de religieux qui prônent l’amour l’amour, la paix et l’espoir. Il faut noter que l’Unhcr, en plus d’avoir veillé à la protection de ces milliers de réfugiés en leur dressant des tentes et en offrant son assistance à Guiglo, a mis en place un programme d’urgence pour éviter le pire à ceux qui résident à Abidjan. C’est pourquoi en mars, elle a fait évacuer par un vol spécial, cent soixante onze (171) Libériens qui s’étaient réfugiés à son siège sis aux Deux-Plateaux. Les mardi 24 et jeudi 26 mai 2011, deux autres vols ont emmené deux cent soixante dix-huit (278) libériens à Monrovia afin de leur éviter d’éventuelles représailles.
M’BRA Konan, envoyé spécial à Guiglo