La fête organisée, hier à Soubré, en l’honneur du nouveau président du Conseil économique et social, Marcel Zadi Kessy a été l’occasion de mettre sur la table, la question sécuritaire dans ce département qui se relève à peine de l’assaut des mercenaires libériens. « Nous ne faisons pas de chasse aux Bété, tout comme nous ne sommes pas là non plus pour les Dioula. Nous sommes des forces républicaines au service de tous les citoyens. Si un Bété et un Dioula se comportent mal, ils subiront tous les deux, le même châtiment. Je souhaite que cela soit clair pour tout le monde ». C’est en ces termes que le capitaine Koné Dotia, commandant des opérations et de la sécurisation des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) dans le département de Soubré, établit sa mission. C’était hier, à la place de l’Independance, lors de la cérémonie d’hommage des populations de ladite localité au président Zadi Kessy Marcel, nouvellement nommé à la tête du Conseil économique et social. Pour le capitaine Koné Dotia, les populations font beaucoup d’amalgames sur les missions des forces républicaines dans le département, créant du coup des grincements de dents çà et là. « Ne nous mêlez pas à vos problèmes de terre ; nous ne sommes pas là pour ça. Adressez-vous à ceux qui ont l’habitude de régler ces choses-là, bien avant l’arrivée des Frci » a-t-il expliqué. Poursuivant, le capitaine Dotia a lancé un message clair et ferme aux Dioula : « réapprenez à vivre en harmonie avec vos tuteurs comme cela a toujours été le cas. Parlez-vous, oubliez vos querelles et surtout, respectez ceux qui vous ont accueillis et ont offert terres et couverts ». « Pardonnez à vos bourreaux d’hier, ne cherchez pas à vous venger. C’est comme ça que vous allez aider le président Alassane Ouattara à bien exercer son pouvoir », a-t-il exhorté. Abondant dans le même sens que le capitaine Dotia, le député Nétro René, responsable départemental du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a mis en garde les délateurs qui sèment le vent de la division entre autochtones et allogènes. «Des gens racontent n’importe quoi tantôt aux Dioula, tantôt aux Bété, tantôt aux Baoulé, pour les opposer », a expliqué le député Nétro. Puis d’inviter le commandant des Frci à prendre des mesures contre les dozos qui sèment, selon lui, la terreur dans les campements. « Désarmez les dozos. Ils ont des fusils calibre 12 et constituent des menaces pour nos populations », s’est plaint M. Nétro. Pour le président Zadi Kessy Marcel, l’heure n’est pas aux règlements de compte ni aux affirmations gratuites. « Il faut protéger tout le monde, c’est-à-dire les parents et les militaires. Evitons de dire des choses qu’on n’a pas encore vérifiées », a-t-il recommandé, répondant aux préoccupations du député. S’adressant au corp préfectoral, le tout nouveau président du Conseil économique et social l’a invité à vite agir et ne pas laisser la situation se dégrader. « Anticipez, tuez la peur chez les populations. Prenez les choses bien en main. Trouvez des solutions aux problèmes qui peuvent surgir demain. Essayez de concilier les liens entre les militaires et les populations », a-t-il conseillé. La première chose à faire de toute urgence, selon Zadi Kessy, c’est de mettre fin aux tueries. «Faites encore des efforts, parlez à vos hommes, ouvrez les yeux sur tout pour mettre fin aux tueries et faites naître la confiance au sein des populations », a-t-il souhaité. Car, pour Marcel Zadi Kessy, la guerre est terminée. Il faut nécessairement se réconcilier, aller à la paix et aider le président de la République à accomplir sa mission à la tête de l’Etat.
K M Nadège à Soubré
K M Nadège à Soubré