La Commission électorale indépendante pourra-t-elle être prête pour organiser les élections législatives d’ici la fin de l’année, tel que souhaité par Alassane Ouattara ?
Même si elle ne sera pas forcément aussi spectaculaire comme par le passé, la foire d’empoigne pourrait bien reprendre ses droits. C’est que, très rapidement, l’organe en charge du processus électoral est appelé à reprendre du service sur fond de toilettage. En effet, après la défaite du candidat du Front populaire ivoirien (Fpi) aussi bien dans les urnes que sur le terrain, il va falloir remettre tout en ordre à la Cei, pour la poursuite du processus électoral. Avant l’organisation des élections législatives et des autres consultations locales, la recomposition de la Cei paraît une nécessité absolue dans la mesure où plusieurs commissaires centraux et autres cadres importants de l’organe électoral ivoirien, répondent absent à l’appel. Pour la plupart, membres de ‘’La majorité présidentielle (Lmp)’’, la coalition politique qui soutenait Laurent Gbagbo, ces cadres de la Cei sont entrés dans la clandestinité, depuis le départ forcé du pouvoir de l’ancien régime. Entre autres commissaires ‘’portés disparus’’ depuis la chute de Laurent Gbagbo, Damana Addia Pickas, Etienne Véhi Tokpa et le général Lago Daléba. Pour l’essentiel, ces commissaires ont été cooptés par les institutions de la République, aux mains de l’ancien régime. Indirectement, ils étaient donc chargés de défendre les intérêts de Lmp au sein de l’organe électoral ivoirien. Malgré ce renfort de taille, le clan Gbagbo n’a pu éviter de se faire coiffer au poteau par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui a gardé la main sur la Cei. Dans le nouvel environnement qui prévaut depuis le 11 avril, avec la déroute de l’ancien camp présidentiel, il va s’en dire que l’hégémonie du Rhdp au sein de la Cei,ne fera que se renforcer. Car, avec la volonté affichée d’Alassane Ouattara de voir s’organiser d’ici la fin de l’année, des législatives, avec la configuration actuelle de l’organe électoral, le remaniement des cadres Lmp représentant les institutions étatiques est quasi-inévitable. Un changement qui ne se fera pas sans accroc.
La refonte de la Cei, probable pomme de discorde
Le Fpi qui fait désormais, cavalier seul, a entrepris une réflexion, pour poser ses préalables dans la conduite des opérations électorales restantes. Elle a notamment mis sur pied, une commission chargée de statuer sur les refontes possibles à apporter à la Cei. Elle est dirigée par MM. Tapé Kipré et Bayoro Salomon, les deux porte-étendards du Fpi, dans la commission sortante. Même si ces deux cadres entendent garder le secret de leurs travaux jusqu’à demain, des sources bien introduites au Fpi, indiquent déjà que le parti à la rose, tient à un rééquilibrage des forces en présence à la Cei. Selon ces indiscrétions, les disciples de Laurent Gbagbo penchent pour une admission d’acteurs de la société civile au sein de l’organe électoral. Si cette réforme passe, le Fpi tenterait de coopter des personnalités avec lesquelles il partage les mêmes vues. C’est cette stratégie que les ‘’frontistes’’ avaient déjà utilisé lors de l’élaboration de la nouvelle constitution en 2000, en noyautant la Commission consultative pour l’élaboration de la constitution. De son côté, la société civile ivoirienne, n’a pas encore abandonné son projet de voir intégrer dans les commissions de la Cei, des personnalités vraiment neutres, pour contrebalancer l’influence des acteurs politiques. « Ce que nous demandons, c’est la recomposition de la Cei, avec l’introduction, à dose acceptable, d’acteurs de la société civile. Il faut absolument revoir la composition de cette structure parce que c’est à cette seule condition que nous pourrons déboucher sur des élections incontestables », a redit hier Jean Bosson, chef de la mission d’observation électorale de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci). Selon ses confidences, la Csci devrait incessamment monter au créneau, pour appeler le nouveau pouvoir, à s’inspirer des modèles d’organes électoraux au Burkina Faso ou au Ghana. « Au Burkina Faso, par exemple, la commission électorale est proportionnellement constituée de représentants du pouvoir (1/3), de l’opposition (1/3) et de la société civile (1/3). S’agissant du Ghana, la commission est entièrement contrôlée par la société civile», a assuré M. Bosson.
Même si du côté de la Cei, personne ne veut s’engouffrer dans un débat sur la recomposition de cet organe électoral, les échauffements auxquels l’on assiste, laissent penser que la foire d’empoigne est quasi-inévitable. Une situation qui ne sera pas sans rappeler les palabres qui ont toujours existé, pour le contrôle de cet appareil important qui permet d’arriver au pouvoir. Au-delà de la reconstitution des équipements et de la réhabilitation des locaux, Youssouf Bakayoko, aura vraisemblablement d’autres soucis à se faire.
Marc Dossa
Même si elle ne sera pas forcément aussi spectaculaire comme par le passé, la foire d’empoigne pourrait bien reprendre ses droits. C’est que, très rapidement, l’organe en charge du processus électoral est appelé à reprendre du service sur fond de toilettage. En effet, après la défaite du candidat du Front populaire ivoirien (Fpi) aussi bien dans les urnes que sur le terrain, il va falloir remettre tout en ordre à la Cei, pour la poursuite du processus électoral. Avant l’organisation des élections législatives et des autres consultations locales, la recomposition de la Cei paraît une nécessité absolue dans la mesure où plusieurs commissaires centraux et autres cadres importants de l’organe électoral ivoirien, répondent absent à l’appel. Pour la plupart, membres de ‘’La majorité présidentielle (Lmp)’’, la coalition politique qui soutenait Laurent Gbagbo, ces cadres de la Cei sont entrés dans la clandestinité, depuis le départ forcé du pouvoir de l’ancien régime. Entre autres commissaires ‘’portés disparus’’ depuis la chute de Laurent Gbagbo, Damana Addia Pickas, Etienne Véhi Tokpa et le général Lago Daléba. Pour l’essentiel, ces commissaires ont été cooptés par les institutions de la République, aux mains de l’ancien régime. Indirectement, ils étaient donc chargés de défendre les intérêts de Lmp au sein de l’organe électoral ivoirien. Malgré ce renfort de taille, le clan Gbagbo n’a pu éviter de se faire coiffer au poteau par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) qui a gardé la main sur la Cei. Dans le nouvel environnement qui prévaut depuis le 11 avril, avec la déroute de l’ancien camp présidentiel, il va s’en dire que l’hégémonie du Rhdp au sein de la Cei,ne fera que se renforcer. Car, avec la volonté affichée d’Alassane Ouattara de voir s’organiser d’ici la fin de l’année, des législatives, avec la configuration actuelle de l’organe électoral, le remaniement des cadres Lmp représentant les institutions étatiques est quasi-inévitable. Un changement qui ne se fera pas sans accroc.
La refonte de la Cei, probable pomme de discorde
Le Fpi qui fait désormais, cavalier seul, a entrepris une réflexion, pour poser ses préalables dans la conduite des opérations électorales restantes. Elle a notamment mis sur pied, une commission chargée de statuer sur les refontes possibles à apporter à la Cei. Elle est dirigée par MM. Tapé Kipré et Bayoro Salomon, les deux porte-étendards du Fpi, dans la commission sortante. Même si ces deux cadres entendent garder le secret de leurs travaux jusqu’à demain, des sources bien introduites au Fpi, indiquent déjà que le parti à la rose, tient à un rééquilibrage des forces en présence à la Cei. Selon ces indiscrétions, les disciples de Laurent Gbagbo penchent pour une admission d’acteurs de la société civile au sein de l’organe électoral. Si cette réforme passe, le Fpi tenterait de coopter des personnalités avec lesquelles il partage les mêmes vues. C’est cette stratégie que les ‘’frontistes’’ avaient déjà utilisé lors de l’élaboration de la nouvelle constitution en 2000, en noyautant la Commission consultative pour l’élaboration de la constitution. De son côté, la société civile ivoirienne, n’a pas encore abandonné son projet de voir intégrer dans les commissions de la Cei, des personnalités vraiment neutres, pour contrebalancer l’influence des acteurs politiques. « Ce que nous demandons, c’est la recomposition de la Cei, avec l’introduction, à dose acceptable, d’acteurs de la société civile. Il faut absolument revoir la composition de cette structure parce que c’est à cette seule condition que nous pourrons déboucher sur des élections incontestables », a redit hier Jean Bosson, chef de la mission d’observation électorale de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci). Selon ses confidences, la Csci devrait incessamment monter au créneau, pour appeler le nouveau pouvoir, à s’inspirer des modèles d’organes électoraux au Burkina Faso ou au Ghana. « Au Burkina Faso, par exemple, la commission électorale est proportionnellement constituée de représentants du pouvoir (1/3), de l’opposition (1/3) et de la société civile (1/3). S’agissant du Ghana, la commission est entièrement contrôlée par la société civile», a assuré M. Bosson.
Même si du côté de la Cei, personne ne veut s’engouffrer dans un débat sur la recomposition de cet organe électoral, les échauffements auxquels l’on assiste, laissent penser que la foire d’empoigne est quasi-inévitable. Une situation qui ne sera pas sans rappeler les palabres qui ont toujours existé, pour le contrôle de cet appareil important qui permet d’arriver au pouvoir. Au-delà de la reconstitution des équipements et de la réhabilitation des locaux, Youssouf Bakayoko, aura vraisemblablement d’autres soucis à se faire.
Marc Dossa