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Société Publié le samedi 4 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Réconciliation et cohésion sociale / Académie ivoirienne des langues maternelles : La nécessité de recourir aux valeurs traditionnelles

« La vision et les propositions de l’académie ivoirienne des langues maternelles pour réussir le pari de la réconciliation et de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire ». C’est le thème qui a servi de prétexte au président de l’AILM (Académie ivoirienne des langues maternelles), le jeudi 2 juin 2011, au GRTO à Cocody-Danga, pour apporter la contribution des langues vernaculaires au processus de réconciliation et de paix en Côte d’Ivoire. Après un appel à la paix et au pardon lancé dans un langage tambouriné exécuté par le ‘’Adjrèma’’ – Tambour parleur (en langue Bron), Adoua Kouassi a fait savoir que malheureusement, la voie de la culture est moins explorée dans le processus de réconciliation en cours en Côte d’Ivoire. En guise de contribution à l’édification du « Vivre ensemble », le conférencier-président de l’AILM a recommandé à chaque Ivoirien de faire son mea-culpa, à pardonner sans condition et aucune restriction pour une réconciliation nationale réussie. Aussi, dira Adoua Kouassi, il faut résolument puiser de façon inlassable dans les valeurs culturelles ivoiriennes, en ravivant les alliances interethniques et la littérature orale (proverbes, les dogmes culturels). Toutefois, l’avocat-défenseur des langues maternelles, Adoua Kouassi, a souhaité l’anoblissement de l’environnement audio-visuel, en éludant les propos vindicatifs, séditieux et haineux. Souvent matérialisé, précisera-t-il, par la déchéance morale due à la diffusion par les médias - médias d’Etat - des programmes à caractère pornographique ou agressif et la ruée vers les styles vestimentaires provenant de l’étranger. Fort de cela, le président de l’AILM a suggéré à titre de mesures institutionnelles et politiques, une véritable révolution linguistique et culturelle. Suppléant à cette conférence le préfet de la région de la Vallée de Bandama (empêché), son collègue Sidiki Diakité (préfet de la région des Lagunes) a salué l’initiative de l’AILM, avant de déclarer : « Que tous les Ivoiriens vous entendent et que dans leurs comportements de tous les jours, ils mettent en pratique tous les enseignements afin de nous permettre de prévenir la survenance de guerre en Côte d’Ivoire ». Des messages forts prônant la réconciliation et la paix ont été prononcés par des adolescents dans la langue officielle (le Français) ainsi que dans les langues vernaculaires Malinké (Dioula), Sénoufo, Baoulé et Yacouba. Ce qui mit fin à la conférence publique.

Patrick Krou
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