Hamed Bakayoko,
(Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
Redonner aux préfets et aux policiers leurs lettres de noblesses
Le ministère de l’Intérieur n’est guère un lieu facile. Sans être un cadeau empoisonné, c’est à ce ministère qu’il revient tout de même de relever les premiers défis du Président Alassane Ouattara. Il s’agit de la sécurité et de la réconciliation. A preuve, les premières angoisses des Ivoiriens viennent de ce secteur. Qu’il soit pro-RHDP ou pro-LMP chaque Ivoirien rêve aujourd’hui de vivre dans un pays où il se sent en sécurité. Un pays où l’usager, le citoyen et l’opérateur économique n’est plus victime du racket policier. Un gros chantier. Les soldats venus du Nord ne se précipitent pas dans les casernes, les policiers ne se ruent pas dans les commissariats. Au point où l’Etat est contraint de leur donner leur solde en mains propres. La Police est un corps capricieux. Il en est de même des Préfets. Ceux-ci qui se considèrent comme un corps de souveraineté – à raison- sont tout aussi difficiles à manœuvrer que les hommes en tenue. Il faudra restaurer leur autorité et leur honneur. Le Préfet doit redevenir le vrai représentant du Chef de l’Etat avec tout ce que cela comporte. Avantages, apparats et pouvoirs. La Police et les Préfets sont indispensables à la réconciliation. Tous les deux sont en contact direct et permanent avec les populations. Voici entre autres les gros défis que doit relever le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Heureusement, il n’est pas à sa première expérience au Gouvernement. Il affectionne les défis. Et sait se donner les moyens de les relever. Avec son directeur de cabinet, l’ancien ministre Bamba Cheick Daniel, un « enfant de l’Intérieur », ils ont pris l’ampleur de la tâche. La quasi-totalité des Préfets et sous-préfets sont à leur poste. Ils ne sont pas malheureux. Les Policiers sortent de plus en plus du bois. Il n’y a de moins de moins de soldats dans les rues. La situation sécuritaire sans être satisfaisante s’améliore sur l’ensemble du territoire. Dans l’urgence, beaucoup a été fait. C’est de bons augures. Pour autant, rien n’est fait. Le ministre a promis une grande Police, moderne, professionnelle et respectée. Et aussi un Corps préfectoral à l’image du Président de la République et de ses ambitions pour le pays. Avant la fin de l’année, sa touche doit être visible.
Kafana Koné Gilbert
(Ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et la Solidarité)
Un chantier vaste, mais exaltant
On peut dire qu’il a le profil de l’emploi. Homme de devoir, Kafana Koné Gilbert est capable de donner un autre visage plus reluisant à ce département ministériel. Aussi, les défis qui l’attendent, sont-ils grands et dont le peuple attend avec impatience la réalisation. Les périodes post-crises ont toujours été des périodes de fortes demandes d’emplois. La crise ayant détruit ou entamé le tissu économique avec ses corolaires de mise en chômage, il va de soi que la population en particulier les jeunes, attendent beaucoup de ce ministère. En termes de chiffre, c’est 64% de la population en âge de travailler qui est sans emploi. Tandis que 48% n’ont pas un dollar par jour, donc sont pauvres. Le ministre Kafana doit également donner un autre visage aux Affaires sociales en adaptant les lois aux réalités actuelles. Le régime de retraite, la réorganisation des structures sous tutelle (CNPS, CGRAE) qui s’occupent de ces questions, sont autant de défis qui attendent le nouveau ministre des Affaires sociales. Aussi, est-il important qu’il s’entoure des techniciens du domaine dont la technicité, la compétence et surtout la probité ne font l’ombre d’aucun doute. La solidarité est un maillon fort de la gouvernance en Afrique. Kafana a déjà expérimenté à Yopougon, des fonds sociaux en direction des femmes en vue de leur permettre de s’insérer dans le tissu économique.
Adama Toungara
(Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie)
Faire d’Abidjan, le Koweït d’Afrique
Ingénieur en Pétrole, le domaine des mines n’a aucun secret pour lui. Manager d’entreprises privées, il a su donner à la Petroci, ses lettres de noblesse. Les défis qui l’attendent dans le domaine, est de faire de la Côte d’Ivoire, un grand pays producteur et exportateur de pétrole. Cela passe par la promotion des recherches de nouveaux gisements. Le code minier doit être révisé et adapté aux nouvelles donnes pour attirer les investisseurs étrangers.
Kandia Camara
(Ministre de l’Education nationale)
Ramener l’Education et l’excellence à l’école
S’il y a un secteur qui nécessite qu’on s’y attarde un peu, c’est bel et bien l’école. Tant les chantiers sont énormes. En dix ans de pouvoir, Laurent Gbagbo a fait de l’école ivoirienne qui était un substrat du miracle économique ivoirien, la dernière roue de la charrue. L’école sous Gbagbo s’est délitée. Pire, elle n’existe que de nom. Le niveau des écoliers et collégiens a considérablement baissé. En dix ans, les instituteurs et enseignants du secondaire étaient plus préoccupés à faire des grèves qu’à suivre leurs élèves. Surtout dans le public. Le pouvoir FPI qui, pourtant, était constitué d’enseignants n’a rien faire pour arranger les choses. S’il ne les narguait pas, Laurent Gbagbo passait tout son temps à leur faire de fausses promesses qui les maintenaient dans de faux espoirs jusqu’à la prochaine grève. Le taux d’absentéisme du coup, au niveau des enseignants s’est accru ces dernières années. Car l’affairisme et la démotivation ont pris le pas sur la conscience professionnelle et l’amour du métier. A côté de cela, l’éruption de la FESCI dans les lycées et collèges a conduit le système éducatif ivoirien sur les sentiers de la délinquance scolaire. Pour un oui ou pour non, quelques excités et agités pouvaient bloquer les cours et dicter leurs lois aux enseignants et à la majorité silencieuse qui n’aspire qu’à apprendre dans la quiétude. C’est donc tous ces problèmes que la nouvelle ministre chargée de l’Education nationale se doit de résoudre pour le bonheur des parents d’élève et pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Car c’est dès les classes du primaire et du secondaire que l’élite de demain qui doit gérer la Côte d’Ivoire, se prépare.
Cissé Ibrahima
(Ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique)
Redorer le blason de l’Université ivoirienne
La mission première du ministre Ibrahima Cissé est de redorer le blason de l’Ecole ivoirienne terni par une décennie de gangstérisme politique. La principale organisation scolaire et estudiantine, la FESCI, s’est comportée en une milice, un bras armé du défunt régime de la Refondation. Il urge d’assainir l’université de cette nébuleuse pour ainsi rappeler la paix, la quiétude à l’Ecole. Cette structure a semé la désolation et commis des crimes dans l’impunité totale. Le ministre Cissé doit attaquer le chantier de la revalorisation des diplômes ivoiriens. La réforme LMD doit être appliquée afin d’adapter le système universitaire ivoirien aux normes internationales en vigueur. Il doit également réformer l’enseignement privé supérieur. L’adéquation Formation-emploi doit être une préoccupation de premier ordre. Aujourd’hui, ministre du gouvernement issu de son parti politique, Cissé devrait avoir les coudées franches pour relever ces défis.
Mamadou Sangafowa Coulibaly,
(Ministre de l’Agriculture)
Parfaire la colonne vertébrale de notre économie
C’est un fleuron de l’économie nationale que garde Sangafowa Coulibaly. Longtemps, il a travaillé au ministère de l’Agriculture. Il en connaît donc les gros défis. Il s’agit de la fixation équitable des prix des matières premières notamment le café –cacao, de la pagaille de la filière anacarde, de l’exportation du café et cacao par le Ghana etc. Sans parler du reprofilage des pistes villageoises et du recensement des producteurs ivoiriens. C’est en tout cas un département que ce ministre connaît assez bien pour ne pas se tromper. Il lui faut garder cependant à l’esprit que ce gouvernement est celui d’Alassane Ouattara. Que les choses ne se passeront pas comme sous Laurent Gbagbo. En un mot, c’est l’intérêt des producteurs et celui de la Côte d’Ivoire qui priment. Ministre quelques mois avant les élections, nul ne doute qu’il fera un grand ministre. Autrement, Ouattara ne l’aurait pas désigné. Il attend qu’il soit à la hauteur de ses attentes.
Bandama Kouakou Maurice
(Ministre de la Culture et de la Francophonie)
Revaloriser la culture ivoirienne
L’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Bandama Maurice est un homme de culture. Il a obtenu plusieurs prix de littérature. Il sent la culture. La culture ivoirienne qui a connu des moments dans les années 90 sous le Pr. Henriette Dagri Diabaté, est l’ombre d’elle-même aujourd’hui. Le nouveau ministre devra relever le défi de la revalorisation de la culture. La gestion du BURIDA doit être tirée au clair et dépouillée de tout mercantilisme. La piraterie, une gangrène de l’industrie culturelle doit être éradiquée. L’application de la loi sur la copie privée. En termes clairs, le payement de taxes sur les CD vierges et autres clés USB, doit être une réalité.
Diakité Souleymane Coty
(Ministre de la Communication):
Repenser les médias et la presse
Rendre la presse ivoirienne dans son ensemble, très professionnelle, sans oublier d’améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes. Les défis qui attendent le nouveau ministre de la Communication sont énormes. Il devra, à défaut de mettre la barre haut, la maintenir au moins, là ou son prédécesseur Ibrahim Sy Savane l’a placée avant de quitter le gouvernement. La démocratie dans un pays se juge à l’aune de développement de la presse, dit-on. Le ministre Diakité Coty, en est conscient. Pour ce faire, il devra faire un état des lieux des différentes entreprises de presse privée. Le ministre aura tout aussi la responsabilité de donner un souffle nouveau aux médias d’Etat, notamment la chaîne de télévision publique afin qu’elle soit ce média qui réconcilie les Ivoiriens.
Mamadou Sanogo,
(Ministre de la Construction, de l’Assainissement et l’Urbanisme)
Mettre fin aux constructions anarchiques
C’est l’un des moins contesté. Mamadou Sanogo est ministre. Très peu trouve à redire. Il lui revient de mériter toute cette marque de confiance dans un ministère coutumier de la complaisance et des magouilles. Et pourtant un ministère clef dans le programme de gouvernement du Président Alassane Ouattara. Depuis longtemps, acquérir un terrain, obtenir un permis de construire sont un cauchemar pour le citoyen. Cela est le monopole de gros bonnets, de barons du pouvoir et d’hommes d’affaires véreux qui construisent à tout va. Les trottoirs, les espaces verts, les terrains d’autrui etc. tout est vendu et construit. On ne compte plus les constructions anarchiques. Les conflits fonciers sont courants. La Construction en Côte d’Ivoire, est un secteur qui écœure. Il a vraiment besoin d’un grand coup de balai. Il a besoin d’un ministre courageux, honnête, pas du tout affairiste, rigoureux, voir intransigeant. Ce sont des qualités qui ne manquent pas au ministre Sanogo. C’est sans doute pour quoi le choix du Président s’est porté sur lui pour diriger ce département. Il lui revient de relever ses défis et de faire honneur au Chef de l’Etat.
Gaoussou Touré
(Ministre des Transports)
Mettre de l’ordre dans un secteur désorganisé
Le secteur du transport, en Côte d’Ivoire, est le secteur où règne le plus le désordre. Il suffit d’aller dans les nombreuses gares qui pullulent sur tout le territoire national pour s’en convaincre et s’en rendre compte. Si ce n’est pas les cars, les minicars et les taxis qui garent n’importe comment, ce sont les nombreux syndicats qui se font la guerre sur le terrain. Parfois avec mort d’hommes. Le transport, en Côte d’Ivoire, surtout terrestre est un véritable casse-tête chinois. Les gouvernements qui se sont succédé en Côte d’Ivoire ont tenté plus ou moins d’y mettre de l’ordre. Mais en vain. Le nouveau ministre qui vient de prendre fonction doit non seulement s’atteler à mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans le milieu, mais aussi à réformer un secteur en constant expansion. Le transport terrestre assaini, c’est le paysan urbain qui est libéré et la violence qui y a cours réduit. Certains ont essayé et ont échoué. D’autres n’ont pas osé s’y attaquer. Il appartient au ministre Gaoussou Touré d’user de tact et de sagesse pour assainir le secteur des transports. S’il réussit, ce sera à son honneur et à son mérite.
Nabo Clément
(Ministre des Eaux et forêts):
Relever le défi de la déforestation
La forêt ivoirienne est en danger. La déforestation prend de l’ampleur et les parcs nationaux sont devenus les endroits de prédilection des braconniers et autres chasseurs de mauvais acabits. Il ne se passe pas de semaine sans que les forêts classées ne soient détruites par des individus qui se livrent à des actes répréhensibles. Les réserves et parcs nationaux ont pratiquement tous disparu. La face visible de cet iceberg est, à n’en point douter, l’état de délabrement total dans lequel se trouve le zoo national d’Abidjan. Autrefois envahi par les élèves, lycéens et étudiants ainsi que le public et les enfants, il est l’ombre de lui-même. Quant à la préservation de la flore, elle a semblé ne pas être la priorité des uns et des autres, encore moins des autorités compétentes. Le résultat? La Côte d’Ivoire a perdu de sa superbe, au sens propre de l’expression. C’est ici que se trouve toute la tâche qui attend le premier responsable du département des Eaux et Forêts. Il aura la lourde responsabilité de faire en sorte que la faune et la flore ivoirienne ne disparaissent pas.
Adama Bictogo,
(Ministre chargé de l’Intégration africaine)
Redonner confiance à la communauté africaine
C’est le retour des années Houphouët. En tout cas c’est ainsi que le Président Alassane Ouattara le conçoit. C’est ce qui explique l’instauration d’un ministère totalement dédié à l’intégration africaine. Depuis quelques décennies, l’intégration des communautés africaines en Côte d’Ivoire est mise à mal. Sous le régime Gbagbo, on pourrait même dire qu’elle n’a même pas existé. Il revient donc à Adama Bictogo de recoller les morceaux, d’être inventif, de rassurer les uns et les autres qu’on peut vivre et prospérer dans ce pays sans être un national. C’est un pan de la réconciliation qui lui a échu. Mais il ne s’agit pas seulement d’intégration communautaire. Les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et de nombreux pays africains ne ressemblent plus à rien. Le pays s’est fâché avec des pays amis de longue date. C’est un défi de les rassurer et de les ramener auprès de ce pays comme au temps du Conseil de l’Entente. Vraisemblablement, c’est un dossier cher au Chef de l’Etat. Et ce n’est pas un hasard s’il a confié ce département à Adama Bictogo. Il le sait très actif, inventif et gagneur. Il ne peut pas décevoir.
Kaba Niélé
(Ministre de Logement)
Donner un logement à chaque Ivoirien
Economiste, la ministre Kaba s’attèlera à appliquer l’un des volets importants du programme de Gouvernement de Ouattara. Il s’agit de la politique de logement. Le président Ouattara a promis de mettre en place, des mécanismes de sorte que chaque ivoirien puisse avoir un toit pour lui et à moindre coût. L’un des défis qui lui reste est certainement de rationnaliser la politique du prix des logements à Abidjan. Les propriétaires et les agences fixent les prix à la tête du client.
Anne Ouloto Désirée
(Ministre de la Salubrité urbaine)
Rendre les villes du pays propres
Le seul défi que la ministre Ouloto devra relever est de rendre propres les villes ivoiriennes. Il faut que les villes de Côte d’Ivoire soient salubres. Les moyens adéquats doivent être débloqués pour rendre propres les villes mangées par les ordures actuellement. Un changement de mentalité des populations est nécessaire à cet effet. Il lui faudra surtout une force de caractère et un peu plus de volonté pour d’abord opérer un changement de mentalité puis, par la suite édicter de nouveaux texte afin que chaque citoyen intègre les règles d’urgence comme ligne de conduite.
Motus :
Urgence
Le gouvernement est enfin là. Le maitre-mot a été donné par le Président de la République et son Premier ministre. Tout le monde doit se mettre au « Travail », ici et maintenant. Plus de répit, encore moins de repos et de délai de grâce. La trêve n’est plus de saison. Le peuple n’est pas prêt à en délivrer. Depuis sa délivrance des serres de la refondation, de ses bourreaux et victimaires, il n’a que des attentes. Plus de possibilités de le confiner dans un attentisme sans lendemain. Il n’est plus prêt à avaler des couleuvres et à contempler un grotesque miroir aux alouettes. Après dix ans de mensonges et de menteries, les Ivoiriens ne veulent plus entendre de vagues discours et de vaines flatteries. Ils sont véritablement « vaccinés », comme on le dit communément chez nous. Pour avoir été « les gaous » de la refondation, ils ne sont pas prêts à devenir les « gnatas » du nouveau pouvoir. Ils veulent l’école et les soins gratuits, les logements sociaux, le partage équitable des ressources, le travail, le retour de la prospérité… Autant de chantiers annoncés par le Président Ouattara. Qu’on ne vienne surtout pas nous dire de patienter encore ! « Ce qui est dit est dit », nous a-t-on enseigné. L’optimisme est de mise. Alassane Ouattara est un homme de parole, qui, au contraire des hommes à paroles qui nous ont gouvernés cette dernière décennie, « fait ce qu’il dit et dit ce qu’il va faire ». C’est pourquoi, les membres du gouvernement doivent être à la hauteur des ambitions du Président et de son Premier ministre. Les populations ne veulent plus être les dindons d’une nouvelle farce, tellement elles ont payé un lourd tribut sous la burlesque refondation. Il faut bien les comprendre ! Après la longue traversée du désert, les promesses et les litanies inopérantes, on ne peut qu’espérer le bout du tunnel. Après la caverne, vivement la lumière qui permet de croire en des lendemains meilleurs qui chantent la symphonie du bien-être et de la prospérité. La Côte d’Ivoire, dans toutes ses composantes, aspire à des temps bien cléments. Cela est possible avec la paire Ouattara-Soro
Bakary Nimaga
(Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
Redonner aux préfets et aux policiers leurs lettres de noblesses
Le ministère de l’Intérieur n’est guère un lieu facile. Sans être un cadeau empoisonné, c’est à ce ministère qu’il revient tout de même de relever les premiers défis du Président Alassane Ouattara. Il s’agit de la sécurité et de la réconciliation. A preuve, les premières angoisses des Ivoiriens viennent de ce secteur. Qu’il soit pro-RHDP ou pro-LMP chaque Ivoirien rêve aujourd’hui de vivre dans un pays où il se sent en sécurité. Un pays où l’usager, le citoyen et l’opérateur économique n’est plus victime du racket policier. Un gros chantier. Les soldats venus du Nord ne se précipitent pas dans les casernes, les policiers ne se ruent pas dans les commissariats. Au point où l’Etat est contraint de leur donner leur solde en mains propres. La Police est un corps capricieux. Il en est de même des Préfets. Ceux-ci qui se considèrent comme un corps de souveraineté – à raison- sont tout aussi difficiles à manœuvrer que les hommes en tenue. Il faudra restaurer leur autorité et leur honneur. Le Préfet doit redevenir le vrai représentant du Chef de l’Etat avec tout ce que cela comporte. Avantages, apparats et pouvoirs. La Police et les Préfets sont indispensables à la réconciliation. Tous les deux sont en contact direct et permanent avec les populations. Voici entre autres les gros défis que doit relever le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Heureusement, il n’est pas à sa première expérience au Gouvernement. Il affectionne les défis. Et sait se donner les moyens de les relever. Avec son directeur de cabinet, l’ancien ministre Bamba Cheick Daniel, un « enfant de l’Intérieur », ils ont pris l’ampleur de la tâche. La quasi-totalité des Préfets et sous-préfets sont à leur poste. Ils ne sont pas malheureux. Les Policiers sortent de plus en plus du bois. Il n’y a de moins de moins de soldats dans les rues. La situation sécuritaire sans être satisfaisante s’améliore sur l’ensemble du territoire. Dans l’urgence, beaucoup a été fait. C’est de bons augures. Pour autant, rien n’est fait. Le ministre a promis une grande Police, moderne, professionnelle et respectée. Et aussi un Corps préfectoral à l’image du Président de la République et de ses ambitions pour le pays. Avant la fin de l’année, sa touche doit être visible.
Kafana Koné Gilbert
(Ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et la Solidarité)
Un chantier vaste, mais exaltant
On peut dire qu’il a le profil de l’emploi. Homme de devoir, Kafana Koné Gilbert est capable de donner un autre visage plus reluisant à ce département ministériel. Aussi, les défis qui l’attendent, sont-ils grands et dont le peuple attend avec impatience la réalisation. Les périodes post-crises ont toujours été des périodes de fortes demandes d’emplois. La crise ayant détruit ou entamé le tissu économique avec ses corolaires de mise en chômage, il va de soi que la population en particulier les jeunes, attendent beaucoup de ce ministère. En termes de chiffre, c’est 64% de la population en âge de travailler qui est sans emploi. Tandis que 48% n’ont pas un dollar par jour, donc sont pauvres. Le ministre Kafana doit également donner un autre visage aux Affaires sociales en adaptant les lois aux réalités actuelles. Le régime de retraite, la réorganisation des structures sous tutelle (CNPS, CGRAE) qui s’occupent de ces questions, sont autant de défis qui attendent le nouveau ministre des Affaires sociales. Aussi, est-il important qu’il s’entoure des techniciens du domaine dont la technicité, la compétence et surtout la probité ne font l’ombre d’aucun doute. La solidarité est un maillon fort de la gouvernance en Afrique. Kafana a déjà expérimenté à Yopougon, des fonds sociaux en direction des femmes en vue de leur permettre de s’insérer dans le tissu économique.
Adama Toungara
(Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie)
Faire d’Abidjan, le Koweït d’Afrique
Ingénieur en Pétrole, le domaine des mines n’a aucun secret pour lui. Manager d’entreprises privées, il a su donner à la Petroci, ses lettres de noblesse. Les défis qui l’attendent dans le domaine, est de faire de la Côte d’Ivoire, un grand pays producteur et exportateur de pétrole. Cela passe par la promotion des recherches de nouveaux gisements. Le code minier doit être révisé et adapté aux nouvelles donnes pour attirer les investisseurs étrangers.
Kandia Camara
(Ministre de l’Education nationale)
Ramener l’Education et l’excellence à l’école
S’il y a un secteur qui nécessite qu’on s’y attarde un peu, c’est bel et bien l’école. Tant les chantiers sont énormes. En dix ans de pouvoir, Laurent Gbagbo a fait de l’école ivoirienne qui était un substrat du miracle économique ivoirien, la dernière roue de la charrue. L’école sous Gbagbo s’est délitée. Pire, elle n’existe que de nom. Le niveau des écoliers et collégiens a considérablement baissé. En dix ans, les instituteurs et enseignants du secondaire étaient plus préoccupés à faire des grèves qu’à suivre leurs élèves. Surtout dans le public. Le pouvoir FPI qui, pourtant, était constitué d’enseignants n’a rien faire pour arranger les choses. S’il ne les narguait pas, Laurent Gbagbo passait tout son temps à leur faire de fausses promesses qui les maintenaient dans de faux espoirs jusqu’à la prochaine grève. Le taux d’absentéisme du coup, au niveau des enseignants s’est accru ces dernières années. Car l’affairisme et la démotivation ont pris le pas sur la conscience professionnelle et l’amour du métier. A côté de cela, l’éruption de la FESCI dans les lycées et collèges a conduit le système éducatif ivoirien sur les sentiers de la délinquance scolaire. Pour un oui ou pour non, quelques excités et agités pouvaient bloquer les cours et dicter leurs lois aux enseignants et à la majorité silencieuse qui n’aspire qu’à apprendre dans la quiétude. C’est donc tous ces problèmes que la nouvelle ministre chargée de l’Education nationale se doit de résoudre pour le bonheur des parents d’élève et pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Car c’est dès les classes du primaire et du secondaire que l’élite de demain qui doit gérer la Côte d’Ivoire, se prépare.
Cissé Ibrahima
(Ministre de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique)
Redorer le blason de l’Université ivoirienne
La mission première du ministre Ibrahima Cissé est de redorer le blason de l’Ecole ivoirienne terni par une décennie de gangstérisme politique. La principale organisation scolaire et estudiantine, la FESCI, s’est comportée en une milice, un bras armé du défunt régime de la Refondation. Il urge d’assainir l’université de cette nébuleuse pour ainsi rappeler la paix, la quiétude à l’Ecole. Cette structure a semé la désolation et commis des crimes dans l’impunité totale. Le ministre Cissé doit attaquer le chantier de la revalorisation des diplômes ivoiriens. La réforme LMD doit être appliquée afin d’adapter le système universitaire ivoirien aux normes internationales en vigueur. Il doit également réformer l’enseignement privé supérieur. L’adéquation Formation-emploi doit être une préoccupation de premier ordre. Aujourd’hui, ministre du gouvernement issu de son parti politique, Cissé devrait avoir les coudées franches pour relever ces défis.
Mamadou Sangafowa Coulibaly,
(Ministre de l’Agriculture)
Parfaire la colonne vertébrale de notre économie
C’est un fleuron de l’économie nationale que garde Sangafowa Coulibaly. Longtemps, il a travaillé au ministère de l’Agriculture. Il en connaît donc les gros défis. Il s’agit de la fixation équitable des prix des matières premières notamment le café –cacao, de la pagaille de la filière anacarde, de l’exportation du café et cacao par le Ghana etc. Sans parler du reprofilage des pistes villageoises et du recensement des producteurs ivoiriens. C’est en tout cas un département que ce ministre connaît assez bien pour ne pas se tromper. Il lui faut garder cependant à l’esprit que ce gouvernement est celui d’Alassane Ouattara. Que les choses ne se passeront pas comme sous Laurent Gbagbo. En un mot, c’est l’intérêt des producteurs et celui de la Côte d’Ivoire qui priment. Ministre quelques mois avant les élections, nul ne doute qu’il fera un grand ministre. Autrement, Ouattara ne l’aurait pas désigné. Il attend qu’il soit à la hauteur de ses attentes.
Bandama Kouakou Maurice
(Ministre de la Culture et de la Francophonie)
Revaloriser la culture ivoirienne
L’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Bandama Maurice est un homme de culture. Il a obtenu plusieurs prix de littérature. Il sent la culture. La culture ivoirienne qui a connu des moments dans les années 90 sous le Pr. Henriette Dagri Diabaté, est l’ombre d’elle-même aujourd’hui. Le nouveau ministre devra relever le défi de la revalorisation de la culture. La gestion du BURIDA doit être tirée au clair et dépouillée de tout mercantilisme. La piraterie, une gangrène de l’industrie culturelle doit être éradiquée. L’application de la loi sur la copie privée. En termes clairs, le payement de taxes sur les CD vierges et autres clés USB, doit être une réalité.
Diakité Souleymane Coty
(Ministre de la Communication):
Repenser les médias et la presse
Rendre la presse ivoirienne dans son ensemble, très professionnelle, sans oublier d’améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes. Les défis qui attendent le nouveau ministre de la Communication sont énormes. Il devra, à défaut de mettre la barre haut, la maintenir au moins, là ou son prédécesseur Ibrahim Sy Savane l’a placée avant de quitter le gouvernement. La démocratie dans un pays se juge à l’aune de développement de la presse, dit-on. Le ministre Diakité Coty, en est conscient. Pour ce faire, il devra faire un état des lieux des différentes entreprises de presse privée. Le ministre aura tout aussi la responsabilité de donner un souffle nouveau aux médias d’Etat, notamment la chaîne de télévision publique afin qu’elle soit ce média qui réconcilie les Ivoiriens.
Mamadou Sanogo,
(Ministre de la Construction, de l’Assainissement et l’Urbanisme)
Mettre fin aux constructions anarchiques
C’est l’un des moins contesté. Mamadou Sanogo est ministre. Très peu trouve à redire. Il lui revient de mériter toute cette marque de confiance dans un ministère coutumier de la complaisance et des magouilles. Et pourtant un ministère clef dans le programme de gouvernement du Président Alassane Ouattara. Depuis longtemps, acquérir un terrain, obtenir un permis de construire sont un cauchemar pour le citoyen. Cela est le monopole de gros bonnets, de barons du pouvoir et d’hommes d’affaires véreux qui construisent à tout va. Les trottoirs, les espaces verts, les terrains d’autrui etc. tout est vendu et construit. On ne compte plus les constructions anarchiques. Les conflits fonciers sont courants. La Construction en Côte d’Ivoire, est un secteur qui écœure. Il a vraiment besoin d’un grand coup de balai. Il a besoin d’un ministre courageux, honnête, pas du tout affairiste, rigoureux, voir intransigeant. Ce sont des qualités qui ne manquent pas au ministre Sanogo. C’est sans doute pour quoi le choix du Président s’est porté sur lui pour diriger ce département. Il lui revient de relever ses défis et de faire honneur au Chef de l’Etat.
Gaoussou Touré
(Ministre des Transports)
Mettre de l’ordre dans un secteur désorganisé
Le secteur du transport, en Côte d’Ivoire, est le secteur où règne le plus le désordre. Il suffit d’aller dans les nombreuses gares qui pullulent sur tout le territoire national pour s’en convaincre et s’en rendre compte. Si ce n’est pas les cars, les minicars et les taxis qui garent n’importe comment, ce sont les nombreux syndicats qui se font la guerre sur le terrain. Parfois avec mort d’hommes. Le transport, en Côte d’Ivoire, surtout terrestre est un véritable casse-tête chinois. Les gouvernements qui se sont succédé en Côte d’Ivoire ont tenté plus ou moins d’y mettre de l’ordre. Mais en vain. Le nouveau ministre qui vient de prendre fonction doit non seulement s’atteler à mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans le milieu, mais aussi à réformer un secteur en constant expansion. Le transport terrestre assaini, c’est le paysan urbain qui est libéré et la violence qui y a cours réduit. Certains ont essayé et ont échoué. D’autres n’ont pas osé s’y attaquer. Il appartient au ministre Gaoussou Touré d’user de tact et de sagesse pour assainir le secteur des transports. S’il réussit, ce sera à son honneur et à son mérite.
Nabo Clément
(Ministre des Eaux et forêts):
Relever le défi de la déforestation
La forêt ivoirienne est en danger. La déforestation prend de l’ampleur et les parcs nationaux sont devenus les endroits de prédilection des braconniers et autres chasseurs de mauvais acabits. Il ne se passe pas de semaine sans que les forêts classées ne soient détruites par des individus qui se livrent à des actes répréhensibles. Les réserves et parcs nationaux ont pratiquement tous disparu. La face visible de cet iceberg est, à n’en point douter, l’état de délabrement total dans lequel se trouve le zoo national d’Abidjan. Autrefois envahi par les élèves, lycéens et étudiants ainsi que le public et les enfants, il est l’ombre de lui-même. Quant à la préservation de la flore, elle a semblé ne pas être la priorité des uns et des autres, encore moins des autorités compétentes. Le résultat? La Côte d’Ivoire a perdu de sa superbe, au sens propre de l’expression. C’est ici que se trouve toute la tâche qui attend le premier responsable du département des Eaux et Forêts. Il aura la lourde responsabilité de faire en sorte que la faune et la flore ivoirienne ne disparaissent pas.
Adama Bictogo,
(Ministre chargé de l’Intégration africaine)
Redonner confiance à la communauté africaine
C’est le retour des années Houphouët. En tout cas c’est ainsi que le Président Alassane Ouattara le conçoit. C’est ce qui explique l’instauration d’un ministère totalement dédié à l’intégration africaine. Depuis quelques décennies, l’intégration des communautés africaines en Côte d’Ivoire est mise à mal. Sous le régime Gbagbo, on pourrait même dire qu’elle n’a même pas existé. Il revient donc à Adama Bictogo de recoller les morceaux, d’être inventif, de rassurer les uns et les autres qu’on peut vivre et prospérer dans ce pays sans être un national. C’est un pan de la réconciliation qui lui a échu. Mais il ne s’agit pas seulement d’intégration communautaire. Les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et de nombreux pays africains ne ressemblent plus à rien. Le pays s’est fâché avec des pays amis de longue date. C’est un défi de les rassurer et de les ramener auprès de ce pays comme au temps du Conseil de l’Entente. Vraisemblablement, c’est un dossier cher au Chef de l’Etat. Et ce n’est pas un hasard s’il a confié ce département à Adama Bictogo. Il le sait très actif, inventif et gagneur. Il ne peut pas décevoir.
Kaba Niélé
(Ministre de Logement)
Donner un logement à chaque Ivoirien
Economiste, la ministre Kaba s’attèlera à appliquer l’un des volets importants du programme de Gouvernement de Ouattara. Il s’agit de la politique de logement. Le président Ouattara a promis de mettre en place, des mécanismes de sorte que chaque ivoirien puisse avoir un toit pour lui et à moindre coût. L’un des défis qui lui reste est certainement de rationnaliser la politique du prix des logements à Abidjan. Les propriétaires et les agences fixent les prix à la tête du client.
Anne Ouloto Désirée
(Ministre de la Salubrité urbaine)
Rendre les villes du pays propres
Le seul défi que la ministre Ouloto devra relever est de rendre propres les villes ivoiriennes. Il faut que les villes de Côte d’Ivoire soient salubres. Les moyens adéquats doivent être débloqués pour rendre propres les villes mangées par les ordures actuellement. Un changement de mentalité des populations est nécessaire à cet effet. Il lui faudra surtout une force de caractère et un peu plus de volonté pour d’abord opérer un changement de mentalité puis, par la suite édicter de nouveaux texte afin que chaque citoyen intègre les règles d’urgence comme ligne de conduite.
Motus :
Urgence
Le gouvernement est enfin là. Le maitre-mot a été donné par le Président de la République et son Premier ministre. Tout le monde doit se mettre au « Travail », ici et maintenant. Plus de répit, encore moins de repos et de délai de grâce. La trêve n’est plus de saison. Le peuple n’est pas prêt à en délivrer. Depuis sa délivrance des serres de la refondation, de ses bourreaux et victimaires, il n’a que des attentes. Plus de possibilités de le confiner dans un attentisme sans lendemain. Il n’est plus prêt à avaler des couleuvres et à contempler un grotesque miroir aux alouettes. Après dix ans de mensonges et de menteries, les Ivoiriens ne veulent plus entendre de vagues discours et de vaines flatteries. Ils sont véritablement « vaccinés », comme on le dit communément chez nous. Pour avoir été « les gaous » de la refondation, ils ne sont pas prêts à devenir les « gnatas » du nouveau pouvoir. Ils veulent l’école et les soins gratuits, les logements sociaux, le partage équitable des ressources, le travail, le retour de la prospérité… Autant de chantiers annoncés par le Président Ouattara. Qu’on ne vienne surtout pas nous dire de patienter encore ! « Ce qui est dit est dit », nous a-t-on enseigné. L’optimisme est de mise. Alassane Ouattara est un homme de parole, qui, au contraire des hommes à paroles qui nous ont gouvernés cette dernière décennie, « fait ce qu’il dit et dit ce qu’il va faire ». C’est pourquoi, les membres du gouvernement doivent être à la hauteur des ambitions du Président et de son Premier ministre. Les populations ne veulent plus être les dindons d’une nouvelle farce, tellement elles ont payé un lourd tribut sous la burlesque refondation. Il faut bien les comprendre ! Après la longue traversée du désert, les promesses et les litanies inopérantes, on ne peut qu’espérer le bout du tunnel. Après la caverne, vivement la lumière qui permet de croire en des lendemains meilleurs qui chantent la symphonie du bien-être et de la prospérité. La Côte d’Ivoire, dans toutes ses composantes, aspire à des temps bien cléments. Cela est possible avec la paire Ouattara-Soro
Bakary Nimaga