Le Révérend-Pasteur Ediémou Blin Jacob, chef du diocèse de l’Eglise du Christianisme Céleste de Côte d’Ivoire, est formel. Pour lui, les leaders religieux ont joué leur partition dans la résolution de la crise postélectorale. En sa qualité de président du Forum des Confessions religieuses, il se prononce aussi sur le processus de réconciliation nationale.
Le Patriote: Lors d’un séminaire organisé au siège de votre Eglise, vous avez conseillé au Président de la République de «marcher selon le plan de Dieu» s’il veut réussir sa mission. Quel est ce plan que Dieu vous a révélé et que vous lui conseillez de suivre?
Révérend Edémou Blin Jacob: Je voudrais vous remercier et dire que, dans ce pays où nous vivons et pour tout individu, Dieu a un projet dès la naissance. Et tout est spirituel. Rien n’est matériel. Tout est à Dieu et tout appartient à Dieu. Personne n’est là pour lui-même. Dieu a un plan pour la Côte d’Ivoire et Satan aussi a un plan pour la Côte d’Ivoire. Les plans marchent ensemble. Les yeux du commun des mortels ne le voient pas. Le président Ouattara est là pour relever un défi divin. Pour dire à tout le monde que Dieu appartient à Dieu qui est le créateur et l‘homme appartient à Dieu. Tout appartient à Dieu. Le reste est créature. Donc pour ceux qui ne le savent pas, le président Ouattara est le pion de Dieu. Il l’a choisi à ce moment précis pour prouver qu’il est Dieu et que l’homme est homme. Notre prière, c’est que le président Ouattara marche selon le plan de Dieu. Oui, c’est Dieu qui l’a choisi pour relever un défi. Celui de dire à tout homme qu’il n’est rien et que Dieu est Dieu. Et maintenant si le président Ouattara marche selon le plan de Dieu, eh bien, nous verrons tous qu’effectivement, Dieu a choisi une seule personne qu’il bénit. Si nous suivons cette personne, nous serons aussi bénis. C’est la Côte d’Ivoire qui avait choisi Houphouët-Boigny pour diriger le pays. Et nous avons vu ce qu’il a fait. On peut lui reprocher certaines choses, c’est humain, mais il a démontré qu’il y a un seul Dieu. Même s’il y a plusieurs religions. C’est pour quoi, je dis que le président Ouattara en suivant le plan de Dieu, Dieu va le prendre pour rehausser notre pays.
LP: Dans la crise que le pays a connu ces derniers mois, que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous les leaders religieux, avez été complices de ce qui est arrivé à cause de votre silence?
Rev. EBJ: Je ne crois pas que les leaders religieux aient été complices de ce qui est arrivé au pays. Chacun a son travail. Au sein du Forum des confessions religieuses, nous pensons avoir joué notre rôle. Que voulait la Côte d’Ivoire? Elle voulait la paix pour aller aux élections. Nous avons prié, jeûné, fait des prières inter-religieuses soit dans les mosquées, soit dans les églises. Tout le monde l’a vu. Et nous sommes allés aux élections avec un taux de participation jamais atteint dans certains pays, même dans les grandes démocraties. Tout s’est bien passé jusqu’au moment de la proclamation des résultats. Chacun a sa place dans le pays. C’est lorsqu’on ne connaît pas sa place, on se mêle des affaires des autres. Dès que nous sommes allés aux élections et que celles-ci se sont déroulées dans les conditions que tout le monde sait, notre tâche était terminée. Le Forum a rencontré tous les leaders politiques, y compris le Représentant spécial des Nations Unies en Côte d’Ivoire, YJ Choi. Quand il nous a dit qu’il devait certifier les résultats des élections, nous lui avons demandé à quel titre il allait le faire? Il nous répondu, ‘’selon les accords’’. Comme nous n’étions pas partie prenante aux accords, nous avons dit ‘’amen’’. Attention, si vous ne mettez pas la faute sur les hommes politiques qui n’ont pas eu le courage d’accepter et d’appliquer ce qu’ils ont dit, ne mettez pas cela sur les religieux. Dieu ne se mêle pas de ce que chacun doit faire. C’est humain et matériel. Et je vous ai dit déjà que Dieu ne se mêle pas de ce qui est matériel.
LP: Oui mais Révérend, qu’avez-vous fait concrètement après les élections, surtout après la proclamation des résultats par la CEI, et qu’on voyait visiblement que les choses allaient se gâter?
Rev. EBJ: Le vendredi 2 en question (NDLR vendredi 2 décembre), avant qu’il ne proclame les résultats au nom du Conseil constitutionnel, on était chez Yao N’Dré, de 11 h 30 à 14 h. Nous avons dit, en particulier Ediémou a dit ceci: ‘’ Tu es tellement religieux que tu es notre Dieu en ce moment-là. La parole de Dieu vient de me dire qu’il ne faut pas aller annuler ce que tu veux annuler. Mais que le vote est suspendu dans ces régions, on va revoter. Pour l’heure, voici les résultats. Si tu annules les résultats on est foutus’’. Il m’a répondu que le président l’appelle, il s’est levé et Il est parti. On connaît la suite. Nous marchons sur des lois. Et les lois dont nous disposons ne lui permettent pas d’annuler ce qu’il a annulé. Il y a des conséquences. Et quand il a fini, ce sont des hommes de loi qui devaient parler. Certaines personnes n’ont pas eu le courage de dire la vérité au moment où il le fallait. Certains hommes religieux, pour se nourrir, mentent. Nous n’aimons pas mentir. Les hommes politiques aussi pour se nourrir mentent, alors ils ont joué le jeu. Et ce qui est arrivé est arrivé. Tout cela pour dire que les religieux ont fait leur travail, mais l’homme même est né dans le péché et le diable est le père du mensonge. Dieu c’est la vérité. Nous avons le devoir de dire la vérité, rien que la vérité, quel que soit ce qui va arriver, il faut toujours dire la vérité car la vérité c’est Dieu. En clair, je veux dire que nous n’avons pas eu de héros en Côte d’Ivoire au moment voulu. Et dans ce cas, aucun religieux ne pouvait encore aller parler. Nous avions déjà parlé aux uns et aux autres y compris à Yao-N’Dré. On avait déjà dit notre vérité. On ne pouvait pas aller dire encore quoi que ce soit. Dieu n’allait plus nous écouter. C’est dans le temple que Dieu parle. Et au cours des réunions où il y a des gens, Dieu parle. Mais, il ne parle plus à la place des autres. Le Curé qui a fait une confession, c’est fini. Donc, nous avons joué notre rôle. Mais les gens n’ont pas voulu accepter ce qu’ils ont dit. C’est cela. Et c’est la sanction que nous avons vécu ces derniers mois. Nous disons ‘’yako’’ à tous ceux qui ont perdu des êtres chers et des biens. Et souhaitons un prompt rétablissement à tous les malades. Mais on pouvait éviter tout cela sans nous battre, si les gens avaient accepté leur signature. Je me rappelle encore quand le président Compaoré est arrivé en Côte d’Ivoire, tous les candidats ont juré d’accepter les résultats des urnes.
LP: Le président de la République a mis sur pied la commission ‘’Dialogue-vérité et réconciliation’’ présidée par le Premier ministre Charles Konan Banny. En tant que leader religieux, quels conseils lui donneriez-vous pour qu’il réussisse sa mission?
Rev. EBJ: Le Premier ministre Banny est une personnalité. Il ne m’a pas consulté. Et dans notre coutume africaine, donner des conseils, peut s’avérer dans ce cas, être de l’insolence. Nous allons prier pour lui afin que sa mission réussisse. Parce que ce n’est pas une petite mission qu’on lui a confiée. La réconciliation, c’est Dieu qui est la réconciliation. Et quelle réconciliation nous voulons? Je vous ai dit plus haut que tout est spirituel. Dieu a montré que c’est lui qui domine. Si nous rentrons en Dieu, eh bien c’est fini. On va reconstruire une nouvelle Côte d’Ivoire. Il a choisi le Cheick Boikary Fofana et l’Evêque Ahouana pour le seconder. La logique aurait voulu que pour ces choses-là, il appelle tous les religieux pour que nous causions ensemble pour soutenir nos frères. La réconciliation, ce n’est pas un mot, c’est un acte, c’est une cérémonie, c’est un sacrifice. Pour réconcilier l’homme et Dieu, Dieu a mis son fils, le sang de Jésus-Christ. Chez les musulmans, il y a eu le sang du bélier. Ces choses ont été établies pour que nous puissions nous appuyer là-dessus. Je voudrais conseiller, ce n’est pas une obligation, mais parce que vous m’avez posé la question, alors je le suggère. Avant sa mort, le Prophète Papa Nouveau a dit que de son vivant, il n’y aura jamais de guerre en Côte d’Ivoire. Et je lui ai demandé ‘’mais et après vous’’? Il n’a pas répondu. Mais ce que je voulais ajouter c’est que le président Houphouët-Boigny se rendait souvent à Toukouzou Hosalem, dans le village de Papa Nouveau. Le président Bédié aussi. Quand il était encore secrétaire général du FPI, Laurent Gbagbo se rendait à Toukouzou. Mais, président, il n’y a jamais mis les pieds. En 2000, quand le président Guéi a quitté le pouvoir et que la situation était tendue, c’est à Toukouzou qu’il est allé se réfugier. La situation politique s’est calmée. Ce que je veux dire, c’est de demander aux enfants de Papa Nouveau pour que nous nous rendions à Toukouzou pour y faire une prière pour la réconciliation des Ivoiriens. Parce que Dieu passe aussi par nos prophètes africains pour que nous travaillions. C’est pourquoi, pour une bonne harmonie et pour aider le gouvernement, j’ouvre la parenthèse en demandant d’aller prier à Toukouzou.
LP: Vous êtes connu pour vos révélations qui se sont toujours réalisées. La dernière en date, c’est celle faite au Premier ministre à qui vous auriez demandé de l’aide pour prier afin que la crise post-électorale soit résolue en six jours. Pourquoi a-t-elle duré six mois?
Rev. EBJ: La Côte d’Ivoire est placée sous l’autorité de Dieu. Mais le pays a un esprit. En 2000, cet esprit-là était là. Et il est encore là. C’est un esprit de vérité. Selon cet esprit de vérité, que tu aies des armes ou pas, la vérité de Dieu triomphe toujours. J’ai dit à un de vos confrères, que pour les élections de 2010, le vainqueur s’appellera Alassane Ouattara. Mais que par la suite, il y aurait un combat Gbagbo-Ouattara. Le président Gbagbo avait dit que les élections auraient lieu en mars 2010. J’ai fait une interview dans un journal pour dire que ce mois de mars-là, n’est pas le choix de Dieu. Une chose est sûre. Il y aura les élections en 2010, et que les Ivoiriens auront un président, mais pas dans le mois de mars comme l’avait annoncé le président Gbagbo. Toutes ces prophéties se sont réalisées. Pour en revenir à la révélation faite au Premier ministre Guillaume Soro, effectivement, je lui ai demandé les moyens pour que ce que j’ai appelé ‘’combat Gbagbo-Ouattara’’, ne dure que six jours. C’est-à-dire du 28 novembre au 4 décembre 2010. Mais si on ne fait pas attention cela durera six mois, soit, un jour égal à un mois, Nombres Chapitre 14 V 34. Je n’ai pas eu les moyens, et la crise a duré les six mois. C’est tout.
LP: Qu'est ce que le président de la République doit faire, selon vous, pour réussir la mission que les Ivoiriens lui ont confiée?
Rev. EBJ: La Côte d'Ivoire a une bénédiction particulière de Dieu. Dieu a choisi le Président Houphouët-Boigny pour la diriger. Le Président Houphouët s'est appuyé sur Dieu. La parfaite démonstration a été cette phrase qu'il a dite quand le diable voulait qu'il ferme l'Eglise du Christianisme Céleste que presque toute la Côte d'Ivoire d'alors appelait, ‘’Eglise multipliez- vous’’. Il a dit: «Je ne fermerai aucune Eglise même l'Eglise d'Ediémou, je ne sais pas, quelle prière va me sauver». Le Président Félix Houphouët-Boigny n'a jamais prononcé le nom de notre Eglise, mais il disait toujours l’Eglise d'Ediémou. Oui le Président Houphouët craignait Dieu et savait que Dieu est dans le pays. Il s'est appuyé sur sa femme maman Kady la musulmane d'Abengourou.
Puisque c'est le Président Houphouët qui a vu-grâce à Dieu son talent, alors Houphouët est le maître et Ouattara, le disciple. Or, un disciple accompli est égal à son maître. Houphouët est son père; tel père tel fils. Alors le président Alassane Ouattara doit suivre les traces du Président Houphouët pour réussir sa mission
Le Président Alassane doit s’appuyer sur sa femme qui est une étoile de Dieu qui fait partie des femmes: «Ce que Femme veut Dieu veut et non ce que le démon veut femme veut.»
Il doit s'appuyer sur son talent et son expérience pour avoir fait ses études dans les grands Pays et travaillé auprès des personnalités importantes. «Nul ne remplace l'expérience», dit-on. Par ailleurs, Dieu a élu 50 personnes pour ce pays. Parmi elles, 5 sont les gardiens du pays spirituellement. Il y a des religieux et des Laïcs. Sur les 5, deux ont été rappelés à Dieu; le Président Houphouët et le Prophète Papa Nouveau. Il reste trois dont deux Religieux et un laïc. Dieu va l'aider à les identifier pour avoir leur aide.
Il doit s'appuyer sur la fidélité envers ceux à qui il a fait confiance car la fidélité paie. C’est le cas du ministre Hamed Bakayoko actuellement Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. En outre, le président Ouattara ne doit pas oublier d'entretenir la flamme du 2ème tour entre lui et les autres membres de leur alliance (RHDP) pour éviter le clash. Le combat est là jusqu'en Novembre 2012. Mais il doit être très vigilant pour le second semestre de l'an 2011. Le reste de la révélation suivra. Dieu est Dieu et le Créateur, l'homme est créature et poussière. (…) On a dit que j’étais devenu fou quand j’ai tout abandonné pour marcher les pieds nus. C’est Dieu qui m’a appelé pour le servir. Les gens ne m’ont pas suffisamment écouté. Ou du moins, on m’écoute mais un peu à retardement.
Réalisée par Yves-M. ABIET
Le Patriote: Lors d’un séminaire organisé au siège de votre Eglise, vous avez conseillé au Président de la République de «marcher selon le plan de Dieu» s’il veut réussir sa mission. Quel est ce plan que Dieu vous a révélé et que vous lui conseillez de suivre?
Révérend Edémou Blin Jacob: Je voudrais vous remercier et dire que, dans ce pays où nous vivons et pour tout individu, Dieu a un projet dès la naissance. Et tout est spirituel. Rien n’est matériel. Tout est à Dieu et tout appartient à Dieu. Personne n’est là pour lui-même. Dieu a un plan pour la Côte d’Ivoire et Satan aussi a un plan pour la Côte d’Ivoire. Les plans marchent ensemble. Les yeux du commun des mortels ne le voient pas. Le président Ouattara est là pour relever un défi divin. Pour dire à tout le monde que Dieu appartient à Dieu qui est le créateur et l‘homme appartient à Dieu. Tout appartient à Dieu. Le reste est créature. Donc pour ceux qui ne le savent pas, le président Ouattara est le pion de Dieu. Il l’a choisi à ce moment précis pour prouver qu’il est Dieu et que l’homme est homme. Notre prière, c’est que le président Ouattara marche selon le plan de Dieu. Oui, c’est Dieu qui l’a choisi pour relever un défi. Celui de dire à tout homme qu’il n’est rien et que Dieu est Dieu. Et maintenant si le président Ouattara marche selon le plan de Dieu, eh bien, nous verrons tous qu’effectivement, Dieu a choisi une seule personne qu’il bénit. Si nous suivons cette personne, nous serons aussi bénis. C’est la Côte d’Ivoire qui avait choisi Houphouët-Boigny pour diriger le pays. Et nous avons vu ce qu’il a fait. On peut lui reprocher certaines choses, c’est humain, mais il a démontré qu’il y a un seul Dieu. Même s’il y a plusieurs religions. C’est pour quoi, je dis que le président Ouattara en suivant le plan de Dieu, Dieu va le prendre pour rehausser notre pays.
LP: Dans la crise que le pays a connu ces derniers mois, que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous les leaders religieux, avez été complices de ce qui est arrivé à cause de votre silence?
Rev. EBJ: Je ne crois pas que les leaders religieux aient été complices de ce qui est arrivé au pays. Chacun a son travail. Au sein du Forum des confessions religieuses, nous pensons avoir joué notre rôle. Que voulait la Côte d’Ivoire? Elle voulait la paix pour aller aux élections. Nous avons prié, jeûné, fait des prières inter-religieuses soit dans les mosquées, soit dans les églises. Tout le monde l’a vu. Et nous sommes allés aux élections avec un taux de participation jamais atteint dans certains pays, même dans les grandes démocraties. Tout s’est bien passé jusqu’au moment de la proclamation des résultats. Chacun a sa place dans le pays. C’est lorsqu’on ne connaît pas sa place, on se mêle des affaires des autres. Dès que nous sommes allés aux élections et que celles-ci se sont déroulées dans les conditions que tout le monde sait, notre tâche était terminée. Le Forum a rencontré tous les leaders politiques, y compris le Représentant spécial des Nations Unies en Côte d’Ivoire, YJ Choi. Quand il nous a dit qu’il devait certifier les résultats des élections, nous lui avons demandé à quel titre il allait le faire? Il nous répondu, ‘’selon les accords’’. Comme nous n’étions pas partie prenante aux accords, nous avons dit ‘’amen’’. Attention, si vous ne mettez pas la faute sur les hommes politiques qui n’ont pas eu le courage d’accepter et d’appliquer ce qu’ils ont dit, ne mettez pas cela sur les religieux. Dieu ne se mêle pas de ce que chacun doit faire. C’est humain et matériel. Et je vous ai dit déjà que Dieu ne se mêle pas de ce qui est matériel.
LP: Oui mais Révérend, qu’avez-vous fait concrètement après les élections, surtout après la proclamation des résultats par la CEI, et qu’on voyait visiblement que les choses allaient se gâter?
Rev. EBJ: Le vendredi 2 en question (NDLR vendredi 2 décembre), avant qu’il ne proclame les résultats au nom du Conseil constitutionnel, on était chez Yao N’Dré, de 11 h 30 à 14 h. Nous avons dit, en particulier Ediémou a dit ceci: ‘’ Tu es tellement religieux que tu es notre Dieu en ce moment-là. La parole de Dieu vient de me dire qu’il ne faut pas aller annuler ce que tu veux annuler. Mais que le vote est suspendu dans ces régions, on va revoter. Pour l’heure, voici les résultats. Si tu annules les résultats on est foutus’’. Il m’a répondu que le président l’appelle, il s’est levé et Il est parti. On connaît la suite. Nous marchons sur des lois. Et les lois dont nous disposons ne lui permettent pas d’annuler ce qu’il a annulé. Il y a des conséquences. Et quand il a fini, ce sont des hommes de loi qui devaient parler. Certaines personnes n’ont pas eu le courage de dire la vérité au moment où il le fallait. Certains hommes religieux, pour se nourrir, mentent. Nous n’aimons pas mentir. Les hommes politiques aussi pour se nourrir mentent, alors ils ont joué le jeu. Et ce qui est arrivé est arrivé. Tout cela pour dire que les religieux ont fait leur travail, mais l’homme même est né dans le péché et le diable est le père du mensonge. Dieu c’est la vérité. Nous avons le devoir de dire la vérité, rien que la vérité, quel que soit ce qui va arriver, il faut toujours dire la vérité car la vérité c’est Dieu. En clair, je veux dire que nous n’avons pas eu de héros en Côte d’Ivoire au moment voulu. Et dans ce cas, aucun religieux ne pouvait encore aller parler. Nous avions déjà parlé aux uns et aux autres y compris à Yao-N’Dré. On avait déjà dit notre vérité. On ne pouvait pas aller dire encore quoi que ce soit. Dieu n’allait plus nous écouter. C’est dans le temple que Dieu parle. Et au cours des réunions où il y a des gens, Dieu parle. Mais, il ne parle plus à la place des autres. Le Curé qui a fait une confession, c’est fini. Donc, nous avons joué notre rôle. Mais les gens n’ont pas voulu accepter ce qu’ils ont dit. C’est cela. Et c’est la sanction que nous avons vécu ces derniers mois. Nous disons ‘’yako’’ à tous ceux qui ont perdu des êtres chers et des biens. Et souhaitons un prompt rétablissement à tous les malades. Mais on pouvait éviter tout cela sans nous battre, si les gens avaient accepté leur signature. Je me rappelle encore quand le président Compaoré est arrivé en Côte d’Ivoire, tous les candidats ont juré d’accepter les résultats des urnes.
LP: Le président de la République a mis sur pied la commission ‘’Dialogue-vérité et réconciliation’’ présidée par le Premier ministre Charles Konan Banny. En tant que leader religieux, quels conseils lui donneriez-vous pour qu’il réussisse sa mission?
Rev. EBJ: Le Premier ministre Banny est une personnalité. Il ne m’a pas consulté. Et dans notre coutume africaine, donner des conseils, peut s’avérer dans ce cas, être de l’insolence. Nous allons prier pour lui afin que sa mission réussisse. Parce que ce n’est pas une petite mission qu’on lui a confiée. La réconciliation, c’est Dieu qui est la réconciliation. Et quelle réconciliation nous voulons? Je vous ai dit plus haut que tout est spirituel. Dieu a montré que c’est lui qui domine. Si nous rentrons en Dieu, eh bien c’est fini. On va reconstruire une nouvelle Côte d’Ivoire. Il a choisi le Cheick Boikary Fofana et l’Evêque Ahouana pour le seconder. La logique aurait voulu que pour ces choses-là, il appelle tous les religieux pour que nous causions ensemble pour soutenir nos frères. La réconciliation, ce n’est pas un mot, c’est un acte, c’est une cérémonie, c’est un sacrifice. Pour réconcilier l’homme et Dieu, Dieu a mis son fils, le sang de Jésus-Christ. Chez les musulmans, il y a eu le sang du bélier. Ces choses ont été établies pour que nous puissions nous appuyer là-dessus. Je voudrais conseiller, ce n’est pas une obligation, mais parce que vous m’avez posé la question, alors je le suggère. Avant sa mort, le Prophète Papa Nouveau a dit que de son vivant, il n’y aura jamais de guerre en Côte d’Ivoire. Et je lui ai demandé ‘’mais et après vous’’? Il n’a pas répondu. Mais ce que je voulais ajouter c’est que le président Houphouët-Boigny se rendait souvent à Toukouzou Hosalem, dans le village de Papa Nouveau. Le président Bédié aussi. Quand il était encore secrétaire général du FPI, Laurent Gbagbo se rendait à Toukouzou. Mais, président, il n’y a jamais mis les pieds. En 2000, quand le président Guéi a quitté le pouvoir et que la situation était tendue, c’est à Toukouzou qu’il est allé se réfugier. La situation politique s’est calmée. Ce que je veux dire, c’est de demander aux enfants de Papa Nouveau pour que nous nous rendions à Toukouzou pour y faire une prière pour la réconciliation des Ivoiriens. Parce que Dieu passe aussi par nos prophètes africains pour que nous travaillions. C’est pourquoi, pour une bonne harmonie et pour aider le gouvernement, j’ouvre la parenthèse en demandant d’aller prier à Toukouzou.
LP: Vous êtes connu pour vos révélations qui se sont toujours réalisées. La dernière en date, c’est celle faite au Premier ministre à qui vous auriez demandé de l’aide pour prier afin que la crise post-électorale soit résolue en six jours. Pourquoi a-t-elle duré six mois?
Rev. EBJ: La Côte d’Ivoire est placée sous l’autorité de Dieu. Mais le pays a un esprit. En 2000, cet esprit-là était là. Et il est encore là. C’est un esprit de vérité. Selon cet esprit de vérité, que tu aies des armes ou pas, la vérité de Dieu triomphe toujours. J’ai dit à un de vos confrères, que pour les élections de 2010, le vainqueur s’appellera Alassane Ouattara. Mais que par la suite, il y aurait un combat Gbagbo-Ouattara. Le président Gbagbo avait dit que les élections auraient lieu en mars 2010. J’ai fait une interview dans un journal pour dire que ce mois de mars-là, n’est pas le choix de Dieu. Une chose est sûre. Il y aura les élections en 2010, et que les Ivoiriens auront un président, mais pas dans le mois de mars comme l’avait annoncé le président Gbagbo. Toutes ces prophéties se sont réalisées. Pour en revenir à la révélation faite au Premier ministre Guillaume Soro, effectivement, je lui ai demandé les moyens pour que ce que j’ai appelé ‘’combat Gbagbo-Ouattara’’, ne dure que six jours. C’est-à-dire du 28 novembre au 4 décembre 2010. Mais si on ne fait pas attention cela durera six mois, soit, un jour égal à un mois, Nombres Chapitre 14 V 34. Je n’ai pas eu les moyens, et la crise a duré les six mois. C’est tout.
LP: Qu'est ce que le président de la République doit faire, selon vous, pour réussir la mission que les Ivoiriens lui ont confiée?
Rev. EBJ: La Côte d'Ivoire a une bénédiction particulière de Dieu. Dieu a choisi le Président Houphouët-Boigny pour la diriger. Le Président Houphouët s'est appuyé sur Dieu. La parfaite démonstration a été cette phrase qu'il a dite quand le diable voulait qu'il ferme l'Eglise du Christianisme Céleste que presque toute la Côte d'Ivoire d'alors appelait, ‘’Eglise multipliez- vous’’. Il a dit: «Je ne fermerai aucune Eglise même l'Eglise d'Ediémou, je ne sais pas, quelle prière va me sauver». Le Président Félix Houphouët-Boigny n'a jamais prononcé le nom de notre Eglise, mais il disait toujours l’Eglise d'Ediémou. Oui le Président Houphouët craignait Dieu et savait que Dieu est dans le pays. Il s'est appuyé sur sa femme maman Kady la musulmane d'Abengourou.
Puisque c'est le Président Houphouët qui a vu-grâce à Dieu son talent, alors Houphouët est le maître et Ouattara, le disciple. Or, un disciple accompli est égal à son maître. Houphouët est son père; tel père tel fils. Alors le président Alassane Ouattara doit suivre les traces du Président Houphouët pour réussir sa mission
Le Président Alassane doit s’appuyer sur sa femme qui est une étoile de Dieu qui fait partie des femmes: «Ce que Femme veut Dieu veut et non ce que le démon veut femme veut.»
Il doit s'appuyer sur son talent et son expérience pour avoir fait ses études dans les grands Pays et travaillé auprès des personnalités importantes. «Nul ne remplace l'expérience», dit-on. Par ailleurs, Dieu a élu 50 personnes pour ce pays. Parmi elles, 5 sont les gardiens du pays spirituellement. Il y a des religieux et des Laïcs. Sur les 5, deux ont été rappelés à Dieu; le Président Houphouët et le Prophète Papa Nouveau. Il reste trois dont deux Religieux et un laïc. Dieu va l'aider à les identifier pour avoir leur aide.
Il doit s'appuyer sur la fidélité envers ceux à qui il a fait confiance car la fidélité paie. C’est le cas du ministre Hamed Bakayoko actuellement Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur. En outre, le président Ouattara ne doit pas oublier d'entretenir la flamme du 2ème tour entre lui et les autres membres de leur alliance (RHDP) pour éviter le clash. Le combat est là jusqu'en Novembre 2012. Mais il doit être très vigilant pour le second semestre de l'an 2011. Le reste de la révélation suivra. Dieu est Dieu et le Créateur, l'homme est créature et poussière. (…) On a dit que j’étais devenu fou quand j’ai tout abandonné pour marcher les pieds nus. C’est Dieu qui m’a appelé pour le servir. Les gens ne m’ont pas suffisamment écouté. Ou du moins, on m’écoute mais un peu à retardement.
Réalisée par Yves-M. ABIET
