Quand les faits sont têtus ! Charles Blé Goudé, dans l’opération de charme qu’il a engagée, pour se présenter sous un beau jour, notamment en faiseur de paix, a oublié certains détails qui le conduiront définitivement à sa perte. Au nombre de ces éléments qui corroborent son soutien aux miliciens et autres mercenaires à la solde du pouvoir de la ‘’Refondation’’, une photo, dans une des rues de la capitale économique ivoirienne. Sur cette photographie qui semble avoir été prise au Plateau, siège du palais présidentiel, l’irréductible ‘’jeune’’ disciple de Laurent Gbagbo, est à moto, vêtu d’une chemise, d’un pantalon jean et de mocassins. Tout cet accoutrement est surmonté par un gilet par balle. Ce sont trois éléments distinctifs qui trahissent le leader de la ‘’galaxie patriotique’’ sur cette image. Le premier élément que Charles Blé Goudé a oublié de dissimuler, c’est sa casquette. Tous ceux qui connaissent bien ce dévot de Laurent Gbagbo savent bien qu’il se sépare rarement de cette coiffe. Le deuxième élément qui livre Blé Goudé, est sa montre qu’il porte toujours à son poignet droit. Le dernier élément sur la photo qui permet de se convaincre que c’est bien Charles Blé Goudé, ce sont les mocassins qu’il porte. Tout comme la casquette et la montre, Blé Goudé est un habitué de ces mocassins de marque Sébago. Sur la photo, assis sur une motocyclette, il salue de jeunes gens qui tiennent des armes à la main. En tenue civile, ces jeunes gens seraient des miliciens ou des mercenaires qu’il est notamment accusé d’avoir entretenus à Yopougon. Toute chose qui bat en brèche les propos du président du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep), dans les colonnes de Jeune Afrique de la semaine. « Nos adversaires distribuaient des kalachnikovs à des civils à Abobo et dans toutes leurs zones. J’ai donc demandé au chef d’état-major de l’armée de permettre aux jeunes gens de rentrer dans l’armée de façon régulière. Malheureusement, les événements se sont précipités et ils n’ont pas eu le temps d’être enrôlés », tentait de faire admettre Charles Blé Goudé. Comme le montre l’image et comme le relevaient déjà certains observateurs de la scène politique, la distribution de kalachs avait eu lieu des semaines avant le déclenchement de l’offensive généralisée des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). L’indice qui doit convaincre les sceptiques sur la connexion qu’il y a entre Blé Goudé et les miliciens qui opéraient à Abidjan avant et pendant l’arrivée des Frci à Abidjan, c’est cette visite de compassion qu’il a rendue au groupe qui s’en était pris aux Casques bleus de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), aux-Deux-Plateau. En effet, après que les Frci ont tenté de déloger ces agresseurs de l’Onuci, Charles Blé Goudé est allé leur remonter le moral, leur demandant notamment de continuer à ériger des barrages pour empêcher les ‘’ennemis’’ du clan Gbagbo de circuler à Abidjan.
Marc Dossa
Marc Dossa