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Politique Publié le jeudi 9 juin 2011 | Le Patriote

Propos à l’issue du Conseil des ministres Hamed Bakayoko Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur : « Nous voulons bâtir notre pays sur l’Etat de Droit »

© Le Patriote Par Prisca
Activités gouvernementales: le Ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko donne des instructions au corps préfectoral pour la réconciliation nationale
Jeudi 5 mai 2011. Abidjan. Importante rencontre entre le Ministre de l`Intérieur, Hamed Bakayoko (photo) et les préfets, secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets de toute la Côte d`Ivoire
Nous avons traité de la situation sécuritaire. J’ai fait une communication sur la
question. J’ai proposé un plan qui est axé sur des mesures qui permettent de
lutter contre le racket et les barrages anarchiques.

Question : Un commentaire sur le dernier rapport de Human Rights Watch
HB : Nous prenons très au sérieux les contributions des organisations des droits

de l’Homme, parce que nous voulons bâtir notre pays sur l’Etat de droit. C’est
une conviction, une détermination. Car, nous savons que sans Etat de droit,
on ne peut bâtir une nation forte. Ce que nous disons, c’est qu’il faut apporter
les preuves des exactions qui sont d’une telle gravité. Human Rights Watch a
dit des choses. Il y a eu des combats, nous regrettons qu’il y ait eu des morts.
Mais, quand on dit que des éléments ont abattu des gens à bout portant,
sommairement, il faut qu’on aille au-delà des témoignages. Nous sommes en
discussion. Le ministre de la Justice Garde des Sceaux a ouvert une enquête.
Nous attendons les conclusions de l’enquête qui va camper la situation globale
pendant la période post crise avec un focus sur les droits de l’Homme. Le
gouvernement, à sa séance de la semaine prochaine, aura un seul point à
l’ordre du jour : La question de Droit de l’Homme

Toungara Adama, Ministre des Mines et de l’Energie.

«Le président souhaite que la Côte d’Ivoire se hisse au 1er rang du marché
pétrolier»
Sur instruction du président de la République, la Côte d’Ivoire doit se hisser
au niveau du 1er marché pétrolier de la sous-région. Et être une plate-forme
régionale pour l’électricité. Nous allons à Yamoussoukro pour réfléchir sur
les possibilités qui s’offrent à la Côte d’Ivoire. Nous en sortirons avec un
programme qui sera approuvé par le gouvernement et immédiatement mis en
œuvre dès que nous aurions eu l’autorisation du président de la République.

Nabagné Bruno Koné, Porte-parole du gouvernement.

«L’Administration aura toute sa capacité de travail»
Le Conseil s’est fortement intéressé à la question sécuritaire dans le pays
depuis l’éclatement de la crise. Nous avons fait le point des exactions qui ont
eu lieu, le point des tués, le point des blessés, le point des voitures volées, le
point sur les bâtiments saccagés.
Nous avons reçu des instructions du Président de la République et du Premier
ministre afin de donner à l’Administration toutes sa capacité de travail ; en
particulier, pour que la gendarmerie, la police et l’armée puissent fonctionner
normalement.

En résidence surveillée

Comment Gbagbo vit avec les Korhogolais

On en sait désormais un peu plus sur les conditions de détention et les activités
du président déchu, Laurent Gbagbo qui est assigné à résidence surveillée
depuis le 13 avril à Korhogo. La lecture. C’est le passe-temps auquel le
professeur d’histoire voudrait s’adonner pour tuer le temps et tromper la
solitude qui l’accompagne dans sa prison dorée de Korhogo. L’on se souvient
que lors de la visite du comité des sages formé de Desmond Tutu le sud-
africain, Mary Robinson l’irlandaise et Kofi Annan le ghanéen, tous trois venus
en terre ivoirienne investis de la mission d’aider les ivoiriens à négocier avec
plus de réussite le chemin de la réconciliation, Laurent Gbagbo avait demandé
à l’archevêque venu du pays de Mandela de lui trouver une bible. La requête
du plus célèbre des prisonniers de Korhogo est satisfaite depuis quelques
temps. Il a reçu une bible et des ouvrages de lecture. De quoi aider Laurent
Gbagbo qui vit tout seul dans la vaste résidence à surmonter l’ennui et peut-
être le trop plein de cogitation. Si du coté d’Odiénné, il est confirmé que
Simone, son épouse, reçoit de temps à autre la visite de l’évêque avec qui elle
peut échanger, officiellement, son mari n’a pas encore trouvé une telle attache
dans la cité du Poro. Contrairement donc à sa première épouse, Gbagbo,
semble-t-il, ne reçoit que la visite de son médecin personnel. Il est vrai qu’une
semaine après son arrivée à Korhogo, la rumeur a couru que quelques
personnes de la ville auraient rendu visite à leur nouvel hôte. Le lourd silence
qui entoure la présence à Korhogo de celui qui fait l’objet d’une enquête
autour des nombreuses tueries qui ont émaillé la période postélectorale n’a
pas permis d’en savoir plus sur les éventuels visiteurs de Gbagbo. Mais
visiblement, passé le temps des ‘’akwaba’’ et autres salamalecs, les visites à
Gbagbo ne figureraient que sur les seuls agendas du procureur Kouadio Koffi
Simplice et ceux des nouveaux avocats du chef de la refondation. La seule
certitude que nous pouvons avancer, c’est que Gbagbo est bien traité à
Korhogo. Dès son arrivée, tous les soins médicaux que sa santé impose lui ont
été fournis. On lui a demandé de dresser une liste de ses mets favoris afin de le
nourrir selon sa convenance. Pour des raisons de santé, Gbagbo a déjà fait par
avion un tour à la PISAM, où les médecins de la célèbre clique privée d’Abidjan
l’ont remis d’aplomb. Tout un ensemble de dispositions et d'actions qui
démontrent le traitement de qualité dont bénéficie le président déchu,
conformément à la volonté de son successeur. Mais pour ce qui est de sa
compagnie, il serait plutôt seul. Aussi, confronté à la solitude, le cadre de
Mama s’est-il souvenu des moments d’incarcération qu’il a déjà connus à
Séguéla et Abidjan du temps où il était opposant. Selon ses propres dires, ces
moments ont été pour lui des moments d’inspiration qui ont vu sortir de la
plume du professeur d’histoire de l’université d’Abidjan des œuvres littéraires.

En se jetant dans la lecture, Gbagbo semble se tourner vers la distraction qui
l’aide au mieux vivre les moments d’incarcération. La littérature.
Mack Dakota, Correspondant

Relations avec les bailleurs de fonds internationaux
Applaudir le crédit d’Alassane Ouattara
Dans quel état, Laurent Gbagbo et son clan ont-ils laissé les caisses de la Côte
d’Ivoire ? Une question fondamentale dont la réponse peut permettre de juger
avec honnêteté, les actions posées par le nouveau président de la Côte d’Ivoire
et son gouvernement. Si les caisses de l’Etat sont remplies et débordent, alors
l’on peut reprocher à Alassane Ouattara d’emprunter abusivement auprès des
instances ou amitiés internationales pour relancer la machine économique
nationale. Or, même les partisans de l’ancien président admettent que
l’héritage Gbagbo est d’un passif lourd parce que « les clignotants de
l’économie sont au rouge vif. Comme l’a souligné, en gros traits, la mission
conjointe » et qu’en plus, on ne l’apprend à personne, « les besoins financiers
sont immenses car il faut rétablir l’administration publique, veiller à la reprise
économique, notamment à la réhabilitation de l’infrastructure et à la
réduction de la pauvreté » (In Notre Voie, n°3857 du mercredi 8 juin 2011). Si
tout va mal, si le pays est à reconstruire et que les caisses de l’Etat sont très
mal en point du fait d’une gestion calamiteuse, que fait-on ? Doit-on adopter le
mode de gestion tant décrié de Laurent Gbagbo qui consiste à attendre que le
pays dispose de fonds propres pour agir ? Dans ces conditions, à quel moment,
devant l’ampleur des dégâts, aura-t-on suffisamment d’argent pour engager
tous ces chantiers qui sont d’une urgence extrême ? Quand il est dit qu’on ne
prête qu’aux riches, simplement parce qu’ils peuvent rembourser, il faut savoir
gré à Alassane Ouattara d’inspirer une si grande confiance aux bailleurs de
fonds. A peine assis dans son fauteuil présidentiel, à la tête d’un pays qui sort
d’une crise profonde, que ces derniers se sont-ils engagés à lui donner les
moyens nécessaires pour arrêter la descente aux enfers de son pays. Si l’on
prend en compte, les 400 milliards de FCFA de Paris, les 65 milliards du FMI et
les 77 milliards de la BAD, ce sont au total, 587 milliards d’appuis et de prêts
consentis, pour la reconstruction du pays, sans compter les 1300 milliards de
promesse française pour le désendettement et le développement, en espace
de quelques semaines. Il faut le faire. Et Alassane Ouattara l’a obtenu. Les
partisans du président de la République ont toujours clamé que leur champion
avait du crédit et que le monde de la finance internationale lui faisait confiance. La preuve est là qu’ils ne mentaient pas. Pour ce qui est des
emprunts, nous l’avons déjà dit et nous le répétons : emprunter n’est pas
déshonorant. C’est juste un risque. Or quand quelqu’un est rompu à la gestion,
il sait jusqu’où il ne faut pas aller. Il sait surtout ce qu’il faut faire pour
respecter les échéances de remboursement. Dans le cas de la Côte d’Ivoire,
tout est d’abord question de bonne gestion. Quand les finances publiques
seront assainies, quand les recettes publiques connaîtront une amélioration du
fait des mesures prises à cet effet, les remboursements ne seront pas aussi
fastidieux que l’on veut nous le faire croire. L’utilité d’une dette se mesure à
l’aune de ce à quoi, elle est destinée. Or, visiblement, ce n’est pas le plus
difficile à deviner pour ce qui est de notre pays. Abidjan est en ruine, les rues
sont en piteux état, la lagune est polluée, l’université est engorgée, la filière
café-cacao est déréglée, le pont de Jacqueville devait être livré dix mois après
la pose de la première pierre, ce pont n’est pas fait, il y a également le cas du
troisième pont d’Abidjan… En tout cas, il y a à affaire, beaucoup à faire. L’on ne
peut donc reprocher au président de la République de faire jouer son crédit à
l’international pour faire face à ces problèmes. Le pays en a besoin. Et comme
ce sont de bonnes dettes dont l’utilisation aidera le pays à produire des
richesses, les risques sont mesurés. Si Alassane Ouattara empruntait pour
acheter des limousines ou des armes, investissements non productifs, il y avait
à craindre pour le futur de la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas le cas. En effet, pour les
salaires des mois de mars et d’avril, la France a décaissé 200 milliards de FCFA
pour aider au règlement des salaires des fonctionnaires sur les 400 dont nous
avons parlé plus haut et l’on a ressenti les effets de cette opération sur la
reprise des activités. Que dire alors du financement du programme d’urgence
qui permet, aujourd’hui à Abidjan de respirer un peu ? Pourquoi donc faire des
gorges chaudes pour des fonds qui sont indispensables. Et les Ivoiriens avec le
chef de l’Etat en tête, ont bien raison de ne pas douter d’une reprise
économique relativement rapide qui pourrait permettre au pays d’améliorer
ses performances. La crise a permis aux bailleurs de fonds d’arriver à la
conclusion que l’économie ivoirienne est forte mais était mal gérée par le
régime ancien. D’où la pauvreté accrue des populations. Entre les mains de
quelqu’un qui veut travailler avec beaucoup plus de sérieux, la Côte d’Ivoire
pourrait connaître un autre miracle. Au lieu de moquer la performance que
vient de réaliser le président Alassane Ouattara dans ses relations avec les
bailleurs de fonds, il faut plutôt saluer son avènement à la magistrature
suprême. L’on lui prête de l’argent sans lui demander des tonnes de dossiers à
fournir. Avoir du crédit à ce niveau, n’est pas donner à tout le monde. Les
relations d’argent s’appuient sur la confiance. La Côte d’Ivoire devrait-elle
avoir honte d’avoir un homme à sa tête en qui les argentiers du monde entier

ont confiance ? Si crédit ne tue pas, pourquoi ne pas en user pour soulager des
populations qui sortent d’une crise profonde et sauver un pays en ruines ?
S’endetter pour sauver des vies humaines est-il plus condamnable que
d’emprunter pour acheter des armes et endeuiller ses concitoyens ?
Quand on sait par ailleurs que les pays le plus puissants au monde sont
également les plus endettés, brandir une dette comme un monstre, c’est un
peu forcer les traits. Or tout ce qui est excessif n’est pas sage.
Selon l’OCDE, voici les pays les plus endettés au monde, en 2010.

1.Japon : 197,2% du PIB
2.Islande : 142,5% du PIB
3.Italie :127,0% du PIB
4.Grèce : 123,3% du PIB
5.Belgique :105,2% du PIB
6.France : 92,5% du PIB
7.Etats-Unis : 92,4% du PIB
8.Portugal : 90,9% du PIB
9.Hongrie : 89,9% du PIB
10.Canada : 85,7% du PIB

Raphaël Lakpé
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