Le programme de Gouvernement en matière de mines, hydrocarbures et énergie donne une place de choix à ces secteurs. A savoir, en faire le second pilier de l`économie ivoirienne. Et cela ne peut se faire sans un examen approfondi des secteurs et une définition des grands axes de cette nouvelle orientation. Le séminaire national qui se tient à cet effet, depuis hier et ce jusqu`aujourd`hui, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, entend proposer des actions pour faire de la Côte d`Ivoire, le premier marché énergétique et la plate-forme minière de l`Afrique sub-saharienne, selon la vision du Président de la République. A ce sujet, le ministre des Mines, du Pétrole et de l`Energie a annoncé que le gouvernement est disposé à faire des aménagements et à prendre des mesures incitatives pour les entreprises qui veulent investir dans ces secteurs. Cependant, Toungara a tenu à faire une sévère mise en garde aux opérateurs indélicats du secteur pétrolier. « La Côte d`Ivoire ne tolèrera plus le gel des permis de recherche. Tous les permis devront faire l`objet d`un examen approfondi, l`Etat tirera toutes les conséquences de l`inexécution par des détenteurs de permis ou de blocs de leurs obligations » a-t-il prévenu, avant d`ajouter : « Les demandeurs de permis devront faire la preuve de leurs capacités technique et financière et les engagements de travaux souscrits par les opérateurs doivent être tenus à bonne date ». En effet, selon Toungara, sur les 14 blocs d`exploration pétrolière dont dispose la Côte d`Ivoire, peu ont connu une activité réelle d`exploration. Ces mesures du gouvernement devront donc contribuer à l`action des opérateurs pour la mise en valeur du potentiel minier et énergétique de Côte d`Ivoire. A l`en croire, la contribution des secteurs du pétrole, des mines et de l`énergie se limite à 8% du PIB. A ce jour, la production de pétrole brut, en dehors du gaz naturel, est de 50 000 barils/jour. Toungara souhaite que cette production passe à 200 000 barils/jour. Malgré la découverte d`importantes ressources minières (Or, Fer, Nickel) dans le sous-sol ivoirien, l`exploitation demeure quasi inexistante. « Notre production d`or, de l`ordre de 7 tonnes, doit pouvoir tripler dans les 4 à 6 prochaines années, cela est possible et je vous y exhorte » a-t-il encouragé. S`agissant des gisements de fer, de nickel, le ministre a préconisé la construction de nouvelles infrastructures de rails, de terminaux minéraliers et des synergies sous-régionales pour leur développement. Concernant le secteur de l`électricité, son développement est freiné par une crise structurelle et financière depuis des années. « La réalisation rapide de nouveaux barrages hydroélectriques, dont celui de Soubré est urgente. Elle pourra réduire de moitié les coûts de production du KWH et fournir une électricité fiable, abondante et meilleur marché à nos consommateurs domestiques et industriels » a suggéré le ministre. Ce séminaire qui a pour thème « Quelles perspectives pour les 20 prochaines années » est enrichi par trois communications portant sur les enjeux et les défis à relever pour chaque secteur.
Sogona Sidibé (Envoyée spéciale à Yamoussoukro)
Sogona Sidibé (Envoyée spéciale à Yamoussoukro)