Situation de Duékoué et Yopougon

Après les combats, on parle de 149 morts à Yopougon et près de 200 morts du côté de Duékoué. Mais à Duékoué, il faut dire que la ville a passé 72 heures d’une main à une autre. Au début, c’étaient les miliciens et les forces pro-Gbagbo qui contrôlaient la ville. Nous l’avons prise. Ils nous ont repoussés et ensuite nous avons repris la ville de Duékoué. Et je pense que nos autorités qui pour certains viennent de l’ouest sont prêtes à témoigner. Pour le cas de Yopougon dont on parle, on ne voit pas de corps et puis on accuse. Aujourd’hui, nous nous sentons très mal à l’aise. Nos hommes n’ont pas tiré sur un civil qui n’est pas armé en face. Celui qui est mort, est un combattant qui était en face de nos éléments de FRCI. Si on fait le bilan intégral de nos hommes tombés, on tourne autour de 500 à 600 soldats. Au-delà de ces chiffres, il faut ajouter les quelque 700 blessés qui seront invalides à vie qui sont internés dans des hôpitaux. Ça aussi il faut que les gens en tiennent compte. Donc on ne peut même pas comparer ces chiffres à ceux que Human Rights Watch avance.

Arrêt des poursuites
Je pense qu’à l’heure actuelle, ces poursuites sont illégales. Il faut que la lumière soit faite sur tout ce qui s’est passé avant le déclenchement de la crise(…) Nous n’avions pas affaire à des gens qui étaient habillés en treillis. Il y avait eu plus d’un mois de négociation avant les hostilités. Et aujourd’hui, on accuse des gens d’avoir commis des exactions. Je trouve que c’est anormal. Pour avoir imposé la démocratie en Côte d’Ivoire, je considère que nous serons tous poursuivis. Nous sommes innocents aujourd’hui par rapport aux tueries qui se passaient en face. Parce que beaucoup de corps n’ont pas été dénombrés ».
Propos recueillis par Bosco de Paré