Tout vrai politicien est un fauve. Je dis bien tout vrai
politicien. Et non un bon politicien. Le vrai politicien
sait donner des coups à son adversaire. Il sait aussi en
recevoir. A encaisser. Il ne sera pas un vrai politicien s’il
ne savait pas se battre. Les intellectuels qui aiment les
grands débats dans les salons feutrés croient que pour
obtenir un bon poste politique c’est le diplôme qui
compte. Ils perdent leur temps dans des bavardages
inutiles sur les capacités de responsables politiques ou
administratifs à diriger. Un poste ministériel est avant
tout un poste politique. Un poste où l’on demande de
l’arbitrage. Ce sont les techniciens du ministère qui
proposent au ministre. Le vrai politicien ne peut que
trouver sa place dans les choix à faire, les arbitrages,
après les exposés ou les propositions de ces
collaborateurs. Le vrai politicien sait donner de son
temps et de son argent. Il est sur les routes, dans les
avions, les champs et dans les maisons pour apporter
la bonne nouvelle de son parti, de son leader.
L’intellectuel est assis chez lui regardant la télévision
pour faire des commentaires désobligeants. A l’heure
du partage, je dirai de la récompense, il est le premier
à réclamer un poste. Ce sera trop facile de se croiser
les bras, d’exceller dans le verbiage creux et de se
lamenter, de s’indigner que tel ministre n’a pas de
compétence ou ne mérite pas ce poste parce que sa
tête ne plaît pas seulement à sa sensibilité. Tout le
monde ne peut pas être un vrai politicien. Très peu de
personnes sont capables de rentrer dans une cage à
fauves. Chaque métier a ses particularités. La politique
en est un. Le Président Ouattara en affirmant que ce
gouvernement ira jusqu’aux législatives a ouvert la
cage aux fauves. Désormais tous les coups sont
possibles. Toutes les peaux de banane vont joncher le
sol. Au grand plaisir des spectateurs, comme au temps
des arènes romaines, ivres de joie devant les combats
des gladiateurs. L’annonce d’un remaniement
ministériel est la plus grande joie de toutes les
populations du monde, plus particulièrement des
Africains. Quelle joie de voir des ministres partir et
d’applaudir l’arrivée de nouveaux surtout si on ne les
connaît pas ! Les gens seront heureux si les
gouvernements changeaient tous les trois mois. Quitte
pour que je prenne ta place est le jeu favori en
politique et cela fait le bonheur du peuple. Il faut
comprendre le peuple africain. Le manque de livre
dans sa vie quotidienne est un vrai drame. Il ne peut
qu’être friand des rumeurs, des calomnies. Dire qu’un
gouvernement a une durée de vie de six mois c’est
ouvrir la porte à toutes les intrigues. Le combat sera
sans pitié. Déjà les premiers coups se font sentir. C’et
le gouvernement qui est pléthorique comme s’il
existait une loi qui fixait le nombre de ministres. Tout
cela pour qu’on se dépêche de réduire le nombre rien
que pour voir un grand nombre en partir. On se plaint
de droite à gauche qu’on n’a pas respecté certains
choix ou quotas. Encore le manque de culture. Chacun
après avoir lu sa presse ou écouté les rumeurs se
retrouve désemparé devant la réalité. Ce jeu de donner
des pronostics à chaque échéance de remaniement
ministériel est un jeu favori de la presse dans tous les
pays du monde. En Afrique où on a très peu de variétés
de lecture, préférant la « titrologie » à la lecture est un
terrain favori pour épater l’inculte. Il suffisait tout
simplement de lire chaque quotidien pour savoir que
tout journal avait son nombre de ministres et aussi ses
choix de personnes pour occuper ses postes. Quand
finirons-nous à ne pas dépendre des flatteurs qu’on
écoute ? Encore et toujours la lecture des cinq genres.
Tout simplement. En aucun moment personne n’a
entendu le Président Ouattara dire qu’il accorde tel
nombre de postes à tel parti et ceux qui doivent les
occuper. Jamais. Il ne l’a même pas dit aux Coulibaly,
les vrais maîtres des Ouattara. Nous rentrons
maintenant dans le temps des combats des
gladiateurs. Les gradins sont déjà remplis pour
regarder et applaudir les fauves. Chacun des vrais
politiciens sait se battre et donner des coups. Sans quoi
il serait inutile de faire la politique. Le bon politicien
dort encore mieux quand il est vilipendé, trahi et
calomnié. Car il sait aussi se servir des mêmes armes
que son adversaire. Pour désamorcer les attaques qui
viennent de commencer il faut que ceux qui sont dans
le gouvernement communiquent beaucoup sur leurs
activités. Pour le peuple, ceux qui travaillent beaucoup
sont les ministres qu’on voit régulièrement au journal
de vingt heures. Ainsi va l’Afrique. A la semaine
prochaine.
PS : Mon roman intitulé : « La bête noire » vient
d’être réédité. Je recommande vivement sa lecture
à tous ceux qui veulent bien comprendre comment
fonctionne la cage aux fauves. Il passe aussi en
feuilleton, sous le titre : « Leçons d’une vie », les
samedis et dimanches, à partir de 19 heures sur la
télévision malienne et la rediffusion le mercredi à 16
heures. La télévision burkinabé le passe aussi mais je
ne connais pas les horaires.
Par Isaïe Biton Koulibaly
politicien. Et non un bon politicien. Le vrai politicien
sait donner des coups à son adversaire. Il sait aussi en
recevoir. A encaisser. Il ne sera pas un vrai politicien s’il
ne savait pas se battre. Les intellectuels qui aiment les
grands débats dans les salons feutrés croient que pour
obtenir un bon poste politique c’est le diplôme qui
compte. Ils perdent leur temps dans des bavardages
inutiles sur les capacités de responsables politiques ou
administratifs à diriger. Un poste ministériel est avant
tout un poste politique. Un poste où l’on demande de
l’arbitrage. Ce sont les techniciens du ministère qui
proposent au ministre. Le vrai politicien ne peut que
trouver sa place dans les choix à faire, les arbitrages,
après les exposés ou les propositions de ces
collaborateurs. Le vrai politicien sait donner de son
temps et de son argent. Il est sur les routes, dans les
avions, les champs et dans les maisons pour apporter
la bonne nouvelle de son parti, de son leader.
L’intellectuel est assis chez lui regardant la télévision
pour faire des commentaires désobligeants. A l’heure
du partage, je dirai de la récompense, il est le premier
à réclamer un poste. Ce sera trop facile de se croiser
les bras, d’exceller dans le verbiage creux et de se
lamenter, de s’indigner que tel ministre n’a pas de
compétence ou ne mérite pas ce poste parce que sa
tête ne plaît pas seulement à sa sensibilité. Tout le
monde ne peut pas être un vrai politicien. Très peu de
personnes sont capables de rentrer dans une cage à
fauves. Chaque métier a ses particularités. La politique
en est un. Le Président Ouattara en affirmant que ce
gouvernement ira jusqu’aux législatives a ouvert la
cage aux fauves. Désormais tous les coups sont
possibles. Toutes les peaux de banane vont joncher le
sol. Au grand plaisir des spectateurs, comme au temps
des arènes romaines, ivres de joie devant les combats
des gladiateurs. L’annonce d’un remaniement
ministériel est la plus grande joie de toutes les
populations du monde, plus particulièrement des
Africains. Quelle joie de voir des ministres partir et
d’applaudir l’arrivée de nouveaux surtout si on ne les
connaît pas ! Les gens seront heureux si les
gouvernements changeaient tous les trois mois. Quitte
pour que je prenne ta place est le jeu favori en
politique et cela fait le bonheur du peuple. Il faut
comprendre le peuple africain. Le manque de livre
dans sa vie quotidienne est un vrai drame. Il ne peut
qu’être friand des rumeurs, des calomnies. Dire qu’un
gouvernement a une durée de vie de six mois c’est
ouvrir la porte à toutes les intrigues. Le combat sera
sans pitié. Déjà les premiers coups se font sentir. C’et
le gouvernement qui est pléthorique comme s’il
existait une loi qui fixait le nombre de ministres. Tout
cela pour qu’on se dépêche de réduire le nombre rien
que pour voir un grand nombre en partir. On se plaint
de droite à gauche qu’on n’a pas respecté certains
choix ou quotas. Encore le manque de culture. Chacun
après avoir lu sa presse ou écouté les rumeurs se
retrouve désemparé devant la réalité. Ce jeu de donner
des pronostics à chaque échéance de remaniement
ministériel est un jeu favori de la presse dans tous les
pays du monde. En Afrique où on a très peu de variétés
de lecture, préférant la « titrologie » à la lecture est un
terrain favori pour épater l’inculte. Il suffisait tout
simplement de lire chaque quotidien pour savoir que
tout journal avait son nombre de ministres et aussi ses
choix de personnes pour occuper ses postes. Quand
finirons-nous à ne pas dépendre des flatteurs qu’on
écoute ? Encore et toujours la lecture des cinq genres.
Tout simplement. En aucun moment personne n’a
entendu le Président Ouattara dire qu’il accorde tel
nombre de postes à tel parti et ceux qui doivent les
occuper. Jamais. Il ne l’a même pas dit aux Coulibaly,
les vrais maîtres des Ouattara. Nous rentrons
maintenant dans le temps des combats des
gladiateurs. Les gradins sont déjà remplis pour
regarder et applaudir les fauves. Chacun des vrais
politiciens sait se battre et donner des coups. Sans quoi
il serait inutile de faire la politique. Le bon politicien
dort encore mieux quand il est vilipendé, trahi et
calomnié. Car il sait aussi se servir des mêmes armes
que son adversaire. Pour désamorcer les attaques qui
viennent de commencer il faut que ceux qui sont dans
le gouvernement communiquent beaucoup sur leurs
activités. Pour le peuple, ceux qui travaillent beaucoup
sont les ministres qu’on voit régulièrement au journal
de vingt heures. Ainsi va l’Afrique. A la semaine
prochaine.
PS : Mon roman intitulé : « La bête noire » vient
d’être réédité. Je recommande vivement sa lecture
à tous ceux qui veulent bien comprendre comment
fonctionne la cage aux fauves. Il passe aussi en
feuilleton, sous le titre : « Leçons d’une vie », les
samedis et dimanches, à partir de 19 heures sur la
télévision malienne et la rediffusion le mercredi à 16
heures. La télévision burkinabé le passe aussi mais je
ne connais pas les horaires.
Par Isaïe Biton Koulibaly