Mon très cher ami de longue date, Elie Halassou, j’ai décidé de t’écrire cette
lettre, et à travers toi, à tous mes amis qui ont décidé de suivre l’ancien
Président de la République, aujourd’hui en captivité dans le Nord de la Côte
d’Ivoire. J’ai été heureux de te revoir l’autre soir, parce que j’avais très peur
pour toi durant cette crise postélectorale. Dieu merci, tu es bien vivant. Frère,
à chaque fois qu’on se rencontrait, je te disais que tu étais véritablement
un intrus dans le petit monde de Gbagbo. Tu parlais invariablement de paix,
d’unité nationale et de mérite, quand le Seplou et ses amis donnaient dans
la culture de la guerre, du tribalisme et du copinage. A plusieurs reprises,
je t’ai rappelé que ton discours était plutôt proche du « Vivre ensemble »
prôné par le Président Alassane Ouattara. Malheureusement, aveuglé par les
proclamations et les sérénades du camp Gbagbo, tu ne voulais pas entendre
raison. Librement, tu as choisi de foncer droit dans le mur et d’entrer, comme
un joyeux luron, dans la prison de la refondation. Quand tu as perdu ton boulot
arraché au prix de bonnes études en Europe, tu étais en droit de penser que
l’ancien régime te donnerait un coup de main. Tu étais en plein dans l’illusion.
Pas un seul doigt ne s’est levé pour compatir à tes souffrances. Cependant, tu
continuais d’espérer, tant il certain que « l’espoir fait vivre ». Tu tenais, vaille
que vaille, à demeurer « le Libanais » d’un homme qui n’avait d’yeux que pour
le clan, la tribu et qui nous disait sans gêne que « la patrie, c’est le village ».
En dépit de ton obstination, Gbagbo préférait s’entourer des tricheurs comme
Blé Goudé et sa clique de « jeunes patriotes » et d’individus comme Sam, ce
curieux « africain ». A ceux-là, on donnait le gras et toi tu n’avais même pas les
os. En plus, tu t’es mis à dos une grande partie de ta communauté d’origine
et de tes amis, comme moi, qui ne comprennent pas ton choix. Maintenant
que tu as vu la nature réelle du régime que tu défendais mordicus, le temps
du ressaisissement a vraiment sonné. Certes l’opinion a apprécié ta partition
et ton appel au désarmement des miliciens, cependant tu dois prendre toute
ta place dans la nouvelle Côte d’Ivoire en gestation avec le Président Alassane
Ouattara. La page Gbagbo est définitivement tournée. Le temps n’est plus aux
mélancolies et aux nostalgies sur une parenthèse à vite oublier.
Bakary Nimaga
lettre, et à travers toi, à tous mes amis qui ont décidé de suivre l’ancien
Président de la République, aujourd’hui en captivité dans le Nord de la Côte
d’Ivoire. J’ai été heureux de te revoir l’autre soir, parce que j’avais très peur
pour toi durant cette crise postélectorale. Dieu merci, tu es bien vivant. Frère,
à chaque fois qu’on se rencontrait, je te disais que tu étais véritablement
un intrus dans le petit monde de Gbagbo. Tu parlais invariablement de paix,
d’unité nationale et de mérite, quand le Seplou et ses amis donnaient dans
la culture de la guerre, du tribalisme et du copinage. A plusieurs reprises,
je t’ai rappelé que ton discours était plutôt proche du « Vivre ensemble »
prôné par le Président Alassane Ouattara. Malheureusement, aveuglé par les
proclamations et les sérénades du camp Gbagbo, tu ne voulais pas entendre
raison. Librement, tu as choisi de foncer droit dans le mur et d’entrer, comme
un joyeux luron, dans la prison de la refondation. Quand tu as perdu ton boulot
arraché au prix de bonnes études en Europe, tu étais en droit de penser que
l’ancien régime te donnerait un coup de main. Tu étais en plein dans l’illusion.
Pas un seul doigt ne s’est levé pour compatir à tes souffrances. Cependant, tu
continuais d’espérer, tant il certain que « l’espoir fait vivre ». Tu tenais, vaille
que vaille, à demeurer « le Libanais » d’un homme qui n’avait d’yeux que pour
le clan, la tribu et qui nous disait sans gêne que « la patrie, c’est le village ».
En dépit de ton obstination, Gbagbo préférait s’entourer des tricheurs comme
Blé Goudé et sa clique de « jeunes patriotes » et d’individus comme Sam, ce
curieux « africain ». A ceux-là, on donnait le gras et toi tu n’avais même pas les
os. En plus, tu t’es mis à dos une grande partie de ta communauté d’origine
et de tes amis, comme moi, qui ne comprennent pas ton choix. Maintenant
que tu as vu la nature réelle du régime que tu défendais mordicus, le temps
du ressaisissement a vraiment sonné. Certes l’opinion a apprécié ta partition
et ton appel au désarmement des miliciens, cependant tu dois prendre toute
ta place dans la nouvelle Côte d’Ivoire en gestation avec le Président Alassane
Ouattara. La page Gbagbo est définitivement tournée. Le temps n’est plus aux
mélancolies et aux nostalgies sur une parenthèse à vite oublier.
Bakary Nimaga