Premier vice-président de la Commission électorale indépendante, Amadou Soumahoro se prononce sur l’avenir de la CEI, tout en faisant un clin d’œil sur la vie sociopolitique en Côte d’Ivoire.
Le Patriote : Après cette parenthèse de la Présidentielle, comment se porte la CEI ?
Amadou Soumahoro : La CEI, en tant qu’institution se porte bien. Ses structures demeurent fonctionnelles. Cependant, sur le plan matériel, tout a été cassé ou emporté. S’agissant des animateurs que sont les commissaires, je pense que l’institution a besoin d’un toilettage pour des raisons objectives.
LP : Qu’entendez-vous par là ?
AS : Vous savez, cette CEI est issue des accords et ces accords prévoient, qu’elle est composée par les représentants d’un certain nombre d’institutions et de partis politiques signataires des accords de Linas-Marcoussis. Prenons un exemple, la Présidence du Conseil Economique et Social, et le Ministère de l’Intérieur, qui ont changé de titulaires, les locataires de ces départements souhaiteraient-ils garder les mêmes représentants ? Et il en est de même pour d’autres structures étatiques et politiques. Je pense, qu’il s’agit de décisions à prendre, afin que nous ayons une structure conforme à la volonté des mandants.
LP : Mais, dans ce cas, pensez-vous que les élections législatives pourront se tenir effectivement en cette année 2011, conformément au vœu du Président de la République ?
AS : Je pense que cela est possible, si cette indication du Chef de l’Etat est soutenue par une volonté politique, je n’en doute pas.
L’obstacle qu’il faut lever, de toute urgence, est la dotation de la CEI en matériels pour remplacer ce qui été cassé ou pillé par les vandales.
La volonté du Président de la République est de permettre à la Côte d’Ivoire, de retrouver très rapidement son unité et permettre au pays de se remettre au travail. Pour cela, il faut que la Côte d’Ivoire retrouve toutes ses instituions, afin de favoriser sa marche vers le progrès social, la croissance et le développement. L’organisation des élections législatives cette année est possible et même souhaitable.
LP : Quels sont, aujourd’hui, les éléments techniques qui fondent cet optimisme ?
AS : Comme je l’ai dit plus haut, les structures qui ont permis d’organiser l’élection présidentielle demeurent. C’est vrai que la CEI a connu des pillages, comme bien d’autres Institutions nationales. Cependant, si la volonté politique soutient cette volonté du Chef de l’Etat, nous serons en mesure d’organiser ce scrutin.
LP : Vous parlez de toilettage. L’ancien parti au pouvoir, le FPI, insiste également sur la réforme, notamment une révision de la liste électorale. Quelle est votre appréciation sur cette question ?
AS : Le FPI n’a fait que lancer des idées. Mais d’abord, que faut-il entendre par révision de la liste électorale ?
LP : Ajouter, certainement, les nouveaux majeurs.
AS : C’est envisageable. Il faudrait aussi envisager d’ajouter tous ceux qui étaient sur la fameuse « liste grise » et dont un certain nombre a été écarté de façon arbitraire. Il faut se souvenir des difficultés que nous avons rencontrées pour parvenir à l’établissement de cette liste électorale.
Mais, en ce qui me concerne, je pense qu’on devrait ajouter à la liste électorale définitive, tous les ivoiriens qui en ont été écartés, par des calculs électoraux ou autres. Mais, tout en prenant des précautions pour éviter que le pays ne retombe dans les tergiversations et dans des débats politiciens, qui ont tant fait de mal au pays.
LP : Après plus de cinq mois de crise postélectorale, la Côte d’Ivoire retrouve progressivement son cours normal. Quel commentaire ?
AS : Depuis mon entrée à la CEI comme vice-président, j’ai décidé de rester silencieux respectant ainsi, le devoir de réserve que m’imposent mes nouvelles responsabilités.
Je pense que la Côte d’Ivoire n’aurait pas dû connaître une telle crise. Cette crise n’avait pas de sens, dans la mesure où l’élection présidentielle, dont nous avons eu en charge de
l’organisation, a été gérée avec rigueur et transparence.
Elle a été organisée avec rigueur, tant dans sa préparation que dans sa mise en œuvre et avec transparence, parce que des observateurs crédibles nationaux et internationaux et des institutions internationales, ont suivi sans complaisance, le déroulement de ces scrutins.
Je n’oublierai pas les ambassadeurs des pays amis accrédités en Côte d’Ivoire, qui pour mener à bien leur mission de surveillance de ces élections, ont saucissonné le territoire national, afin que rien ne leur échappe, quant aux conditions du déroulement du scrutin.
A la Commission Electorale Indépendante, nous nous sommes consacrés de façon studieuse et impartiale au travail, conformément à notre serment, afin de donner à notre pays, une élection dont les résultats devaient être acceptés par tous ceux qui comptaient de sérieux et de crédibles, dans l’observation de ce processus. N’oublions pas que ce scrutin était une élection de sortie de crise. Voyez-vous, lorsqu’une personnalité de la dimension du Président Alassane Ouattara, dont la rigueur et le sens démocratique n’est plus à démontrer, vous investit de sa confiance et vous met en mission, c’est d’abord un sentiment d’honneur que vous ressentez, mais immédiatement, ce sentiment fait place à celui du challenge à relever. Dans un tel contexte, on se met résolument au travail et sans faux- fuyants. On accomplit cette charge avec responsabilité, détermination et impartialité. C’est ce que j’ai essayé de faire et je peux affirmer que nombreux sont mes collègues, qui étaient animés par les mêmes sentiments.
Une telle mission met en jeux, l’honneur et la dignité de ceux qui en ont la charge, d’où il faut l’accomplir avec responsabilité, sans tergiversation et sans compromission. Ayant travaillé dans ces conditions, je peux affirmer, que cette crise postélectorale n’avait aucun sens. Mais, quel gâchis pour notre pays !
L.P. : Avez-vous, un jour, douté de l’issue de ce combat pour la reconnaissance des résultats ?
A.S. : Absolument pas ! Même si cette crise avait été plus grave que celle que nous avons connue, nous responsables de la CEI, étions déterminés à défendre au péril de notre vie, ces résultats. Et il y a eu d’ailleurs péril. Il s’agissait de résultats fiables, honnêtes et inattaquables. Dieu merci, la raison a fini par habiter les cœurs et la crise postélectorale est en train d’être jugulée ; ceci malheureusement après l’usage des armes, avec son corolaire de nombreux morts et blessés, ce que je déplore. Nous remercions Dieu et tous ceux qui ont contribué à faire comprendre au candidat perdant (Laurent Gbagbo, ndlr) qu’il avait vraiment perdu ces élections.
Je salue le grand retour de notre pays sur la scène internationale et dans le firmament des Etats démocratiques, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara, un homme de droiture et d’engagement, dont l’ambition, révélée dans son projet pour la Côte d’Ivoire, est de construire dans ce pays une démocratie de tolérance et d’efficacité, devant nous sortir du maquis des intrigues politiciennes et nous aider à pratiquer dans notre pays, des débats nationaux sur des grandes questions de société.
Je suis convaincu, comme de très nombreux ivoiriens, qu’il tiendra parole et que sous sa direction, la Côte d’Ivoire retrouvera dans les années à venir, son prestige et sa notoriété d’antan.
LP : Y a-t-il un sentiment particulier qui vous anime aujourd’hui ?
AS : Un sentiment d’indignation du fait du refus obstiné de la vérité des urnes par les perdants et un sentiment de tristesse et de solidarité, vis-à-vis des nombreuses familles qui ont été inutilement endeuillées par cette crise postélectorale, crise créée artificiellement par ceux qui ont voulu aveuglement contester les résultats incontestables de ces élections présidentielles. Le chef de l’Etat sortant lui-même, évoquant ses vertus démocratiques, lors de son investiture en 2000 et parlant de ces chefs d’Etats africains qui refusaient de reconnaître les résultats des élections qu’ils avaient organisées et perdues, disait que « les chefs d’Etat africains doivent apprendre à organiser des élections et accepter de les perdre ».
Tous les Ivoiriens, même ses partisans, savaient qu’il avait perdu ces élections. J’avoue que je fus habité par des sentiments d’indignation et de révolte.
En même temps, j’étais fier et orgueilleux, chaque fois que je voyais ces milliers d’ivoiriens, surtout nos femmes et nos jeunes, se dresser comme un seul homme pour dire non à l’imposture. Chacun a compris que désormais, nous avions un nouveau type d’Ivoirien, qui sait dire non, pour sauver son pays.
En ce qui concerne le Président Alassane Ouattara, c’est le lieu de lui rendre hommage et lui exprimer notre fierté, face à sa clairvoyance et à la manière teintée de patience, mais de détermination et de fermeté, avec laquelle il a géré cette sortie de crise. Ces élections le donnant vainqueur, il aurait pu tomber dans des excès. Mais il a allié compromis politique et fermeté, dans la défense de l’expression de la volonté du peuple ivoirien exprimée dans les urnes.
Je suis aussi fier du travail que nous avons abattu à la CEI.
C’est ainsi, quand le Haut Panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine et les différents médiateurs sont venus s’enquérir de la situation du contentieux électoral, nous nous sommes mobilisés à la CEI, dans une cohésion parfaite et une détermination sans faille, pour défendre ce que je pourrais appeler « une justice électorale. »
LP : Pour vous qui êtes à la CEI, êtes-vous aujourd’hui satisfait de cette mission ?
AS : Très humblement, OUI. Le président, en m’envoyant à la CEI, m’avait instruit de faire en sorte, que ces élections permettent à notre pays de sortir de la crise. Elles devaient être organisées de façon transparente et démocratique et elles l’ont été.
Il m’a instruit de veiller à ce que les résultats qui sanctionneront ces élections, soient incontestables. De ce point de vue, je peux dire « mission accomplie ». Dans la mesure où la grande majorité des Ivoiriens et la Communauté internationale, ont tous reconnu la fiabilité des résultats que nous avons obtenus.
Alors, quand on a contribué à une telle œuvre, on ne peut qu’être satisfait. Si les élections s’étaient mal passées, j’aurais beaucoup de peine aujourd’hui.
LP : Le gouvernement du Président Alassane Ouattara est connu depuis la semaine dernière. Quelle lecture faites-vous de cette équipe dirigée par le Premier ministre Guillaume Soro ?
AS : Aucune, sauf qu’il faut laisser le Gouvernement travailler.
LP : Vous attendiez-vous à d’autres missions de la part du Chef de l’Etat ?
AS : Celle qu’il m’a confiée n’est pas encore terminée.
Réaliséee par Diawara Samou
Le Patriote : Après cette parenthèse de la Présidentielle, comment se porte la CEI ?
Amadou Soumahoro : La CEI, en tant qu’institution se porte bien. Ses structures demeurent fonctionnelles. Cependant, sur le plan matériel, tout a été cassé ou emporté. S’agissant des animateurs que sont les commissaires, je pense que l’institution a besoin d’un toilettage pour des raisons objectives.
LP : Qu’entendez-vous par là ?
AS : Vous savez, cette CEI est issue des accords et ces accords prévoient, qu’elle est composée par les représentants d’un certain nombre d’institutions et de partis politiques signataires des accords de Linas-Marcoussis. Prenons un exemple, la Présidence du Conseil Economique et Social, et le Ministère de l’Intérieur, qui ont changé de titulaires, les locataires de ces départements souhaiteraient-ils garder les mêmes représentants ? Et il en est de même pour d’autres structures étatiques et politiques. Je pense, qu’il s’agit de décisions à prendre, afin que nous ayons une structure conforme à la volonté des mandants.
LP : Mais, dans ce cas, pensez-vous que les élections législatives pourront se tenir effectivement en cette année 2011, conformément au vœu du Président de la République ?
AS : Je pense que cela est possible, si cette indication du Chef de l’Etat est soutenue par une volonté politique, je n’en doute pas.
L’obstacle qu’il faut lever, de toute urgence, est la dotation de la CEI en matériels pour remplacer ce qui été cassé ou pillé par les vandales.
La volonté du Président de la République est de permettre à la Côte d’Ivoire, de retrouver très rapidement son unité et permettre au pays de se remettre au travail. Pour cela, il faut que la Côte d’Ivoire retrouve toutes ses instituions, afin de favoriser sa marche vers le progrès social, la croissance et le développement. L’organisation des élections législatives cette année est possible et même souhaitable.
LP : Quels sont, aujourd’hui, les éléments techniques qui fondent cet optimisme ?
AS : Comme je l’ai dit plus haut, les structures qui ont permis d’organiser l’élection présidentielle demeurent. C’est vrai que la CEI a connu des pillages, comme bien d’autres Institutions nationales. Cependant, si la volonté politique soutient cette volonté du Chef de l’Etat, nous serons en mesure d’organiser ce scrutin.
LP : Vous parlez de toilettage. L’ancien parti au pouvoir, le FPI, insiste également sur la réforme, notamment une révision de la liste électorale. Quelle est votre appréciation sur cette question ?
AS : Le FPI n’a fait que lancer des idées. Mais d’abord, que faut-il entendre par révision de la liste électorale ?
LP : Ajouter, certainement, les nouveaux majeurs.
AS : C’est envisageable. Il faudrait aussi envisager d’ajouter tous ceux qui étaient sur la fameuse « liste grise » et dont un certain nombre a été écarté de façon arbitraire. Il faut se souvenir des difficultés que nous avons rencontrées pour parvenir à l’établissement de cette liste électorale.
Mais, en ce qui me concerne, je pense qu’on devrait ajouter à la liste électorale définitive, tous les ivoiriens qui en ont été écartés, par des calculs électoraux ou autres. Mais, tout en prenant des précautions pour éviter que le pays ne retombe dans les tergiversations et dans des débats politiciens, qui ont tant fait de mal au pays.
LP : Après plus de cinq mois de crise postélectorale, la Côte d’Ivoire retrouve progressivement son cours normal. Quel commentaire ?
AS : Depuis mon entrée à la CEI comme vice-président, j’ai décidé de rester silencieux respectant ainsi, le devoir de réserve que m’imposent mes nouvelles responsabilités.
Je pense que la Côte d’Ivoire n’aurait pas dû connaître une telle crise. Cette crise n’avait pas de sens, dans la mesure où l’élection présidentielle, dont nous avons eu en charge de
l’organisation, a été gérée avec rigueur et transparence.
Elle a été organisée avec rigueur, tant dans sa préparation que dans sa mise en œuvre et avec transparence, parce que des observateurs crédibles nationaux et internationaux et des institutions internationales, ont suivi sans complaisance, le déroulement de ces scrutins.
Je n’oublierai pas les ambassadeurs des pays amis accrédités en Côte d’Ivoire, qui pour mener à bien leur mission de surveillance de ces élections, ont saucissonné le territoire national, afin que rien ne leur échappe, quant aux conditions du déroulement du scrutin.
A la Commission Electorale Indépendante, nous nous sommes consacrés de façon studieuse et impartiale au travail, conformément à notre serment, afin de donner à notre pays, une élection dont les résultats devaient être acceptés par tous ceux qui comptaient de sérieux et de crédibles, dans l’observation de ce processus. N’oublions pas que ce scrutin était une élection de sortie de crise. Voyez-vous, lorsqu’une personnalité de la dimension du Président Alassane Ouattara, dont la rigueur et le sens démocratique n’est plus à démontrer, vous investit de sa confiance et vous met en mission, c’est d’abord un sentiment d’honneur que vous ressentez, mais immédiatement, ce sentiment fait place à celui du challenge à relever. Dans un tel contexte, on se met résolument au travail et sans faux- fuyants. On accomplit cette charge avec responsabilité, détermination et impartialité. C’est ce que j’ai essayé de faire et je peux affirmer que nombreux sont mes collègues, qui étaient animés par les mêmes sentiments.
Une telle mission met en jeux, l’honneur et la dignité de ceux qui en ont la charge, d’où il faut l’accomplir avec responsabilité, sans tergiversation et sans compromission. Ayant travaillé dans ces conditions, je peux affirmer, que cette crise postélectorale n’avait aucun sens. Mais, quel gâchis pour notre pays !
L.P. : Avez-vous, un jour, douté de l’issue de ce combat pour la reconnaissance des résultats ?
A.S. : Absolument pas ! Même si cette crise avait été plus grave que celle que nous avons connue, nous responsables de la CEI, étions déterminés à défendre au péril de notre vie, ces résultats. Et il y a eu d’ailleurs péril. Il s’agissait de résultats fiables, honnêtes et inattaquables. Dieu merci, la raison a fini par habiter les cœurs et la crise postélectorale est en train d’être jugulée ; ceci malheureusement après l’usage des armes, avec son corolaire de nombreux morts et blessés, ce que je déplore. Nous remercions Dieu et tous ceux qui ont contribué à faire comprendre au candidat perdant (Laurent Gbagbo, ndlr) qu’il avait vraiment perdu ces élections.
Je salue le grand retour de notre pays sur la scène internationale et dans le firmament des Etats démocratiques, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara, un homme de droiture et d’engagement, dont l’ambition, révélée dans son projet pour la Côte d’Ivoire, est de construire dans ce pays une démocratie de tolérance et d’efficacité, devant nous sortir du maquis des intrigues politiciennes et nous aider à pratiquer dans notre pays, des débats nationaux sur des grandes questions de société.
Je suis convaincu, comme de très nombreux ivoiriens, qu’il tiendra parole et que sous sa direction, la Côte d’Ivoire retrouvera dans les années à venir, son prestige et sa notoriété d’antan.
LP : Y a-t-il un sentiment particulier qui vous anime aujourd’hui ?
AS : Un sentiment d’indignation du fait du refus obstiné de la vérité des urnes par les perdants et un sentiment de tristesse et de solidarité, vis-à-vis des nombreuses familles qui ont été inutilement endeuillées par cette crise postélectorale, crise créée artificiellement par ceux qui ont voulu aveuglement contester les résultats incontestables de ces élections présidentielles. Le chef de l’Etat sortant lui-même, évoquant ses vertus démocratiques, lors de son investiture en 2000 et parlant de ces chefs d’Etats africains qui refusaient de reconnaître les résultats des élections qu’ils avaient organisées et perdues, disait que « les chefs d’Etat africains doivent apprendre à organiser des élections et accepter de les perdre ».
Tous les Ivoiriens, même ses partisans, savaient qu’il avait perdu ces élections. J’avoue que je fus habité par des sentiments d’indignation et de révolte.
En même temps, j’étais fier et orgueilleux, chaque fois que je voyais ces milliers d’ivoiriens, surtout nos femmes et nos jeunes, se dresser comme un seul homme pour dire non à l’imposture. Chacun a compris que désormais, nous avions un nouveau type d’Ivoirien, qui sait dire non, pour sauver son pays.
En ce qui concerne le Président Alassane Ouattara, c’est le lieu de lui rendre hommage et lui exprimer notre fierté, face à sa clairvoyance et à la manière teintée de patience, mais de détermination et de fermeté, avec laquelle il a géré cette sortie de crise. Ces élections le donnant vainqueur, il aurait pu tomber dans des excès. Mais il a allié compromis politique et fermeté, dans la défense de l’expression de la volonté du peuple ivoirien exprimée dans les urnes.
Je suis aussi fier du travail que nous avons abattu à la CEI.
C’est ainsi, quand le Haut Panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine et les différents médiateurs sont venus s’enquérir de la situation du contentieux électoral, nous nous sommes mobilisés à la CEI, dans une cohésion parfaite et une détermination sans faille, pour défendre ce que je pourrais appeler « une justice électorale. »
LP : Pour vous qui êtes à la CEI, êtes-vous aujourd’hui satisfait de cette mission ?
AS : Très humblement, OUI. Le président, en m’envoyant à la CEI, m’avait instruit de faire en sorte, que ces élections permettent à notre pays de sortir de la crise. Elles devaient être organisées de façon transparente et démocratique et elles l’ont été.
Il m’a instruit de veiller à ce que les résultats qui sanctionneront ces élections, soient incontestables. De ce point de vue, je peux dire « mission accomplie ». Dans la mesure où la grande majorité des Ivoiriens et la Communauté internationale, ont tous reconnu la fiabilité des résultats que nous avons obtenus.
Alors, quand on a contribué à une telle œuvre, on ne peut qu’être satisfait. Si les élections s’étaient mal passées, j’aurais beaucoup de peine aujourd’hui.
LP : Le gouvernement du Président Alassane Ouattara est connu depuis la semaine dernière. Quelle lecture faites-vous de cette équipe dirigée par le Premier ministre Guillaume Soro ?
AS : Aucune, sauf qu’il faut laisser le Gouvernement travailler.
LP : Vous attendiez-vous à d’autres missions de la part du Chef de l’Etat ?
AS : Celle qu’il m’a confiée n’est pas encore terminée.
Réaliséee par Diawara Samou