Il est parti de la commune de Cocody, en compagnie du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, du général Soumaïla Bakayoko, pour cette opération-surprise de démantèlement des barrages. La traversée du district du nord-est (Cocody) au centre (Plateau) n’a pas permis de faire une prise de Frci illégalement en poste sur la route. Il faut cependant signaler que le cortège du Premier ministre était tout ordinaire, pour la circonstance et l’enjeu : prendre les racketteurs la main dans le sac. Le véhicule du Premier ministre faisant la flèche, suivi des voitures des autres officiels, est ainsi arrivé à Vridi sans être identifié. C’est à l’entrée du port d’Abidjan, en descendant du pont Félix Houphouet-Boigny que Guillaume Soro fera sa première prise. A la descente de la passerelle donc, il trouve une équipe de Frci (gendarmerie et armée de terre) à qui il intime lui-même de débarrasser le plancher et de rendre les armes en leur possession. D’autres éléments des Frci tomberont également à leur tour des nues en voyant le ministre de la Défense sortir d’un 4x4 et s’adresser à eux. Tapant les deux mains, l’une contre l’autre, Guillaume Soro les déloge après avoir écouté les raisons, pas toujours convaincantes, de leur présence sur la route. Le même scénario s’est produit au pied de la statue Akwaba, où cette fois, les éléments des Frci sont embarqués. Cap est mis sur la banlieue de Grand-Bassam via Port-Bouët, par le boulevard Giscard d’Estaing. Une fois au corridor de Gonzagueville, les patrouilleurs tombent sur un essaim des Frci, avec toutes les corporations représentées. Là, le ministre de l’Intérieur ordonne à ceux qui ne sont pas de service de rentrer chez eux ou en caserne. Chemin faisant, Guillaume Soro croise une équipe motorisée de la gendarmerie qu’il félicite au passage et à laquelle il réitère des instructions : tout sauf du racket. A la sortie de Grand-Bassam, la patrouille a réalisé que sa mission n’était plus secrète, des Frci illégalement en faction ayant décampé. Seul un lieutenant des Eaux et forêts a été maîtrisé alors qu’il tentait de prendre ses jambes à son cou. Appréciant l’initiative du Premier ministre, Touré Adama, président du syndicat des transporteurs de Côte d’Ivoire tire son chapeau au chef du gouvernement. « Nous avons été agréablement surpris de voir que les déclarations conjuguent en même temps les faits. Jamais on n’avait vu en Côte d’Ivoire un ministre, à plus forte raison un Premier ministre se déplacer sur les axes routiers pour assurer la fluidité de la circulation. Nous souhaitons bon vent au Premier ministre », a-t-il confié au téléphone. Le souhait des transporteurs, poursuivra-t-il, que cette opération coup-de-poing s’étende à l’intérieur du pays. Elle permettra de faciliter l’écoulement du vivrier et participera de la normalisation de l’activité économique, a commenté Touré Adama, insistant que ceux qui extorquent de l’argent aux transporteurs et aux femmes paient de cet acte d’escroquerie. Toutefois, il a conseillé à ses collaborateurs de mettre à jour les pièces de leurs véhicules.
Bidi Ignace (Source TCI)
Bidi Ignace (Source TCI)
