Le président du Conseil supérieur des imams(Cosim) est arrivé hier auprès des musulmans sinistrés de Yopougon les mains et la langue chargées. Pour le guide, les attaques ciblées contre les mosquées pendant la crise post-électorale sont loin d’être des actes spontanés. « Le projet était nourri depuis une longue date. On en entendait parler dans les buvettes et autres endroits, mais nous n’avons pas pris cela au sérieux », a affirmé l’imam de la mosquée d’Aghien. Le guide suprême a avoué avoir passé des nuits blanches dans l’amertume de ne rien pouvoir faire, au moment des faits, pour abréger la souffrance des siens. Il s’est toutefois réjoui que Dieu ait évité tout acte de vengeance de la part de ses coreligionnaires. Cela dit, le cheickh a une nouvelle fois appelé les musulmans à être mesurés dans la célébration de la fin de la crise. « L’heure n’est pas à des cérémonies festives, mais à la réflexion. Nous devons chercher à savoir pourquoi d’autres Ivoiriens ont nourri tant de haine contre notre communauté. Les leçons que nous tirerons de cette réflexion nous permettront d’adopter la démarche nécessaire, afin que ce qui s’est produit ne se reproduise plus », a-t-il souhaité. Il invite les musulmans à surtout briser toutes sortes de barrières entre eux et leurs potentiels bourreaux. Car, selon lui, quand on a été proches, cela a pu avoir un effet dissuasif lorsque l’on est tenté de s’affronter. Boikary Fofana a levé un coin du voile sur ses démarches auprès des nouvelles autorités du pays pour leur demander d’aider les sinistrés dans la réparation des dégâts. En attendant, il a annoncé pour chaque mosquée, des dons personnels, modestes, mais suffisants pour inspirer d’autres donateurs.
C.S
C.S
