Les femmes à la conquête du pouvoir d’Etat : Contre vents et marées

Un des faits majeurs qui aura marqué le début de ce troisième millénaire est sans nul doute l’ambition sans cesse grandissante des femmes africaines de s’imposer en politique avec à la clé, leur ferme volonté d’exercer le pouvoir suprême. La gent féminine, partout sur le continent, telle une fourmilière menacée, est en ordre de bataille dès qu’il s’agit d’élections présidentielles. De Dakar au Cap en passant par Conakry, Abidjan, Lagos, Cotonou, Libreville, Douala, Kinshasa, Johannesburg, etc., elles sont de tous les combats : municipal, législatif, régional et… présidentiel. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la femme africaine a décidé de faire parler d’elle non plus en termes de sexe faible ou d’être fragile mais comme celle qui en réalité gouverne, même sous couvert des hommes. Inspirées par des noms comme Benazir Bhutto, l’ex-Premier ministre Pakistanais, Tançu Ciller, ex-Premier ministre turque ou encore, Margaret Thatcher en Angleterre, les femmes d’Afrique sont accourues sur l’échiquier politique continental, chacune dans son pays et se sont bâti une opinion à la mesure de leurs ambitions. Depuis, elles sont passées à la vitesse supérieure : devenir président de la République. Et dans cette autre dimension, c’est le Benin qui donne le ton en 2001 en présentant pour la première fois dans l’histoire électorale noire africaine une candidate à la présidentielle. Elle se nomme Marie Elyse Gbèdo, avocate de formation qui allie savamment sensualité, charme, éloquence, tact et agressivité (au sens positif du terme). Au final, c’est le Liberia qui va donner au continent sa première femme Président de la République le 16 janvier 2006. Comme une femme qui donne vie, ce pays renait à une seconde vie avec Ellen Johnson Sirleaf après plus de 15 ans d’une guerre civile effroyable qui aura fait plus du million de morts. Le combat de ces dames éclaire donc l’opinion africaine encasernée dans des considérations jusque-là réductionnistes sur la capacité de la femme à gouverner un Etat. Réussiront-elles? Echoueront-elles ? Là n’est pas la question. L’environnement socio-culturel africain plus enclin à voir la femme plus à la cuisine qu’à l’école, ou encore à voir en elle l’éternelle pourvoyeuse de la société en membres, leur ouvrira-t-il ses bras ? Y aura-t-elle d’autres Sirleaf ? La question reste posée. Le débat ouvert. En attendant, vous proposons une liste non exhaustive de ces dames qui veulent nous gouverner et qui se font plus pressantes que jamais.